D’après des études menées au niveau européen par CBRE, plusieurs tendances se dessinent. « Nous constatons d’une part l’émergence de la seconde main, à l’initiative non seulement des particuliers, mais aussi des propriétaires de grands centres commerciaux (développeurs et bailleurs). Ces derniers mettent en place des surfaces dédiées à cette pratique, dans le domaine du loisir, mais aussi de l’Horeca qui adopte plus que jamais un modèle durable tant au niveau du cadre que de la cuisine et des formats de nourriture », précise Virginie Chambon, Head of Retail chez CBRE Luxembourg.
En matière de durabilité, de bonnes pratiques sont également mises en place par les retailers. Certaines enseignes en Angleterre ont par exemple décidé de proposer en plus de la seconde main des services de réparation et de location de vêtements.
Une autre tendance consiste à créer dans les enseignes des endroits Instagramables apportant une valeur ajoutée au magasin ou au centre commercial. De son côté, le volet (para) médical gagne en importance dans ces lieux à forte fréquentation. « Avec la crise du Covid, nous avons vu naître des centres de vaccination et de radiologie dans les centres commerciaux. Ceux-ci s’y installent pour apporter une offre supplémentaire de services à la personne ».
Quelle est la situation au Luxembourg ?
Les études menées permettent de comparer le Luxembourg avec le reste de l’Europe pour découvrir ce qui attend le pays. Virginie Chambon l’affirme, les grandes tendances souvent observées à l’étranger atteignent aujourd’hui le Grand-Duché « Nous avons par exemple ouvert un centre de vaccination dans le centre commercial de Beggen et des centres de radiologie à Cloche d’Or et à Belval. En ce qui concerne les lieux Instagramables, nous remarquons que les centres jouent le jeu et multiplient les animations, qu’elles soient saisonnières (Noël, fête des Mères, rentrée scolaire) ou non. Ils offrent à cette occasion, la possibilité de se photographier et de poster les clichés sur les réseaux sociaux ». Pour les retailers, l’objectif est de créer l’événement.
Améliorer l’expérience des visiteurs en magasin
Renforcer l’attrait pour le shopping physique fait également partie des priorités. En effet, celui-ci est concurrencé par le commerce en ligne. Il revient donc aux commerçants d’agir pour se différencier « Pour faire revenir en masse les consommateurs en magasin, il est important de proposer davantage qu’un simple achat. Ce qui encourage les visiteurs à venir, c’est la possibilité d’essayer et de toucher, mais aussi de repartir le soir même avec leurs achats. Pour créer de l’expérience, il faut proposer du service et d’offrir quelque chose de plus que sur internet ».
Quel futur pour le retail ?
Dans cette optique, le retail pourrait connaître à l’avenir d’importantes évolutions, portées par exemple par les nouvelles technologies. « Nous nous dirigeons vers des supermarchés sans caisse où les clients, après avoir réalisé leurs courses, sont débités grâce à un système de reconnaissance faciale. Ils ne doivent dès lors plus sortir leur portefeuille. Des expériences ont été menées dans ce sens et permettent de lutter contre le vol et d’améliorer la gestion des rayons ».
La location de cabines d’essayage pourrait également se généraliser. Ce concept consiste à sélectionner un panier sur le site d’une marque et de réserver sa cabine d’essayage pour une durée déterminée dans le magasin le plus proche. Les articles choisis attendent alors le visiteur. Enfin, des concepts existants comme les personal shopper et les concept stores, ont été boostés par les différentes crises et tendent à s’améliorer en termes d’expérience. Plus que jamais le client se trouve au cœur de l’attention et du conseil de certaines enseignes.
A l’avenir, les nouvelles technologies devraient prendre une place de plus en plus importante pour améliorer l’expérience des visiteurs et leur offrir plus de services Adobestock
Jouer un rôle de facilitateur
Face à ces évolutions et ces challenges, CBRE souhaite remplir son rôle d’intermédiaire entre le preneur (la marque) et le bailleur (le propriétaire ou son représentant), tout en aidant l’installation des premiers et en encourageant le commerce physique. « Nous nous posons presque en médiateur pour satisfaire les deux parties et faciliter la transaction. Nous devons donc avoir un discours honnête et transparent avec chacune d’entre elles, séparément et ensemble. Il est crucial pour nous de jouer un rôle de conseiller en leur apportant du conseil et de l’information. C’est une transaction qui s’opère à trois », conclut Virginie Chambon.