Bertrand Meunier, co-organisateur du premier Symposium International sur les villes intelligentes. (Photo: DR)

Bertrand Meunier, co-organisateur du premier Symposium International sur les villes intelligentes. (Photo: DR)

Qu’entend-on au juste par ville «intelligente»?

«C’est une façon de répondre aux défis auxquels font face les environnements urbains confrontés à des contraintes de démographie, de connectivité, de compétitivité, de transport et in fine de pollution. Les grandes agglomérations traversent aujourd’hui une phase de transition importante. Elles doivent affronter une croissance de leur densité de la population résidentielle et professionnelle, et des problématiques d’approvisionnement en ressources (eau, sable pour le béton, électricité, etc.), de fluidité dans les transports, d’infrastructures routières et ferroviaires, de création d’une identité culturelle propre à chacune, de gestion des flux touristiques, de capacité d’investissements en lien avec leur attractivité économique, de demande de connectivité accrue, mais aussi d’une meilleure qualité de vie, sans compter la question de la gestion des déchets et leurs impacts.

Quels sont les principaux obstacles à l’avènement des smart cities?

«L’espace urbain est composé de plusieurs systèmes (routiers, communications, infrastructures, humains, etc.) résultant d’une histoire et présents sur un territoire plus ou moins défini, qui possède ses propriétés géologiques propres. L’un des enjeux principaux des smart cities sera de garantir la fluidité optimale entre ces systèmes, alors même qu’ils seront plus connectés et de ce fait, plus complexes à changer.

Tous les secteurs sont concernés: énergie, transport, communication, force publique, bâtiment... La ville intelligente pose des questions juridiques, pratiques, technologiques, mais surtout de modèle de durabilité. C’est pour débattre de tous ces sujets que nous inscrivons le Symposium dans la durée et pas seulement une rencontre sur deux jours.

Ce sera l’avènement de villes surpuissantes, voire toutes puissantes?

«La smart city est devenue un slogan, un buzz word. C’est aussi une opportunité de créer de nouvelles dynamiques urbaines. Certains préconisent que ce siècle sera celui d’un acte d’indépendance vis-à-vis des États et des régions. Il y a une forme de réappropriation du pouvoir de décision par les villes de leur aménagement, une façon de se démarquer. Et d’ailleurs, elles se sont lancées entre elles dans une grande compétition en matière d’attractivité économique, sociale et environnementale.»

Le Liser s’est associé avec l’organisme de R&D List (Luxembourg Institute of Science and Technology) pour organiser un Symposium International sur les villes intelligentes qui se tiendra les 5 et 6 mars 2019 à Belval. Cet événement traitera des mutations induites par les enjeux du développement urbain.