Nancy Thomas (IMS Luxembourg): «De plus en plus d’entreprises engagées vers une économie plus responsable et durable constatent un impact global positif et la création de valeur partagée.» (Photo: Julien Becker / Archives)

Nancy Thomas (IMS Luxembourg): «De plus en plus d’entreprises engagées vers une économie plus responsable et durable constatent un impact global positif et la création de valeur partagée.» (Photo: Julien Becker / Archives)

Madame Thomas, en quelques mots, quelle est l’activité de votre structure? 

«Catalyseur d’innovation sociale, IMS - Inspiring More Sustainability est depuis 10 ans le réseau leader des entreprises luxembourgeoises actives en matière de RSE. La mission d’IMS est d’inspirer des stratégies et pratiques responsables auprès des acteurs économiques nationaux. 

IMS Luxembourg accompagne ses membres au travers de projets collaboratifs et fédérateurs en favorisant le dialogue avec les parties prenantes (privées, publiques, associatives). Pour ce faire, IMS apporte expertise, solutions concrètes, sensibilisation et information via par exemple des campagnes, le Luxembourg Sustainability Forum, des formations, le CEO Sustainability Club, des ateliers, des publications, notre magazine ‘Sustainability’.

Ce réseau représente 15% de la masse salariale luxembourgeoise et est le représentant national de l’organisation européenne CSR Europe. IMS est une asbl indépendante, apolitique et reconnue d’utilité publique.

Qui doit être le moteur de cette évolution? Les dirigeants politiques, les entreprises ou les citoyens? 

«Incontestablement les trois acteurs: politiques, entreprises et citoyens, qui forment un écosystème que personne ne peut ignorer. À IMS, nous considérons les entreprises comme un levier majeur de transformation de la société. Celles-ci sont aujourd’hui de plus en plus jugées sur leur apport global à l’écosystème social et environnemental dans lequel elles évoluent. Aussi, l’ensemble de leurs parties prenantes accroissent leur vigilance sur ce que l’on nomme souvent ‘les critères extra-financiers’. 

Un mouvement irréversible s’opère: de plus en plus d’entreprises engagées vers une économie plus responsable et durable constatent un impact global positif et la création de valeur partagée, pour leur organisation et pour la société. IMS est le catalyseur nécessaire pour accélérer ce mouvement au Luxembourg, notamment via la mise en relation de ces différentes parties prenantes, nous sommes un facilitateur de rencontres ce qui permet de booster des solutions. 

En tant que partenaire historique du projet de troisième révolution industrielle au Luxembourg, à quels enjeux du développement durable répond cette stratégie?

«Notre économie subit actuellement de nombreuses mutations. L’objectif du déploiement d’une telle stratégie est de pouvoir anticiper, être ainsi mieux préparer à ces changements qui, quoi que nous fassions, vont s’opérer. Nous vivons un changement de paradigme, nous nous devons d’appréhender les problèmes différemment, passer d’une logique du ‘plus disant’ au ‘mieux disant’, et cela d’un point de vue économique, environnemental et social.

C’est à cela qu’a servi l’exercice de produire une stratégie à l’échelle nationale à horizon 2050, à préparer notre pays pour un futur durable, à anticiper. La stratégie a donné de nombreuses pistes d’actions concrètes, par secteur; chacun peut dorénavant faire preuve d’innovation, de créativité et se réinventer.

Plus concrètement, pour le pilier environnemental, l’objectif est de sortir des énergies fossiles et ainsi avoir une meilleure gestion de nos ressources. Une des clés sera de fonctionner avec une approche circulaire (les déchets peuvent ainsi devenir des ressources), c’est ce que l’on appelle l’économie circulaire.

Le pilier social est lui aussi impacté. En effet, la digitalisation de notre société peut générer des appréhensions, car les modèles économiques sont disruptifs et non évolutifs. Ce qui fait peur, c’est que les entreprises comprennent que les modèles qui fonctionnent aujourd’hui sont radicalement différents des précédents. Et toutes les entreprises ne sont pas prêtes à se transformer, loin de là. Elles devront changer leur état d’esprit: les pratiques et comportements, se préparer à de nouveaux métiers et travailler sur d’autres modes, plus collaboratifs, plus flexibles également.

Avec l’émergence de l’économie du partage où l’usage prime sur la propriété, chaque individu peut envisager avoir plusieurs activités. On voit bien là que de nouveaux modèles économiques apparaissent, l’économie se démocratise. C’est ce que nous avons défini dans la stratégie TIR comme ‘prosumers’ (le consommateur devient producteur).

Pour conclure sur le pilier économique, il faut bien que l’entreprise comprenne que tout ceci est source d’opportunités et les organisations avec qui nous échangeons quotidiennement nous le disent. En travaillant sur les différents piliers du développement durable et en intégrant cela à sa stratégie, l’entreprise sera de fait plus innovante, plus performante et plus attractive tant sur les marchés que pour de potentiels talents.»

Les inscriptions au «10x6 Luxembourg durable: vers une économie 3.0?» sont ouvertes sur le site du Paperjam Club.