Claude Demuth entrevoit sereinement l'avenir de l'ICT luxembourgeois, sur base des compétences acquises par tout un secteur. (Photo: archives paperJam)

Claude Demuth entrevoit sereinement l'avenir de l'ICT luxembourgeois, sur base des compétences acquises par tout un secteur. (Photo: archives paperJam)

M. Demuth, quelles sont les particularités de l’événement dans sa version 2013?

«Nous avons voulu lui donner un visage plus humain, comparativement à l’édition de l’an dernier qui était organisée sur le mode d’un véritable salon. Notre vocation n’est pas d’organiser des événements, mais bien de faire en sorte que les acteurs ICT et qui gravitent autour du secteur puissent se rencontrer, afin de mutualiser leurs forces pour gagner de nouveaux projets à l’international et attirer de nouveaux clients au Luxembourg.

Car nos entreprises partagent de nombreux défis, dont celui, de plus en plus important, de la sécurité informatique. Il s’agit en même temps d’un créneau de développement pour le Luxembourg qui peut capitaliser à la fois sur ses infrastructures et sa culture de la gestion des données émanant du secteur bancaire pour se positionner.

Doit-on s’attendre à des annonces durant l’événement?

«D’une manière générale, nous voulons mettre tout en œuvre pour susciter les rencontres entre participants, à l’inverse de salons où, par exemple, vous ne possédez même pas la liste des participants. Pour atteindre cet objectif, nous utilisons une application de «speedating» développée par Yappoint qui permet aux visiteurs de programmer des rendez-vous en temps réel durant l’événement.

Nous allons bien entendu profiter de l'événement pour illustrer l’enthousiasme qui règne au sein du secteur internet luxembourgeois, notamment via deux projets importants. Tout d’abord celui de la société française Gandi.net qui a choisi de s’implanter au Luxembourg pour atteindre une clientèle européenne et mondiale, tout en gardant sa structure d’origine dans l’Hexagone pour son marché historique. L’autre exemple est celui du site de stockage Mega auquel Xavier Buck est associé.

Nous allons aussi officialiser l’adhésion de Mega à Lu-Cix et célébrer le choix de l’entreprise mondiale créée par Kim Dotcom de rediriger ses données européennes actuellement stockées à Francfort vers Luxembourg.

Êtes-vous optimiste pour l’avenir, au-delà de l’échéance de 2015 synonyme de changement de régime de TVA dans le commerce électronique?

«La perte générée par ce changement de régime pour nos finances publiques n’est plus un secret pour personne, c’est la raison pour laquelle les acteurs du secteur ICT et les pouvoirs publics se sont mobilités pour attirer de nouvelles entreprises afin de compenser cette perte. Dans le même temps, ces efforts ont permis de renforcer notre offre technique et nos compétences.

Les entreprises comme Amazon ou Skype choisissent donc de rester au Luxembourg, car elles y trouvent un environnement global pour développer leurs activités, au-delà de la TVA. Je pense notamment aux solutions techniques, mais aussi au prix de l’énergie très compétitif, soit une combinaison de facteurs.

Ces mêmes bonnes raisons nous permettent d’ailleurs de gagner de nouveaux projets. En résumé, nous pouvons dire que le changement de régime de TVA ne nous aide pas à priori, mais nous ne craignons plus la crise sectorielle à laquelle nous aurions pu nous attendre il y a quelques années.»