La troisième édition de la European Digital HealthTech Conference a réuni plus de 400 participants venus de 35 pays, selon Luxinnovation. (Photo: Luxinnovation)

La troisième édition de la European Digital HealthTech Conference a réuni plus de 400 participants venus de 35 pays, selon Luxinnovation. (Photo: Luxinnovation)

Un hôpital connecté au domicile des patients, pour un suivi le plus personnalisé possible. C’est un des sujets évoqués lors de la European Digital HealthTech Conference, qui a eu lieu les 25 et 26 mars derniers, à la Chambre de commerce.

Sujet très souvent évoqué, la santé numérique en est encore à ses balbutiements, «mais il est temps d’accélérer, et surtout, que l’Europe soit à bord!», a insisté la représentante de la Commission européenne au Luxembourg, , ce mardi 25 mars. Comme une vingtaine de panélistes, elle participait à la European Digital HealthTech Conference, organisée par Luxinnovation à la Chambre de commerce.

Sur deux jours, la troisième édition de cette conférence avait pour objectif d’explorer l'impact de l'implémentation de l’espace européen des données de santé (EHDS, pour «European health data space») sur le développement, l’innovation, l’utilisation et l’adoption des solutions de santé numérique. Plus de 400 participants venus de 35 pays étaient réunis, selon Luxinnovation.

L’exemple de l’hôpital Sant Joan de Déu

«L’EHDS transformera l’utilisation des données de santé dans l’UE, facilitant l’échange de données pour la prestation de soins de santé, favorisant un véritable marché unique pour les systèmes de dossiers de santé électroniques et offrant une plateforme pour la réutilisation des données de santé à des fins de recherche, d’innovation et de prise de décision en santé publique», a rappelé Anne Calteux.

Et des exemples concrets existent déjà à travers l’Union européenne d’une utilisation optimisée du numérique et de l’intelligence artificielle dans la prise en charge des patients. Sur la scène de la Chambre de commerce, Hernán Lew, digital strategy & data deputy director à l’hôpital Sant Joan de Déu (HSJD) de Barcelone – qui se revendique comme un des cinq meilleurs hôpitaux pédiatriques d’Europe – a expliqué ce qui était mis en place dans l’hôpital espagnol.

«Avec 150 ans d’histoire, HSJD est actuellement un hôpital maternel et pédiatrique moderne, doté des dernières technologies et d’un centre de référence pour les soins de santé, combinant la pédiatrie générale de base avec des soins spécialisés pour toutes les pathologies pédiatriques de niveau tertiaire, couvrant une population pédiatrique de 350.000 enfants. HSJD combine les avancées cliniques, scientifiques et technologiques les plus avancées, avec une assistance humanisée aux patients et aux familles. Notre but est d’offrir une meilleure médecine de précision, digitalisée et personnalisée.»

L’importance d’avoir «des données ‘propres’»

Plus concrètement, «nous avons créé notre propre centre de commandement clinique, avec une surveillance prédictive, orientée sur les données humaines, avec une carte de la douleur», a ajouté Hernán Lew. Une vidéo diffusée dans la salle montre en effet le cas d’une petite fille, chez elle, et dont les parents notent ses constantes via une tablette. Des constantes qui sont immédiatement transmises au centre de commandement de l’hôpital, qui ressemble à une véritable tour de contrôle.

Parmi les autres intervenants, le CEO du Luxembourg Institute of Health (LIH), , a insisté sur l’importance d’avoir «des données ‘propres’. La qualité des modèles d’IA dépend des données sur lesquelles ils sont entraînés, c’est pourquoi il est essentiel d’avoir des données structurées et propres quand on parle de santé digitale. Les données sont l’huile et généreront l’innovation. Nous sommes plus loin que ce que l’on croit, le Luxembourg est un pays riche qui a voulu diversifier son économie en investissant dans la santé digitale. Il y a un énorme potentiel du marché de la santé numérique en Europe, de la médecine de précision. Nous sommes face à une approche changeante de la médecine», a-t-il appuyé.

Lors de la deuxième journée de la European Digital HealthTech Conference, les discussions ont porté sur l’accessibilité des données de santé pour la recherche et le renforcement de la confiance dans les outils de santé numériques. La ministre de la Digitalisation, de la Recherche et de l’Enseignement supérieur,  (DP), a souligné que «la transformation digitale des soins de santé n’est pas seulement une question de technologie: c’est une opportunité sociétale de repenser nos systèmes de santé, de renforcer la qualité des soins et de donner aux citoyens les moyens de gérer leurs propres données. Le ministère de la Recherche et de l’Enseignement supérieur est pleinement engagé à discuter et à collaborer avec les professionnels de santé, les scientifiques, les start-up et les innovateurs pour créer des écosystèmes de confiance autour des données de santé qui placent les patients au centre.»