«Nous remarquons que les nouvelles générations sont davantage prêtes à prendre des risques et veulent s’impliquer concrètement dans des projets», explique Stéphanie Damgé, la directrice de Jonk Entrepreneuren. (Photo: Jonk Entrepreneuren)

«Nous remarquons que les nouvelles générations sont davantage prêtes à prendre des risques et veulent s’impliquer concrètement dans des projets», explique Stéphanie Damgé, la directrice de Jonk Entrepreneuren. (Photo: Jonk Entrepreneuren)

Madame Damgé, les premiers mois qui suivent la rentrée scolaire sont toujours une période chargée pour votre association. C’est encore plus vrai cette année, avec le lancement de votre nouveau programme…

«En effet. Il s’agit de notre 11e programme entrepreneurial. Il s’appelle ‘My First Enterprise’ et se destine aux jeunes lycéens âgés de 15 à 16 ans. Ils reçoivent un capital de 40 euros avec lequel ils doivent créer un microbusiness, c’est-à-dire développer un produit ou service et engendrer un bénéfice. Ils ont huit semaines pour constituer un plan d’attaque. Ce programme est ouvert à toutes les filières, mais chaque école décide si elle souhaite s’inscrire ou non.

Pourquoi ce nouveau programme? Parce que nous avons constaté que nous proposons plusieurs initiatives aux lycéens plus âgés et aux étudiants, mais rien pour les plus jeunes. Or, nous pensons que nous devons promouvoir l’esprit entrepreneurial plus tôt.

Au mois d’avril, nous organiserons une finale où un jury externe récompensera les meilleurs projets. L’objectif de ‘My First Enterprise’ est d’apprendre aux jeunes à travailler en équipe, tout en étant en contact avec le monde professionnel et en ayant la gestion d’un projet de A à Z.

Sentez-vous un regain d’intérêt pour l’entrepreneuriat chez les jeunes Luxembourgeois?

«Oui, depuis deux ans, on le remarque nettement. De plus en plus de jeunes qui sortent de nos programmes ont vraiment envie de se lancer. Et je peux vous donner des exemples concrets. Ben Hames et Maurice Nilles ont participé au programme ‘Mini-Entreprises’ en 2015 et ont depuis créé leur entreprise, Drockmeeschter, qui propose un service d’impression sur textiles. Le début a été difficile, car ils n’avaient pas encore 18 ans, mais leurs parents les ont aidés.

Un autre projet de ‘Young Enterprise’, un programme destiné cette fois-ci à des étudiants, a vu la naissance de la start-up Spotluk, dont l’objectif est de créer une communauté de ‘testeurs’ de produits au service des entreprises. Et nous avons de plus en plus d’exemples de ce type.

Les jeunes sont aussi beaucoup plus critiques.

Stéphanie Damgé, directrice de Jonk Entrepreneuren

Nous remarquons aussi que les nouvelles générations ont une autre approche de l’entrepreneuriat. Elles sont davantage prêtes à prendre des risques et veulent s’impliquer concrètement dans des projets. Les jeunes sont aussi beaucoup plus critiques, et ils n’hésitent plus à poser des questions sur leur propre avenir et sur le futur de notre société.

L’aspect social et le développement durable sont également très présents chez ceux que l’on rencontre. Ils veulent changer les choses.

En 2016, vos programmes ont touché plus de 10.000 jeunes à travers tout le pays. Comment parvenez-vous à gérer cette activité?

«Nous sommes neuf permanents, quatre employés et cinq enseignants, qui ont reçu une décharge du ministère de l’Éducation. Mais pour chaque programme, nous demandons l’implication de professionnels, soit pour des rôles de formateurs, soit pour des rôles de coach. Il est crucial pour nous que les jeunes puissent avoir cet échange avec le monde économique réel.

Actuellement, 490 entrepreneurs ou employés sont à nos côtés. C’est très bien. Mais nous cherchons des volontaires continuellement, et c’est un défi permanent. Le plus dur est de les convaincre la première fois. Après cela, ils restent généralement à nos côtés, car ils apprennent eux aussi beaucoup de choses au contact des jeunes.»