L’équipe du Casino Luxembourg a présenté la nouvelle programmation 2020. (Photo: Paperjam)

L’équipe du Casino Luxembourg a présenté la nouvelle programmation 2020. (Photo: Paperjam)

Le Casino Luxembourg a présenté ce jeudi 12 décembre sa nouvelle programmation pour l’année 2020. Une programmation éclectique, mais qui suit malgré tout un fil rouge et qui promet quelques découvertes.

Fin d’année oblige, c’est le moment de présenter la programmation de l’année qui va commencer. Le Casino Luxembourg s’est plié à la règle et a dévoilé sa programmation 2020, qui commence en fait dès ce soir avec l’ouverture de l’exposition «By the Edges of our Absence» d’Alasdair Asmussen Doyle & Judith Deschamps. Cette exposition, qui se compose de deux œuvres qui se répondent, inaugure aussi une nouvelle configuration des espaces du rez-de-chaussée, où la Black Box et l’espace VR disparaissent au profit de deux salles communicantes.

Pour la suite, les propositions seront très diverses. Mais en les regardant attentivement, on trouvera tout de même un fil rouge, qui est «une recherche de complémentarité, aussi bien entre les générations qu’entre les esthétiques», a expliqué Kevin Muhlen, directeur du Casino Luxembourg. On retrouvera aussi des thématiques déjà explorées par le passé ou des artistes avec lesquels le Casino a déjà collaboré.

Le son comme matière

Le son a déjà à plusieurs reprises fait l’objet d’expositions au Casino. Cette année encore, la thématique est présente, avec le travail du designer sonore et artiste Patrick Muller qui a choisi de rendre hommage à Alvin Lucier, artiste ayant beaucoup marqué pour son travail conceptuel, et notamment avec son œuvre «I am sitting in a room (1969)». Avec l’exposition «Sitting for decades» (25 janvier-09 février), Patrick Muller s’approprie certains éléments-clés de la poésie d’Alvin Lucier dans une logique de continuation.

L’exposition présentera cinq stations, une par décennie, et permettra de mettre en exergue comment des liens peuvent encore se tisser entre une figure artistique historique et la création contemporaine. Un symposium de trois jours viendra compléter cette proposition, courte dans le temps, mais dense dans ses ambitions.

VR et esthétique des nouveaux médias

Puis les visiteurs assidus du Casino pourront poursuivre leur découverte des œuvres de Rachel Maclean, dont le travail a déjà été exposé au centre d’art en 2015. L’artiste écossaise revient pour présenter «I’m terribly sorry» (20 février-19 avril), une œuvre en VR qui pourrait être interprétée comme une critique du Brexit.

En parallèle à son exposition, Rachel Maclean invite Ben Wheele qui proposera «Deep/Dark/Dank» du 29 février au 19 avril, une installation immersive issue du «côté sombre de YouTube» avec des personnages étranges, glauques et angoissants. Un univers à la fois inquiétant et fascinant qui joue des références à internet.

Sophie Jung à l’honneur

Pour 2020, l’artiste luxembourgeois qui sera mis à l’honneur est Sophie Jung. Après avoir fait une première expérience au Casino dans le cadre de «Making of», la jeune artiste qui vit actuellement entre Bâle et Londres proposera sa première exposition monographique dans une institution au Luxembourg (du 07 mars au 07 juin). Un catalogue sera édité à cette occasion.

Comme un écho à cette exposition, ce ne sera autre que la grand-mère de Sophie Jung, Germaine Hoffmann, qui bénéficiera aussi d’une exposition (25 avril au 14 juin). Cette artiste autodidacte développe une approche très personnelle de l’art, reposant principalement sur la technique du collage. Là aussi, les générations s’entrechoquent pour mieux dialoguer.

Un second lieu pour le Casino

Le ministère de la Culture a confié la gestion et la programmation du Konschthaus beim Engel au Casino Luxembourg à compter du 15 mai 2020. Afin de faire vivre ce lieu, le Casino a choisi de travailler avec les écoles d’art de la région et de présenter les créations de ces très jeunes artistes. «Ce lieu, que nous avons renommé Casino Display, prendra une autre direction que ce que nous proposons rue Notre-Dame», explique Christine Walentiny, responsable de ce nouveau pôle.

«Pour cela, nous avons choisi de travailler avec l’École supérieure d’art de Lorraine, Metz/Épinal, l’École nationale supérieure d’art et de design à Nancy, la Haute École des arts du Rhin à Strasbourg et Mulhouse, Hochschule der Bildenden Künste Saar à Sarrebruck.» En plus de ce travail avec les écoles, le Casino Luxembourg y installera une résidence d’artiste, une fois que le lieu aura été un peu transformé pour y installer un studio pour le résident. «Pendant la durée de la résidence, les galeries d’exposition seront utilisées comme espaces d’atelier, espaces qui pourront être ouverts ponctuellement pour des visites par des élèves en art au Luxembourg.»

Des expositions y seront aussi organisées, à l’instar de «États des lieux» conçue par la scénographe Marie-Luce Theis (15 mai-19 juillet), qui propose un concept d’exposition utilisant diverses techniques narratives issues des médias et du théâtre.

Triennale, Satan et Aldo Tambellini

Le point culminant de la seconde partie de l’année sera la » (26 juin-30 août), réalisée en collaboration avec les Rotondes, mais qui investira aussi les espaces du Casino avec l’exposition «Triennals» (14 février-19 juillet).

À l’automne, le Casino accueillera une exposition intitulée «L’Homme gris» (titre provisoire) (26 septembre-10 janvier 2021), dont le commissariat est confié à Benjamin Bianciotto. Fruit de son travail de thèse, il propose d’explorer la présence de la figure satanique dans la création contemporaine. En parallèle, «Black Air» (titre provisoire) (26 septembre-10 janvier 2021) sera une exposition collective présentant notamment une installation électro-média son et lumière d’Aldo Tambellini.