Paul Hammelmann a toujours plaidé pour que la place financière ait une représentation politique. (Photo: Julien Becker/archives paperJam)

Paul Hammelmann a toujours plaidé pour que la place financière ait une représentation politique. (Photo: Julien Becker/archives paperJam)

Monsieur Hammelmann, Alain Kinsch a été nommé (hier) lundi comme représentant de la société civile et expert externe dans la délégation du DP pour conduire les négociations en vue du nouveau gouvernement. Que vous inspire cette présence?

«Pour ce qui me concerne et en tant que citoyen luxembourgeois, le fait de prendre des personnalités de la société civile, je n’ai rien contre, tant que c’est pour leurs compétences qu’elles sont prises. Et là en l’occurrence, il s’agit de compétences pour la place financière. Je ne me prononce pas sur le personnage de Monsieur Kinsch, que je ne connais pas très bien.

L’hypothèse, peut-être pas si improbable, que Monsieur Kinsch se retrouve au gouvernement, est-elle choquante? Lorsque vous étiez dirigeant de l’Association des compagnies d’assurances, vous demandiez d’ailleurs que le secteur financier luxembourgeois ait un représentant au gouvernement.

«Cette hypothèse est en effet concevable. Mais il ne faudrait pas que ce représentant, s’il devait être introduit dans le prochain gouvernement, incarne uniquement les intérêts de la place financière. Je compte parmi ceux qui réclament que le Grand-Duché en tant que tel, y compris la place financière, se fasse représenter à travers une institution ou une personne, peu importe qui c’est, pourvu que cette personnalité ait du charisme. Et qu’elle représente l’image du Grand-Duché à l’étranger.

Le fait d’avoir pris Alain Kinsch à la table des négociations est interprété comme la démonstration de la toute puissance des lobbies dans le futur gouvernement de coalition. Ça n’est pas inquiétant?

«Tant qu’il s’agit d’un spécialiste de la place financière, je ne vois pas où serait le danger. Ce qui compte, c’est la compétence de la personne. Qu’il s’agisse d’Alain Kinsch ou d’un autre!»