Les Émirats présentent de nombreuses similitudes avec le Luxembourg, de par leur taille, leur cosmopolitisme, le besoin de faire appel à une main-d’œuvre extérieure ou la nécessité de diversifier leur industrie. (Photo: Shutterstock)

Les Émirats présentent de nombreuses similitudes avec le Luxembourg, de par leur taille, leur cosmopolitisme, le besoin de faire appel à une main-d’œuvre extérieure ou la nécessité de diversifier leur industrie. (Photo: Shutterstock)

L’Exposition universelle de Dubaï, organisée du 20 octobre 2020 au 10 avril 2021, offrira des opportunités d’affaires dans des secteurs-clés, comme l’économie circulaire, la construction durable ou la santé.

«Nos relations économiques sont déjà bien installées aux Émirats arabes unis (EAU), ce qui est le signe que ce marché, qui a une dynamique énorme, a de l’importance pour nous», résumait, le 11 novembre, la nouvelle directrice des affaires internationales de la Chambre de commerce, Cindy Tereba, lors de la présentation du programme de l’Exposition universelle de Dubaï. Le thème de l’événement organisé du 20 octobre 2020 au 10 avril 2021 est «Connecter les esprits, construire le futur».

Les relations commerciales ne cessent en effet de se développer entre le Luxembourg et le pays hôte. Dans le domaine des services, les exportations vers les EAU ont bondi de 150 à 270 millions d’euros entre 2010 et 2018, quand les importations ont, elles, grimpé de 30 à 145 millions d’euros sur la même période. La balance commerciale, en faveur du Lux­embourg, s’établit quant à elle à 165 millions d’euros en 2018.

Ce qui explique la présence, à Abu Dhabi, d’une ambassade depuis 2011 et du Luxembourg Trade and Investment Office (LTIO) depuis une quinzaine d’années.

Les opportunités vont donc bien au-delà de la capitale économique des EAU. «On ne parle généralement que de Dubaï, mais Abu Dhabi, du point de vue des relations économiques et financières, est un autre poids lourd des Émirats, explique Cindy Tereba. Il s’agit aussi, pour le Luxembourg, de découvrir de nouveaux points de développement, comme l’émirat de Ras Al Khaïmah. Au vu de sa très petite taille, les opportunités ne sont pas aussi multiples, mais pour un petit pays comme le Luxembourg, c’est intéressant.»

Des similitudes avec le Grand-Duché

Les Émirats présentent de nombreuses similitudes avec le Luxembourg, de par leur taille, leur cosmopolitisme, le besoin de faire appel à une main-d’œuvre extérieure ou la nécessité de diversifier leur industrie. Surtout, ces deux pays ne disposent pas non plus de leurs propres ressources. Ils doivent donc trouver les moyens nécessaires pour réutiliser celles qu’ils importent.

D’où l’existence de secteurs-clés sur lesquels se concentrer lors de l’Exposition universelle. Les EAU sont aussi très ambitieux dans le domaine des space resources, et des liens étroits se sont déjà créés avec le Luxembourg, également à la pointe sur ce sujet. La construction durable, notamment avec la tenue de l’événement The Big 5, dédié au secteur de la construction, est en effervescence. Et bien sûr, l’économie circulaire: le pavillon luxembourgeois, qui mettra d’ailleurs l’accent sur ce thème, arborera une architecture sous forme de ruban de Möbius pour en illustrer le symbole.

Le secteur de la santé n’est pas en reste: les EAU, souffrant actuellement d’un manque de compétences en la matière, sont désireux de se doter d’un système de santé viable. Leur marché s’intéresse donc de très près à l’importation de nouvelles tech­nologies médicales ou à la télémédecine.

Si la gamme des secteurs à exploiter est large, une sélection affinée sera effectuée selon les besoins des entreprises luxembourgeoises suite à la présentation du programme économique. «Nous lançons ce projet aussi tôt afin de recueillir des feed-back, explique Cindy Tereba. Nous renforcerons ou abandonnerons des secteurs en fonction de ce qui convient le mieux aux entreprises. Il s’agit d’exploiter au mieux notre présence, sans se disperser.» Faire du business avec un pays dont la culture est si différente pose-t-il des difficultés? «Les Émirats ont une économie très ouverte, rassure Cindy Tereba. La culture est différente, mais ils parlent anglais. Au niveau de la compréhension économique, nous sommes très proches.»

La mise en place d’un réseau de chambres de commerce dans le pays est aussi un atout. Et des délégations luxembourgeoises se rendent régulièrement dans les EAU.

«Ils sont très sensibles à l’établissement d’une relation de confiance, précise Cindy Tereba. Il faut faire un travail en profondeur pour créer des liens. Il est ensuite plus facile d’être pris en considération et de gagner un projet.» Quant à l’aspect réglementaire, «il faut tenir compte des risques à de nombreux niveaux, ajoute la directrice des affaires internationales. Mais pas plus que dans de nombreux autres pays, même en Europe. D’où l’importance d’avoir un partenaire local, qui peut faciliter ce travail.»

Une position stratégique

L’intérêt de l’Expo 2020 est aussi de viser au-delà des EAU. «Les Émirats ont une position très stratégique dans le golfe, explique Cindy Tereba. Ils représentent la stabilité et la sécurité dans une région qui est en crise. Dubaï est une plate-forme dont l’influence rayonne bien au-delà de ses frontières, tout comme le Luxembourg. À Shanghai (ville qui a accueilli l’Exposition universelle de 2010, ndlr), le marché domestique était très important. Dubaï est, quant à elle, une porte d’entrée pour toute la région.»

Et les regards se tournent d’ores et déjà au-delà des six mois de l’événement qui sera «un très bon baromètre pour la suite, conclut Cindy Tereba. Ce n’est qu’après que le vrai travail commencera.»