Corinne Migueres: «Travailler notre image stimule notre estime, agit sur notre motivation et sur celle des autres.» (Photo: Atout Image Conseil)

Corinne Migueres: «Travailler notre image stimule notre estime, agit sur notre motivation et sur celle des autres.» (Photo: Atout Image Conseil)

Dans quelles situations professionnelles et personnelles l’image joue-t-elle un rôle déterminant?

«Professionnellement, l’image aura un impact déterminant dans certaines situations telles que la prise de parole en public (votre image est-elle accrocheuse? Avez-vous la présence nécessaire pour capter l’auditoire et faire passer vos messages?), des réunions (votre image est-elle visible? Génère-elle une présence positive? Êtes-vous un leader?), des négociations (méritez-vous l’investissement?), mais aussi lors de gestion de conflits, d’entretiens d’embauche ou d’évaluations.

Il faut bien comprendre que 90% de notre communication passe par 'la forme', c’est-à-dire notre image, mais aussi la façon dont les choses sont dites, indépendamment du contenu même du message. C’est dire l’importance de l’image!

Nous sommes d’abord scannés puis analysés et enfin interprétés sur notre apparence physique, et cela dès les premières secondes. Notre image pourra alors avoir un impact positif, négatif, ou neutre sur nous-même et les autres! Mais dans tous les cas, elle ne laisse pas indifférent.

L’apparence constitue la première source d’informations dont nous disposons. Au départ, elle nous permet de communiquer nos valeurs et qui nous sommes. Elle est un excellent indicateur de la valeur que l’on s’accorde. Travailler notre image stimule notre estime, agit sur notre motivation et/ou sur celle des autres. Consciemment, ou parfois même inconsciemment, nous transmettons des messages par notre apparence: notre dynamisme, notre confiance en soi, voire nos compétences.

Passée l’étape des apparences, nos a priori peuvent parfois disparaître ou à contrario bien s’ancrer. Et là, c’est le 'coup de tampon', l’étiquetage… 

La personnalité c’est le fond, l’apparence et le style c’est la forme. Je rencontre beaucoup de personnes qui font une grande distinction entre 'le fond' et 'la forme'. Mais les deux sont intimement liés.

Cette approche vaut aussi dans la sphère privée: le fait d’être bien habillé, soigné, d’être à l’écoute et d’une composition agréable va évidemment jouer en notre faveur vis-à-vis de notre entourage. Une femme ou un homme soigné(e) aura plus de succès dans ses relations amoureuses/amicales! Dans ce contexte, ce que l’on recherche c’est de l’élégance, du plaisir, de la séduction. On n’attire pas les mouches avec du vinaigre!

Pouvez-vous nous donner les trois «erreurs» qui reviennent le plus?

«Pour le look, je dirais en premier lieu des vêtements trop larges ou trop étriqués et une coupe inadaptée à sa morphologie. Ensuite une absence d’adéquation entre la tenue que l’on porte et son environnement (professionnel ou personnel): on peut être tout aussi bien 'over dressed' ou 'under dressed'. Enfin, attention aux racines de cheveux pas faites pour les dames, à la peau rouge ou au teint terne, aux sourcils en broussaille. Pour les hommes, les cheveux trop longs entourant une calvitie ou, pire encore, la mèche longue du côté qui vient recouvrir la calvitie! Ou bien la barbe de bucheron dans un milieu conservateur…

Pour ce qui est du comportement, il faut éviter de s’énerver face aux collègues ou face à une situation délicate, car cela provoquera une perte de crédibilité. Il faut aussi faire attention au manque de savoir-vivre ou de ponctualité, qui sont autant de manques de respect pour ses collègues ou ses interlocuteurs. Enfin, critiquer ou dénigrer gratuitement ses collègues ou ses interlocuteurs finira toujours par rendre la personne impopulaire et indigne de confiance. 

L’image est fonction de la confiance en soi. La réciproque est-elle vraie?

«Toute la question est en effet de savoir si c’est l’être qui influence le paraître ou le paraître qui influence l’être.

L’image commence dans la tête, c’est le point de départ. L’image de soi est mentale, elle représente la façon dont on se voit et elle se construit dès l’enfance. Elle est dépendante de plusieurs critères: les messages négatifs ou positifs reçus, les échecs ou les succès, les encouragements ou le dénigrement…

Soigner son image aura toujours un effet positif sur son mental. Mais c’est l’écart entre le fond, 'l’être', c’est-à-dire son image mentale, et la forme, 'le paraître', c’est-à-dire l’apparence, le look, qui est susceptible de poser problème. Très souvent, les gens me disent: 'on ne me voit pas comme je suis!' Bien se connaître est fondamental pour développer une bonne image.

Quand on change ou que l’on fait évoluer son style et son look, on change son comportement.

La bonne nouvelle, c’est que nous pouvons influencer positivement notre cerveau en travaillant 'le fond' (personnalité/comportements) et la forme (apparence, présentation, style). Ce sont tous ces petits détails qui font la différence!

Tout l’art du travail sur l’image réside donc dans la cohérence avec la personne que l’on est, celle que l’on veut être et la façon dont on voudrait que les autres nous perçoivent.»

Les inscriptions à la journée de workshops sont ouvertes sur le site du Paperjam Club.