Les métiers de la production audiovisuelle sont fédérés dans neuf associations ou organisations.  (Photo: Shutterstock)

Les métiers de la production audiovisuelle sont fédérés dans neuf associations ou organisations.  (Photo: Shutterstock)

Plutôt confidentiel en comparaison avec d’autres secteurs de l’économie, le secteur audiovisuel luxembourgeois n’en joue pas moins un rôle important dans l’économie créative du pays. Voici un panorama chiffré, avant les Assises sectorielles de la production audiovisuelle qui se tiennent ce vendredi matin au Ciné Starlight de Dudelange.  

Cet article a été actualisé avec les données actualisées dévoilées lors des assises sectorielles..

Les représentants du secteur de la production audiovisuelle seront réunis ce vendredi matin, à l’occasion des assises sectorielles au Ciné Starlight de Dudelange. L’occasion de faire le point sur les réussites et les enjeux du secteur, mais aussi se projeter sur ce que deviendra le film luxembourgeois à horizon 2030. 

La production audiovisuelle n’implique pas que les producteurs, elle désigne l’ensemble des étapes nécessaires à la création d’un produit ou d’une œuvre audiovisuelle. Le Luxembourg s’est progressivement imposé comme un acteur clé dans la production audiovisuelle européenne, grâce notamment aux coproductions, et à son multilinguisme.

En 2024, selon les statistiques consolidées par le statisticien Philippe Robin, le secteur audiovisuel dans son ensemble compte 226 unités économiques, dont 35% sont des entreprises individuelles. 

Côté emploi, selon les données du Statec, le secteur de l’audiovisuel et du multimédia emploie environ 598 personnes (emplois directs). Mais compte tenu des emplois indirects et induits, ce chiffre atteinte 1.259 emplois. Les professionnels sont fédérés dans plusieurs associations ou organisations. Parmi les principales, d’Filmakademie, dédiée à la formation et au développement des compétences dans les domaines du cinéma et de l’audiovisuel. Elle a pour objectif de promouvoir et de soutenir l’industrie cinématographique au Luxembourg. Elle propose des formations, des ateliers, et des séminaires pour les professionnels du cinéma, ainsi que pour les personnes intéressées par les métiers de l’audiovisuel. Cet été, elle et 19 autres Académies du cinéma ont officiellement lancé la Fédération des Académies du cinéma Europe, qui compte 20.000 membres.

Des fédérations et associations

Et quasiment chaque métier du secteur a sa fédération: les acteurs avec Actors.lu, créée en 2010, et qui compte 177 membres parlant au total plus de 55 langues. L’Ulpa regroupe, elle, 15 de sociétés de production audiovisuelle actives au Luxembourg dans les domaines de la fiction, du documentaire, de l’animation et de la réalité virtuelle. Une autre association, l’Alpa/XR regroupe aussi sept producteurs d’animation et d’expériences immersives. 


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Les techniciens se sont aussi regroupés avec l’Alta (plus de 100 professionnels dans le développement, la production ou la post-production de projets audiovisuels pour le cinéma, la télévision, l’animation, les galeries d’art et les plateformes en ligne) et les réalisateurs-scénaristes au sein de la Lars (environ 50 membres.

La Flac, fédération des auteurs-compositeurs, rassemble elle aussi plus de 100 professionnels. Elle porte aussi des revendications telles qu’une meilleure reconnaissance du métier et du statut de compositeur, la création d’un centre ou Institut de recherche et de création de musiques contemporaines permettant la recherche scientifique d’innovation technologique et de création musicale ou encore une plus grande pluralité sur les scènes nationales.

Un succès depuis 30 ans

Si le Luxembourg n’a pas une très longue tradition cinématographique, elle s’est considérablement développée depuis une trentaine d’années. Depuis 2009, les œuvres produites ou coproduites au Luxembourg ont été nominées plus de 5.000 fois à des festivals et ont reçu plus de 1.000 distinctions. En moyenne, 45 oeuvres audiovisuelles sont produites chaque année. 

Le secteur a réalisé un chiffre d’affaires de 69 millions d’euros en 2022, dont 57% a été réalisé par la production. La valeur ajoutée s’élevait elle à 53 millions d’euros. 

En 2023, les coûts de production se sont élevés à 299 millions d’euros, dont 41% représentaient des frais de tournage.  Les retombées représentaient 86 millions d’euros, soit 29% du total des coûts.