Gwladys Costant, fondatrice, et Jérôme Carbonnelle, associé au sein du cabinet de recrutement GoToFreedom, nous expliquent comment se remettre en question pour renforcer son attractivité.  (Illustration: Maison Moderne)

Gwladys Costant, fondatrice, et Jérôme Carbonnelle, associé au sein du cabinet de recrutement GoToFreedom, nous expliquent comment se remettre en question pour renforcer son attractivité.  (Illustration: Maison Moderne)

L’écoute est un art que tout recruteur se doit de maîtriser. Mais parfois, ce sont les silences qu’il faut apprendre à décoder. Ne pas entendre de commentaires négatifs sur son entreprise peut sembler rassurant. C’est même plutôt perçu comme étant un bon signe. Et puis le «non» d’un candidat vient semer le doute. Une offre d’emploi refusée, un concurrent préféré… Et là, une question se pose: mais que vaut vraiment mon entreprise aux yeux des candidats?

Ça n’est souvent qu’à ce moment que les employeurs s’interrogent quant à l’image que reflète leur entreprise sur les talents qu’ils souhaitent attirer. Et il n’est pas rare que leur perception soit erronée. Dès lors, il est plus qu’urgent de travailler sur leur employeur branding et leur communication.

Autre signe qui devrait alerter les employeurs: le turnover, parfois très élevé dans certaines entreprises. «Certains ont conscience de l’existence de ces difficultés, mais se mentent à eux-mêmes. Il n’est pas facile de se remettre en question, il faut prendre le temps de se pauser et surtout de se poser les bonnes questions, même celles qui fâchent» mentionne , fondatrice du cabinet de recrutement GoToFreedom.

Soyons clairs, le problème à l’origine d’un départ ou d’un refus de signer un contrat ne s’efface pas une fois le salarié remplacé ou un autre candidat embauché. Il est vrai qu’un système de notation des employeurs qui alerterait les entreprises en cas de perte de popularité ou de confiance auprès des candidats n’existe pas. Mais il reste la solution de veille sur les réseaux et en interne, qui permet de se tenir informé sur ce que ressent le personnel et les candidats. 

Les recruteurs doivent lancer l’alerte

« En tant que recruteurs, nous avons la chance d’avoir des échanges sans langue de bois avec les personnes que nous recevons en entretien, poursuit Gwladys Costant. Nous sommes donc en mesure de connaître la perception qu’ils ont de l’entreprise. C’est notre rôle aussi d’alerter nos clients si nous constatons qu’il devient difficile de les «valoriser» aux yeux des talents qu’ils souhaitent attirer». Aux entreprises ensuite de mener des actions s’inscrivant dans la durée pour regagner la confiance et redevenir compétitif sur le marché de l’emploi. Souvent, des mesures sont prises d’urgence alors qu’il est crucial de ne pas se presser. L’heure est à la stratégie et à la reconquête.

 «Enfin, n’oublions pas que le rapport employeur-employé a considérablement évolué ces 18 derniers mois et est aujourd’hui marqué par une compétition européenne féroce. Remplacer un salarié sortant et recruter du personnel, c’est de plus en plus compliqué».

La marque employeur est devenue un moyen de comparer les entreprises

Une difficulté à recruter qui fait qu’aujourd’hui le capital humain d’une entreprise est une ressource encore plus précieuse. Pour être choisie, mais aussi pour ne pas être quittée, l’entreprise doit absolument effectuer un travail constant sur ce qui fait sa valeur non financière: son branding employeur. «Car la marque entreprise explique , Partner chez GoToFreedom, est le pilier fondamental de l’acquisition et de la rétention de candidats. Cette marque, elle se construit autour de l’identité de l’entreprise, de ses valeurs, de ses projets et d’une ambition réelle pour tous». Les entreprises qui réussissent sont celles qui parviennent à fédérer chaque membre du personnel autour d’un projet ou plutôt d’une vision d’entreprise commune. Ce sont celles qui par leurs actes et leurs prises de parole stimulent naturellement leurs talents. Ce sont aussi celles qui ne laissent pas la gestion des hommes et des femmes aux seules ressources humaines, mais qui encouragent chacun, y compris le comex, à prendre soin du bien-être de l’autre au sein de l’entreprise et donc du bien-être de tous.

 «Le point essentiel pour une marque claire est l’authenticité. Autrement dit, l’alignement entre le discours et les actes. Cette notion de transparence est cruciale, en particulier lorsque des difficultés sont rencontrées. Les entreprises ont tendance à communiquer lorsque tout va bien. Or, il est tout aussi important de le faire quand la situation est compliquée», poursuit Gwladys Costant. N’oublions pas que les candidats ont souvent le choix entre plusieurs propositions et qu’ils sont donc amenés à comparer, non plus exclusivement les offres, mais aussi et surtout, les entreprises. Celles qui ne communiquent pas ou communiquent mal sont déjà perdantes.

Tous porteurs de la culture d’entreprise

Instaurer une communication transparente au sein de l’entreprise, c’est le premier pas vers une parfaite maîtrise de celle-ci. «Or, si elle n’est pas contrôlée, la communication sera mise à mal. Aujourd’hui, les candidats n’hésitent pas à se renseigner sur leur futur employeur.», commente Gwladys Costant.

Un employeur qui donne à ses salariés les clés pour parler de leur entreprise est un employeur qui a compris la puissance du bouche-à-oreille. C’est pourquoi toute culture d’entreprise doit être portée par tous, de la direction à l’employé. Il est donc impératif de recentrer cette identité culturelle sur l’humain, pour que chaque salarié devienne ambassadeur et porte-voix de son entreprise. Car l’entreprise vaut aux yeux des candidats ce que ses employés laissent transparaître. Une marque employeur bien construite est une marque dont la communication, interne ou externe, fait écho auprès des candidats idéaux.

Aider les employeurs à construire leur marque

Identifier les freins à l’embauche fait partie de notre mission. «Chez GoToFreedom, nous instaurons un dialogue ouvert pour que les candidats se sentent libres de nous confier leur avis et leurs réticences vis-à-vis d’un employeur. Si les avis négatifs se succèdent au fil des entretiens, il est de notre devoir d’en informer le client. Nous les accompagnons alors dans un travail de fond sur leur marque employeur et les encourageons à aborder le recrutement comme une action stratégique à long terme», conclut Jérôme Carbonnelle.