Max Didier: «Grâce au BIM, nous pouvons identifier les risques de sécurité éventuels et appliquer immédiatement des solutions.» (Photo: CDCL)

Max Didier: «Grâce au BIM, nous pouvons identifier les risques de sécurité éventuels et appliquer immédiatement des solutions.» (Photo: CDCL)

Monsieur Didier, quel est l’apport des solutions digitales dans la conception et la construction des édifices et ouvrages d’art? 

Au-delà de la modélisation en 3D, le BIM intègre les aspects de coût et de planification des ouvrages. Cela nous permet de penser en 5D: les trois dimensions géométriques auxquelles s’ajoutent les échelles de temps et de coût. Cette visibilité globale est partagée par tous les intervenants de la chaîne de valeur du projet, qui peuvent ainsi détecter et résoudre des conflits techniques potentiels en amont du chantier, et ce dès la conception des ouvrages. De la même manière, en simulant le déroulement d’un chantier grâce au BIM, nous pouvons identifier les risques de sécurité éventuels et appliquer immédiatement des solutions – en adaptant un échafaudage par exemple –, l’impact coût et délai étant immédiatement associé à la décision. La prévisibilité apportée par les outils numériques offre un bénéfice immédiat en termes de respect des plannings et des budgets, ce qui se répercute sur la qualité finale des ouvrages. 

Dans un secteur d’activité où la sous-traitance est omniprésente, pensez-vous que les solutions digitales contribuent à harmoniser l’action des intervenants? 

La mission des outils collaboratifs est double. Il s’agit non seulement d’améliorer nos processus internes, mais aussi la coordination avec les intervenants extérieurs. La centralisation des données sous forme numérique permet de garantir à chaque intervenant impliqué le même niveau d’information tout au long du projet. L’information circule ainsi de façon plus rapide, plus qualitative et plus fiable. Cette continuité de l’information se poursuit d’ailleurs au-delà de l’achèvement de la construction puisque les données attachées à la maquette (les fiches techniques par exemple) sont conservées pour les interventions de maintenance et de facility management ultérieures. 

Quels sont, selon vous, les enjeux de la construction de demain? De quelle manière l’innovation technologique peut-elle y contribuer?

À l’image de l’automobile, l’industrie du bâtiment doit se transformer pour gagner en productivité et en qualité. Cette mutation passe par la digitalisation des process et l’intégration des outils numériques dont l’apport est indéniable. Mais il faut aussi inclure l’innovation des matériaux, repenser la conception et notre approche de la construction des bâtiments. Dans son initiative globale «Building tomorrow», CDCL propose des constructions hybrides qui allient béton et bois. Ces systèmes modulaires sont en partie préfabriqués et peuvent être réalisés clos et couverts en quelques jours seulement, tout en offrant les garanties de qualité exigées par les clients. Pour convaincre, l’innovation technologique doit accroître la productivité de l’entreprise, bien sûr, mais aussi augmenter la satisfaction des clients.