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Pour Annie Frère, la consolidation financière est un bel outil de pilotage stratégique.  

Le jeudi 21 avril se tiendra un workshop sur le pilotage de la performance à neimënster organisé par le Paperjam Club. Rencontre avec Annie Frère, directrice générale de Sigma Conso Luxembourg, et animatrice de la matinée.

Hormis l’aspect réglementaire, quel peut être l’intérêt stratégique de disposer de comptes consolidés?

«On pense souvent d’abord au management pour lequel la consolidation constitue un réel outil de gestion. Elle est réalisée le plus souvent sur une base trimestrielle, voire mensuelle et permet d’avoir une vue globale des activités d’un groupe par business unit, par secteur, par marché, par produit, ainsi qu’un suivi sur les coûts et le résultat opérationnels. Elle contribue également à la maîtrise de la trésorerie.

Beaucoup d’autres acteurs sont également demandeurs d’une information consolidée: les actionnaires et les investisseurs, le personnel, les banques, les partenaires, les clients et fournisseurs, les médias pour n’en citer que quelques-uns. Communiquer une information consolidée, c’est aussi se mettre au niveau de ses concurrents les plus importants.

Il est important dans ce cas de pouvoir fournir à chacun l’information pertinente qu’il attend, financière pour certains, commerciale pour d’autres, synthétique ou plus détaillée, tout en conservant la confidentialité nécessaire. C’est un must aujourd’hui.

Quels sont les ingrédients d’une bonne consolidation financière?

«La qualité des données de base constitue la pierre angulaire de tout l’édifice et un gage de performance du processus. Elle est notamment conditionnée par l’implication et la motivation des correspondants dans le groupe. Par exemple, disposer d’un cashflow local correct permettra d’établir aisément et même quasi automatiquement le cashflow consolidé. En second lieu, la bonne connaissance du groupe par le consolideur et de tous les événements qui s’y sont passés garantit une bonne maîtrise et une fine compréhension du processus.

Ensuite, l’utilisation d’un outil professionnel est indispensable. Il permet non seulement de répondre aux exigences réglementaires et de fournir une traçabilité indispensable à la réalisation de l’audit, mais répond aussi aux besoins des autres acteurs. Une seule source de données, exploitée différemment selon le type de reporting, légal, de gestion, financier, commercial, assure la cohérence globale du système d’exploitation.

L’automatisation du processus du début à la fin et l’utilisation d’interfaces souples et performants, tant en amont qu’en aval, surtout dans un contexte trimestriel ou mensuel garantissent la fiabilité de l’information et l’optimisation du reporting dans ses différents aspects.      

Quel peut être l’impact de cet exercice sur le budget?

«Le pilotage d’un groupe et les demandes des acteurs externes (banques, investisseurs ) doivent aussi prendre en compte d’autres formes de consolidation plus prospectives. Celles-ci sont basées sur des prévisions, des budgets, un plan stratégique, voire une modélisation financière.

La plupart du temps, le processus est encore manuel et indépendant de la consolidation des données historiques, ce qui rend difficile l’analyse et le contrôle des écarts entre le budget et le réalisé. Or l’élaboration budgétaire est un processus itératif, qui fait appel à de nombreux départements et intervenants et là, on est vite confronté aux limitations d’un processus manuel ou sur tableur.

Grâce à la technologie web actuelle et à l’utilisation d’une base de données et de modèles, il peut devenir plus agile, plus fiable, collaboratif et participatif et permet d’aplanir ainsi les difficultés rencontrées par les fournisseurs d’informations d’une part, et les utilisateurs de celles-ci d’autre part.

En conclusion, je dirais que les données réelles ou budgétaires sont aujourd’hui étroitement associées au sein du reporting group, et que les outils actuels permettent de garantir la cohérence et la comparabilité de l’information en utilisant des niveaux d’agrégation de comptes qui sont communs à toutes les natures de données.»