Les producteurs de vaccins tireront de plus grands bénéfices des futurs développements de vaccins anti-Covid. (Photo: Nader Ghavami/archives Maison Moderne)

Les producteurs de vaccins tireront de plus grands bénéfices des futurs développements de vaccins anti-Covid. (Photo: Nader Ghavami/archives Maison Moderne)

Il est encore trop tôt pour voir les bénéfices que les grands développeurs de vaccins tireront de leurs produits contre le Covid-19. Le gestionnaire d’actifs Schroders rappelle que, dans cette première phase, ils n’ont pas pris la marge commerciale habituelle. Les suivantes seront plus lucratives.

Les investisseurs qui ont misé sur les grandes sociétés productrices de vaccins contre le Covid-19 devront probablement attendre avant de retirer des dividendes supplémentaires de leurs actions.

Dans une tribune libre, John Bowler, gérant de portefeuille santé chez le gestionnaire d’actifs Schroders, constate en effet que «le succès spectaculaire des vaccins d’un point de vue de santé publique ne s’est pas reflété dans la performance des actions des entreprises concernées».

Pourquoi? Parce que, explique-t-il, «les développeurs, comme Pfizer, Moderna et AstraZeneca, ont largement considéré cette première phase de la course au vaccin comme un acte d’intérêt public».

Les développeurs, comme Pfizer, Moderna et AstraZeneca, ont largement considéré cette première phase de la course au vaccin comme un acte d’intérêt public.

John Bowler gérant de portefeuille santé Schroders

Leur objectif aurait été plutôt de prouver la valeur qu’une industrie biotechnologique innovante apporte à la société et démontrer comment elles peuvent tirer parti de leur expertise face à une urgence sanitaire comme celle-ci.

Elles ne facturent pas à des prix commerciaux réels et ne tirent donc pas actuellement de grands bénéfices de l’opération.

Il relève également le fait que les développeurs ont accepté de fournir des doses à Covax, l’initiative mondiale visant à garantir l’accès aux vaccins contre le Covid-19 à des pays à faible revenu, sans appliquer de marge. Pfizer et BioNTech fournissent 40 millions de doses cette année à Covax, tandis qu’AstraZeneca en fournit au moins 170 millions.

Les prochaines vagues plus lucratives

Selon John Bowler, les prochaines vagues de vaccination devraient s’avérer plus lucratives. Il est en effet très peu probable, vu le développement de nouveaux variants, que la campagne mondiale de vaccination s’arrête en 2021.

Les développeurs ont déjà lancé des essais cliniques de vaccins résistant aux variants et imaginent des campagnes de vaccination annuelle, voire même un vaccin anti-Covid combiné au vaccin contre la grippe.

«Lors de la prochaine phase, les développeurs comme Pfizer-BioNTech et AstraZeneca commenceront à envisager ces vaccins sous un angle plus commercial, à l’image des producteurs de vaccins contre la grippe. Ces entreprises généreront alors une valeur plus solide à long terme», parie le gestionnaire de Schroders.