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Karin Schintgen: «Ces jeunes sont top!»  

Madame Schintgen, la summer school vient de s’achever. Quel bilan en tirez-vous?

«La 3e summer school a fermé ses portes le vendredi 25 juillet. À lire les évaluations des élèves, nous pensons qu’il s’agit d’une promotion excellente, et donc je pense que nous pouvons dire: mission accomplie! Mais pourquoi mission?

Tout d’abord, gérer pendant 15 jours 22 élèves venant de 11 lycées et de cultures et nationalités différentes représente un grand challenge. Mission ensuite, car à travers cette summer school et le lux future lab nous voulons impacter la dynamique économique et sociale au Luxembourg!

Le programme de la summer school est à la fois ambitieux et, nous l’espérons, fun.

D’une durée de deux semaines, il est conçu avec la participation d'une quarantaine d'intervenants. L’objectif est, d’une part, d’inciter les jeunes à penser 'out of the box' en leur montrant le vaste choix de possibilités qui s’offrent à eux et, d’autre part, de les guider individuellement afin qu’ils trouvent leur voie.

Il faut noter qu’au cours de ces deux semaines nous ne parlons pas de la banque ni en fait des métiers dits classiques. Sous le thème «à Luxembourg, on peut être autre chose que fonctionnaire, banquier ou consultant», nous nous efforçons chaque année de trouver des personnes qui ont un parcours atypique, riche d’expériences qu’ils sont prêts à partager avec les élèves. Nous essayons aussi de montrer qu’il n’y a pas une seule voie et qu’à l’avenir il ne sera pas rare de changer plusieurs fois de métier. Ce qui caractérise aussi tous nos intervenants est une démarche marquée par une véritable passion et la recherche de l’excellence. Je précise que la quasi-totalité de nos intervenants contribuent à titre bénévole, et nous sommes ravis que notre démarche suscite tant d’intérêt, car chaque année nous avons de nouveaux candidats: entrepreneurs, artisans, sportifs, personnes actives dans le secteur social, etc., qui proposent de venir parler de leur passion.

Je tiens à préciser aussi que tous les cours ‘good to know’ – allant de comment rédiger un CV, parler en public, self-defense, inflation et pouvoir d’achat, à des cours pratiques comme comment cirer ses chaussures et comment dresser une table et servir un vin – sont enseignés par des intervenants internes. La summer school, dont le journal de bord est diffusé chaque jour sur les réseaux internes du Groupe BNP Paribas au Luxembourg, a créé au niveau de nos collaborateurs un véritable engouement; et nous avons tous les ans de nouvelles offres pour partager des expériences et des savoir-faire.

Ces expériences combinées avec les résultats des tests d’orientation revus individuellement avec chaque élève par notre conseillère d’orientation sont, je crois, un réel ‘eye-opener’ pour ces jeunes. Le dernier jour, nous avions aussi convié les parents afin de leur montrer les projets réalisés et un petit reportage sur nos activités.

Donc, pour nous tant en interne qu’en externe, le bilan est très positif.

Pourquoi une banque comme BGL BNP Paribas organise-t-elle un tel programme?

«En 2011, BGL BNP Paribas a fait toute une réflexion sur sa responsabilité sociétale. En tant que grand acteur économique et Banque d’un monde qui change, elle a décidé de mettre un focus particulier sur la formation et l’entrepreneuriat et elle a créé un projet très innovant, le lux future lab.

Le lux future lab s’adresse à toute personne au croisement de son développement professionnel, c’est-à-dire les lycéens lorsqu’ils doivent faire le choix de leurs études, les jeunes qui veulent s’établir avec un projet entrepreneurial et les professionnels qui décident de changer de carrière et de lancer leur propre start-up. Pour réaliser ce projet, le lux future lab dispose de deux plateformes: une plateforme entrepreneuriale (incubateur d’entreprises) et une plateforme de formation continue. Dans le cadre de cette dernière, l’idée est née de lancer une summer school, dédiée aux lycéens.

Pouvez-vous revenir sur les Techtalks dans le cadre de la summer school?

«Chaque summer school est différente. Cette année, nous avions décidé de mettre en avant les nouvelles technologies. Qui dit nouvelles technologies dit aussi utilisation de ces nouvelles technologies pour lancer ses idées, mobiliser son réseau, faire un business ou lever des fonds. En un mot, le ‘coding’ c’est-à-dire savoir comment programmer des applications simples telles que des blogs, des Apps ou un site est la base du monde de demain; chaque élève devrait les connaître.

Nous avions l’énorme chance de rencontrer Carl Hinrichsen et Bryan Ly, des spécialistes en matière de nouvelles technologies et de product management. Carl et Bryan ont élaboré un programme simple pour les jeunes utilisant des supports web libres de droits. Les jeunes, organisés en équipes, ont dû en 10 heures choisir un sujet (faire un blog, une app, un jeu ou autre) et réaliser le contenu, ce qui n’a pas toujours été facile. Ils ont dû réaliser des interviews (par exemple, un groupe s’est rendu à l’asile pour les animaux de Gasperich), d’autres ont dû faire des recherches assez importantes (par exemple, un site fait tout l’inventaire des festivals de la région pouvant intéresser les jeunes), d’autres encore se sont cassés la tête pour réinventer le fameux Snake Game.

Ils ont dû également faire le marketing de leur site en sollicitant, toujours en titre d'exemple, leur famille et amis afin qu’ils visitent ces sites pour supporter leurs idées. Si on considère le fait qu’ils n’avaient que quelques jours pour booster les sites auprès de leur entourage, le résultat est époustouflant: plus de 4.500 cliques, 702 likes sur Facebook et plus de 1.093 euros levés pour les causes qu’ils soutiennent (cancer, animaux, etc.). Leurs projets sont d’ailleurs toujours en ligne.

Un de ces sites couvre aussi la summer school, ce qui nous a fait très plaisir, car nous aurons ainsi enfin un excellent support de communication auprès des jeunes! Nous vous invitons à aller voir ces sites. Pensez qu’en 10 heures, 22 jeunes de 11 lycées ont pu les réaliser en équipe et les présenter à un public et vous serez d’accord avec moi: ces jeunes sont top!»