Giancarlo Balestri: «La Bella Napoli était une des premières pizzerias de Luxembourg.» (Photo: Anna Katina)

Giancarlo Balestri: «La Bella Napoli était une des premières pizzerias de Luxembourg.» (Photo: Anna Katina)

Monsieur Balestri, le restaurant a été créé par vos parents. Racontez-nous les grandes étapes de ces 40 années.

«Mes parents avaient ouvert l’hôtel Touring, avec un petit café-restaurant. En 1976, ils ont ajouté une pizzeria, la Bella Napoli. Mon père était en cuisine, ma mère en salle. On peut dire que c’était la première pizzeria de Luxembourg. Les gens étaient curieux, ravis de trouver ce mélange de cuisine traditionnelle avec les pizzas. Pour s’agrandir, Ettore Riceputi est devenu associé jusque dans les années 80, puis c’est mon beau-frère qui a pris une place dans le restaurant. Finalement, à partir de 1992, c’est moi qui ai repris les rênes, au sortir de l’école hôtelière de Diekirch. C’était un chemin tout tracé, même si mes parents m’ont laissé la liberté de faire autre chose. J’ai dû apprendre sur le terrain et m’imposer petit à petit pour montrer que je n’étais pas là uniquement parce que j’étais le fils à papa.

Mes parents m’ont transmis des valeurs qui restent à la base du travail au quotidien.

Giancarlo Balestri, Bella Napoli

Quelle est la clé du succès et de la longévité de votre restaurant?

«Je pense que mes parents m’ont transmis des valeurs qui restent à la base du travail au quotidien: le respect de la parole, la constance, le respect de l’équipe. Je partage ces succès avec mon équipe qui est vraiment constituée de fidèles. Ça compte beaucoup pour les clients, dont beaucoup sont des habitués. On est un peu leur deuxième maison, on partage les moments forts ou difficiles de leur vie. Je connais les enfants, parfois les petits-enfants de certains clients qui sont là depuis les débuts. La clé de la réussite est là: se mettre à la place du client, comprendre ce qu’il veut, ce qu’il aime. En outre, il y a évidemment la qualité de l’assiette: tout est frais et fait maison, avec un bon rapport qualité/prix.

Comment voyez-vous l’évolution de la gastronomie au Luxembourg?

«Les choses changent vite. Je ne sais pas si on réussirait si on ouvrait aujourd’hui: il y a plus de choix, les clients sont moins fidèles et surtout il y a moins de convivialité. Les gens mangent avec leur téléphone plutôt que de se parler! Une autre nouveauté, ce sont les sites de recommandations. C’est très difficile pour un restaurateur de lire des critiques parfois pour des détails, parfois des choses qui auraient pu être réglées de suite si on nous en avait parlé… Les nouveaux restaurants qui ouvrent de nos jours ne visent plus le long terme. Ils se basent sur un décor, un concept, mais oublient souvent le staff et donc le client. Je pense qu’à la Bella Napoli, tous les clients sont importants, même ceux qui laissent une addition de 15 euros. On se doit de servir tout le monde comme des VIP, de connaître les goûts et les habitudes.»