Les affiches du festival Transmediale à Berlin. (Photo: Brousse Ruddigkeit)

Les affiches du festival Transmediale à Berlin. (Photo: Brousse Ruddigkeit)

Brousse & Ruddigkeit est un studio de design franco-allemand fondé en 2015 à Berlin et spécialisé dans la conception graphique et l’illustration. Leur travail est récompensé et reconnu internationalement, notamment en 2016, où ils ont reçu le prix «Illustration of the Year» décerné par la Visual Lead Academy pour leurs «Graphic Comments», réalisés pour le journal Der Tagesspiegel.

Madame Brousse, Monsieur Ruddigkeit, vous travaillez à deux après avoir mené des carrières en solo. Qu’est-ce que cela vous apporte, et comment vous partagez-vous le travail?

Lea Brousse: «Dès nos premières collaborations, nous avons compris que nous étions complémentaires dans notre approche, dans le sens où je suis plus intuitive, et Raban est plus structuré.

Raban Ruddigkeit: «Nous sommes très différents. Si on peut le dire comme ça, je suis plus noir et blanc, et Lea est plus couleurs. Nous discutons beaucoup, nous travaillons nos deux côtés: français et allemand, émotionnel et pragmatique… Cela nous permet d’avoir de meilleurs résultats et d’aller plus loin dans nos projets.

L.B.: «Quand on est designer, on doit être un peu psychologue pour comprendre le point de vue des clients. Travailler à deux permet aussi d’apporter plus de subtilité dans nos relations aux clients.

Votre conférence s’intitule «Design Code». Qu’est-ce que cette idée, cette façon de travailler?

R.R.: «Il s’agit de trouver de nouvelles façons de concevoir le corporate design avec un système flexible, et non seulement un logo, une couleur, une typo. On ne peut plus travailler aujourd’hui comme si le digital n’existait pas ou était marginal. Le web, les réseaux sociaux, les outils de consommation ont radicalement changé, le design doit changer aussi. Avoir une identité statique sur papier, c’est révolu. Donc nous cherchons ce que le design peut faire pour les marques dans un monde changeant.

L.B.: «Quand les choses se complexifient, nous devons simplifier le design. Nous développons des identités flexibles qui évoluent dans le temps tout en restant reconnaissables. Le code, c’est un ADN qui évolue, ce n’est pas un logo. Ce n’est pas toujours facile de convaincre les clients, parce que notre approche leur semble abstraite au début, mais quand le résultat est là, ils sont surpris et contents.

Quel est à vos yeux le rôle du designer?

R.R.: «On a longtemps dit que la forme suivait la fonction. Je crois que la forme est la fonction. Chaque forme a sa fonction, et ce à quoi nous nous attelons est trouver la forme parfaite pour répondre à une question concrète.

L.B.: «Il s’agit de comprendre ce que veut le client et qu’il n’arrive pas à exprimer visuellement. Nous sommes des traducteurs en quelque sorte. Nous apportons au client ce qu’il demande, mais avec l’idée que cela restera valable dans le futur, qu’il pourra toujours l’utiliser et l’adapter.

R.R.: «Le designer se doit de suivre quelques valeurs et être simple, différent, juste, flexible et ouvert.»

Mercredi 2 mai 2018 à 18h30 au Mudam (en anglais)

Plus d’informations et inscriptions: www.designfriends.lu