déposé le 12 octobre dernier par (DP), ministre des Finances, a fait l’objet de 13 avis publics et de 8 réunions de la Commission des Finances et du budget. Le rapport issu de ces échanges sera déposé ce mardi 13 décembre par le député (DP), . Dans sa position, il émet des recommandations issues de ses rencontres avec les différents acteurs institutionnels et de l’économie réelle.
C’est là que la «chose» politique s’immisce. Évoquer les axes budgétaires, c’est évoquer des priorités qui peuvent être vues comme des idées de campagne. D’une certaine manière, ce rapport esquisse aussi ce qui pourrait être une feuille de route tactique pour le DP en 2023.
La loi sera soumise au vote des groupes politiques après l’allocution de la ministre des Finances et les débats, sans doute jeudi 15 décembre.
Quelles seront les principales inflexions de votre rapport comparativement à la version déposée en octobre?
Max Hahn. – «Trois amendements parlementaires ont été adoptés le 28 novembre dernier, suite aux oppositions émises par le Conseil d’État dans son avis du 15 novembre, et des articles ont été supprimés, car ils nécessitaient une loi spécifique. Par ailleurs, un amendement gouvernemental a été introduit (nouvel article 8 du budget 2023): il exclut les investissements concernant le gaz naturel et le nucléaire de l’avantage fiscal (taxe d’abonnement réduite à 0,01% pour les fonds d’investissement). Ceci pour rester cohérent avec la politique de transition énergétique et non nucléaire du Grand-Duché depuis plusieurs années.
Mes recommandations reflètent ce besoin de cohésion sociale et aussi le soutien aux entreprises, notamment dans la construction.
La loi de budget est un exercice très politique. Le rapport mentionne à plusieurs reprises la notion de «mieux vivre ensemble». Que signifie-t-elle pour vous?
«Cela signifie vivre d’une façon plus solidaire ensemble. Veiller à ce que les effets des crises passées n’aboutissent pas une crise sociale. C’est aussi vivre de manière plus durable, notamment en produisant davantage d’énergie au Luxembourg et vivre de manière plus inclusive: handicaps, internationalités, intergénération… J’ai rencontré 44 acteurs de l’économie issus de la finance, du patronat, des syndicats, du logement, des services sociaux, mais aussi des acteurs de terrain, des entrepreneurs. Les échanges ont été fructueux.
Le rôle du rapporteur est aussi d’identifier des pistes d’amélioration là où il y a un manque. Mes recommandations reflètent ce besoin de cohésion sociale et aussi le soutien aux entreprises, notamment dans la construction, pour éviter les faillites, et maintenir l’augmentation du nombre de logements abordables. Il faudra veiller à ce que les entreprises puissent sortir de cette nouvelle crise énergétique en évitant les licenciements. Elles doivent pouvoir sortir renforcées de cette crise et nous devons veiller à ce que la cohésion sociale et le pouvoir d’achat des consommateurs soient préservés.
Vous indiquez également dans le rapport qu’il y a d’autres sujets «qui n’ont pas pu être traités en profondeur». Lesquels?
«La santé, je le regrette, n’a pas pu avoir une large place dans ce rapport, notamment le soutien aux premiers aidants. La première de mes recommandations concerne le lancement d’une application mobile pour géolocaliser les personnes formées aux premiers secours suite à un appel d’urgence.
Le sport et la culture également, pour que les gens continuent à se rencontrer, même si beaucoup a déjà été fait par le gouvernement et les communes dans le cadre d’Esch 2022.
Le rôle du rapporteur est aussi d’identifier des pistes d’amélioration là où il y a un manque.
Cette expression de «mieux vivre ensemble» sonne déjà comme une ligne directrice, à l’aube d’une année électorale majeure.
«Le rôle du rapporteur est de donner ses réflexions, d’un côté sur les chiffres du budget, de l’autre sur les pistes à améliorer. J’ai choisi le thème du mieux vivre ensemble pour englober les réflexions, mais ce ne sont pas mes idées en tant que personne pour un éventuel programme électoral, car ce n’est pas le moment. Ce sont des pistes qui seront à développer dans le futur et qui ont été évoquées au sein de mon groupe politique. Je sais que ces idées seront critiquées et attaquées, mais j’espère aussi que certaines seront réalisées.
Être rapporteur de la loi, quelle expérience cela aura-t-il été pour vous?
«J’ai pris plaisir à l’expérience, même si je savais que c’était beaucoup de travail préparatoire et de concertation. J’ai préparé ces échanges comme on prépare un long voyage. On lit, on se renseigne et on rencontre beaucoup de gens qui enrichissent notre réflexion. Outre les interlocuteurs que j’ai rencontrés en tant que rapporteur, j’ai également assisté aux autres commissions et échangé avec les ministres responsables. Cela m’a permis de me rendre compte des liens concrets qui existent entre les différentes composantes décisionnelles au sein du gouvernement.»