Perçue comme essentielle pour le développement d’une start-up, la levée de fonds ne l’est pourtant pas forcément selon le secteur d’activités. (Photo: Shutterstock)

Perçue comme essentielle pour le développement d’une start-up, la levée de fonds ne l’est pourtant pas forcément selon le secteur d’activités. (Photo: Shutterstock)

Passage obligé pour certaines start-up, la levée de fonds n’est pourtant pas la seule clé au développement des jeunes pousses. Le point sur les questions à se poser avant de se lancer.

«Lorsqu’une start-up vient me voir, la plupart du temps, c’est pour me demander de l’argent.» Le constat est posé par , CEO du Luxembourg-City Incubator (LCI). «Mais ce que je lui rappelle en premier lieu, c’est que l’argent appelle l’argent, et qu’elle doit d’abord se concentrer sur son business model avant de se tourner vers de potentiels investisseurs.»

La levée de fonds, vue comme un Saint Graal par de nombreuses jeunes pousses, et comme l’étape indispensable à la croissance, ne l’est en fait pas totalement. «Dans certains cas et secteurs, la levée de fonds est effecti­vement obligatoire, con­firme Martin Guérin. Lorsque la start-up a une importante barrière technologique à l’entrée, qu’elle doit franchir pour pouvoir espérer faire du chiffre d’affaires, il s’agit d’un modèle économique bien particulier où la start-up doit, dans un premier temps, beaucoup investir. Mais pour se développer, la start-up a d’abord besoin de clients. Elle pourra peut-être s’auto­financer, et donc, la levée de fonds sera moins nécessaire.»

Il y a également des domaines où il est plus facile de lever des fonds. «Par exemple, quand on est sur des secteurs où on peut rapidement distribuer à grande échelle son produit ou son service, parce que l’on peut justifier davantage le développement d’un produit unique qui s’adresse à un marché précis qui est réceptif, précise Martin Guérin. Il faut lever des fonds quand on est dans une phase d’inflexion, lorsque l’on a besoin de fonds pour enclencher une croissance plus rapide. En soi, la start-up n’a pas besoin des fonds, mais cela lui permettra d’avoir une croissance beaucoup plus rapide et, ainsi, de prendre des parts de marché stratégiques.»

Le fait d’être accompa­gné par un professionnel relevant d’un ordre et d’une déontologie permet d’obtenir toutes les informations nécessaires à la levée de fonds.

Avocate à la Cour, partner, head of IP/TMTWildgen

Un des pièges à éviter dans la recherche de fonds, selon , avocate à la Cour et head du département Propriété intellectuelle, techno­logies, médias et protection des données au sein du cabinet Wildgen, dont elle est partner, «est de se poser les mauvaises questions, et surtout de vouloir se ‘débrouiller’ seul au lieu d’être entouré d’un conseil. Le fait d’être accompa­gné par un professionnel relevant d’un ordre et d’une déontologie permet d’obtenir toutes les informations nécessaires à la levée de fonds, comme le montage financier, les clauses du contrat… et de se professionnaliser lors des premiers contacts investisseurs.»

Également en charge depuis quatre ans, au sein du cabinet Wildgen, du W4 Innovation – Legal Hub for Start-up Businesses, Emmanuelle Ragot ajoute que «rechercher des fonds est quelque chose de très difficile. Avec notre legal hub, nous sommes aussi capables, au-delà de notre pur rôle d’avocats, de mettre en contact les start-up avec de potentiels investisseurs. Ce qui fonctionne bien ici, au Luxembourg, c’est le modèle de financement classique et le réseau des business angels ou des capital-risqueurs. En France, par exemple, les modes de financement alternatifs sont plus fréquents, et le concept du crowdfunding fonctionne très bien. Lorsque l’on monte ou l’on développe une start-up, les investisseurs sont présents au sein du board et s’impliquent dans les prises de décision, cela représente un atout majeur.»

Depuis la création de son legal hub, le cabinet Wildgen a accompagné plus de 50 start-up, dont Excellium, Sesamm, Kussbus, ou encore CarPay-Diem.