Le ministère de la Santé prend en compte différents indicateurs, dont cinq principaux. Sans que des valeurs seuils puissent déclencher des décisions automatiques. (Photo: Shutterstock)

Le ministère de la Santé prend en compte différents indicateurs, dont cinq principaux. Sans que des valeurs seuils puissent déclencher des décisions automatiques. (Photo: Shutterstock)

La task force Covid-19 l’a rappelé: un rebond épidémique menace. Mais le gouvernement n’a pas pour autant renforcé les mesures anti-Covid, prolongées jusqu’au 21 février. Une décision liée à un ensemble d’indicateurs, plus ou moins inquiétants pour le moment.

Malgré le gouvernement a sans les renforcer.

Une imprudence? Le gouvernement s’en défend. Et le ministère de la Santé a apporté lundi en conférence de presse, en présence de la ministre de la Santé, (LSAP), et du directeur de la santé, , des arguments et rappelé sa méthodologie.

L’évaluation est permanente, a rappelé le ministère, avec un monitoring centralisé sept jours sur sept et des échanges réguliers avec les acteurs de terrain. Surtout, il n’y a pas de décisions automatiques en fonction de valeurs seuils: il s’agit d’avoir une vision d’ensemble en fonction d’un certain nombre d’indicateurs.

Cinq indicateurs

Actuellement, ces indicateurs seraient au nombre de cinq: le nombre moyen de nouvelles infections par jour, le taux de positivité des tests, le taux de reproduction effectif du virus (Reff), le nombre de patients hospitalisés en soins intensifs et le taux de vaccination.

Or, en moyenne sur sept jours, le nombre de cas quotidiens reste stable. Pour la task force Covid-19, une telle stabilisation, sans diminution, laisse présager un rebond. Mais le ministère rappelle que ce chiffre reste faible et dans la moyenne des pays voisins.

Un autre indicateur à propos duquel la task force s’inquiétait, mais que relativise le ministère: le taux de positivité des tests. Il a légèrement augmenté, selon la task force, ce qui ne présume rien de bon. Mais il reste très faible, selon le ministère, et surtout bien plus bas que dans les pays voisins. Même s’il faut rappeler que le Luxembourg teste beaucoup plus que ses voisins, ce qui fait mathématiquement baisser le taux de positivité…

Épidémie en expansion

Le taux de reproduction effectif, lui, a clairement augmenté cette dernière semaine. Désormais à 1,1, il illustre le fait qu’une personne en contamine plus d’une, et que l’épidémie est désormais en expansion. Mais le nombre de patients hospitalisés en soins intensifs reste gérable, et au plus bas en comparaison avec les pays voisins.

Et, avec 11 personnes en soins intensifs et 54 en soins normaux, les hôpitaux sont actuellement en phase 2 (qui se déclenche quand plus de 7 personnes sont en soins intensifs et 43 en soins normaux), encore loin de la phase 3 (46 en soins intensifs et 154 en soins normaux) et surtout de la phase 4 (61 personnes en soins intensifs et 232 en soins normaux).

La vaccination à considérer

Avec le début de la campagne de vaccination, le taux de vaccination est désormais un indicateur à prendre en considération. Mais, pour le moment, du fait d’un démarrage laborieux en Europe faute de livraison dans les temps, cet indicateur ne devrait pas jouer avant un certain temps. La phase 1 sur 6 de la campagne de vaccination ne devrait ainsi pas se terminer avant le mois de mars.

Un ensemble de facteurs qui ont donc décidé le Luxembourg à ne pas renforcer les mesures anti-Covid avant le 21 février. Pour l’instant, par rapport à ses voisins, le Luxembourg serait le pays avec les mesures les moins coercitives. En espérant que cela ne se paie pas par un rebond épidémique trop intense.