Le Luxembourg fait partie des pays qui ont commencé à vacciner les réfugiés et autres personnes relevant de la compétence du HCR. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Le Luxembourg fait partie des pays qui ont commencé à vacciner les réfugiés et autres personnes relevant de la compétence du HCR. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Comme la plupart des pays, dans le contexte du coronavirus, le Luxembourg évalue la vulnérabilité des personnes en fonction de l’âge et des facteurs de santé. Des organisations représentant d’autres groupes vulnérables, tels que les réfugiés, les demandeurs d’asile et les sans-abri, réfléchissent à leur intégration dans le programme de vaccination et de dépistage.

Avant la pandémie, la vulnérabilité était instantanément associée à des segments spécifiques de la société, notamment les réfugiés, les sans-abri, les groupes minoritaires et les demandeurs d’asile. Cependant, le Covid-19 a rendu impérative la définition de nouvelles priorités qui ont réorganisé la hiérarchie des vulnérabilités.

Au total, 248.492 vaccins ont été administrés en date du 11 mai. Même si le quota exact de réfugiés, de demandeurs d’asile et de sans-abri qui ont été vaccinés ou testés n’était pas disponible au moment de la rédaction de cet article, le ministère de la Santé déclarait  que tous les groupes vulnérables ont été intégrés dans la stratégie nationale de vaccination, une affirmation qui a été confirmée par l’Asti, le groupe de soutien aux sans-abri Stëmm vun der Strooss et le HCR, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Il est important de noter que les critères d’âge et de santé décrétés ont été appliqués dans tous les cas.

La hiérarchie des vulnérabilités

Selon le porte-parole de l’Asti, Sérgio Ferreira, la pandémie a déclenché une augmentation des demandes de soutien et, globalement, elle a aggravé les conditions déjà précaires des personnes vivant dans les camps de réfugiés. Il note cependant que les normes d’hébergement des réfugiés au Luxembourg sont bien meilleures que celles de la plupart des autres pays.

Dans le cadre de l’initiative de soutien de l’Asti, environ 65.000 euros de bons ont été distribués grâce aux fonds recueillis grâce à des dons et des institutions privées. D’autres efforts de plaidoyer sont en cours sur différents fronts concernant l’intégration, la régularisation et la réinstallation des réfugiés et des personnes déplacées de force et apatrides pour éviter de les marginaliser davantage.

D’après Sérgio Ferreira, «cela ne doit pas être considéré comme une œuvre de charité, mais comme une réelle opportunité d’éviter de plus grands problèmes à l’avenir». Le HCR plaide également pour l’inclusion des réfugiés, des déplacés internes et des apatrides par le biais du mécanisme Covax visant à garantir l’équité mondiale en matière de vaccination.

Sur les 153 pays dotés de stratégies de vaccination inclusives, le Luxembourg fait partie de ceux qui ont effectivement commencé à vacciner les réfugiés et autres personnes relevant de la compétence du HCR. Cela a également été confirmé par le ministère de la Santé au Luxembourg. Le Grand-Duché est aussi reconnu comme l’un des 80 pays où les restrictions n’ont pas entravé les procédures d’asile, comme cela a été observé lors de la réinstallation de 12 enfants non accompagnés des îles grecques en 2020.

Caritas Luxembourg, dans une prise de position publiée en février, a suggéré que le modus operandi de la stratégie vaccinale du Grand-Duché – envoi de lettres d’invitation à adresse fixe, prise de rendez-vous en ligne, utilisation des trois langues officielles (les invitations ont également été en anglais) – pourrait être considéré comme potentiellement exclusif pour certains groupes vulnérables.

Ne laisser personne de côté

Mais guidé par le principe de ne laisser personne de côté, le ministère de la Santé a créé un groupe de travail comprenant des organisations qui travaillent avec des personnes marginalisées, et cela dès 2020. La plupart de ces organisations, comme Stëmm vun der Strooss et l’Asti, servent d’intermédiaires pour de grandes  campagnes d’invitations à des tests et à des vaccinations.

Cette stratégie permet aux groupes vulnérables de participer aux tests et aux vaccinations tout en recevant l’assurance que les données des sans-papiers ne seront utilisées que pour des procédures médicales.

Stëmm vun der Strooss a noté l’impact direct de la pandémie sur les inégalités sociales, mais a également salué la solidarité observée, car davantage de dons volontaires financiers et alimentaires ont été reçus – bien qu’il indique que plus de soutien est nécessaire. Et en ce moment, au sein du groupe de travail, des discussions sont en cours sur la façon d’accélérer les tests Covid et les vaccinations pour ces segments vulnérables.