Pour Hugues Rey, l’avenir des marques passe par la création de «sens» pour le consommateur. (Photo: DR)

Pour Hugues Rey, l’avenir des marques passe par la création de «sens» pour le consommateur. (Photo: DR)

Monsieur Rey, les nouveaux médias ont bouleversé les schémas traditionnels et apporté de nouveaux concurrents. La révolution est-elle finie ou vient-elle à peine de commencer?

«De mon point de vue, l’évolution a pris son envol au milieu des années 90. Il s’agit d’un processus long qui connaît des phases d’accélération. Le vrai défi, en termes de vision, est de faire la part des choses entre le 'buzz' d’une part et les tendances réelles d’autre part qui impactent et impacteront l’organisation et les pratiques de nos entreprises. De plus, il y a souvent plusieurs 'agendas' en termes de 'time -to-exploitation'. L’éclosion du mobile, par exemple, est une évidence que personne ne peut nier, son utilisation en tant qu’outil de communication, de marketing ou de vente est néanmoins encore dans une phase d’optimisation. C’est également vrai pour les réseaux sociaux dont l’utilisation en tant qu’outil de marketing a déjà connu des changements pratiques en peu de temps et dont des potentiels non exploités (entre autres en termes de ciblage et de data) vont nous offrir de très belles opportunités dans les mois et années à venir.

Le regard du consommateur devient plus acéré, plus exigeant. Comment les entreprises doivent-elles adapter leurs stratégies globales et leurs stratégies de communication?

«C’est autant le regard du consommateur que les opportunités de s’exprimer et de s’informer qui ont été multipliés. Ainsi, la source la plus crédible d’infos sur les marques et produits sont les 'pairs' du consommateur qui ont utilisé le produit ou service précédemment (Il est donc primordial de gérer et maîtriser ce 'earned media'). Les cycles d’achat et moments de décision sont également influencés par l’évolution des technologies. Le mobile y est de plus en plus présent et influant lors du 'zero moment of truth'. Les marques, enfin, vont devoir dépasser la notion de commodité, voire l’attractivité pour devenir acteur de 'sens' pour le consommateur. Ce sens est développé au travers d’expériences, plus que des contacts uniquement publicitaires, avec la marque. C’est un défi pour les marketeers et leurs agences.

Alors que pour certains les études de marché sont l’alpha et l’oméga de leurs décisions, d’autres entreprises semblent «passer outre», et tracer leur voie différemment (ex: Apple). Cette approche est-elle pertinente pour tout le monde?

«Une fois de plus, je ne crois pas aux 'révolutions coperniciennes'. Je pense que plusieurs voies sont possibles. Autrement dit, l’étude de marché reste une source sûre d’information. Elle peut bien sûr se compléter par l’analyse de données en temps réels et pourquoi pas des approches de modifications de produits, d’offres, de communications basées sur l’analyse real-time des données connectées. Il n’est néanmoins pas à négliger que dans le cas d’Apple, vision et passion étaient également au rendez-vous. Vision et passion sont des qualités humaines propres à Steve Jobs ou Reed Hastings le patron de Netflix, par exemple.»

Les inscriptions au «CEO-only cocktail & Prediction evening» se font, pour les CEO des entreprises membres du Club, sur invitation. Les CEO d’entreprises non membres peuvent s’inscrire en ligne.