Clinnova doit permettre, entre autres, de prescrire des traitements adéquats à des patients et de faire le lien entre recherche et soins.  (Photo: Shutterstock)

Clinnova doit permettre, entre autres, de prescrire des traitements adéquats à des patients et de faire le lien entre recherche et soins.  (Photo: Shutterstock)

Projet international visant à favoriser la médecine de précision et l’intelligence artificielle au service de la santé, Clinnova a officiellement été lancé ce jeudi 27 avril à Dudelange. Il constituera une rampe de lancement pour le développement d’algorithmes d’intelligence artificielle en Europe. 

On ne compte plus les innombrables possibilités offertes par l’intelligence artificielle dans une multitude de domaines. Aujourd’hui, c’est son application en matière de santé qui est mise en lumière avec le projet Clinnova, portant sur la santé digitale et les soins de santé personnalisés, qui a officiellement été lancé ce jeudi 27 avril à Dudelange.

Impliquant des chercheurs et des cliniciens luxembourgeois, allemands, français et suisses, cette initiative a vocation à «concrétiser les avantages de la médecine de précision pour les décisions thérapeutiques grâce à la fédération, la normalisation et l’interopérabilité des données», précise le Luxembourg Institute of Health (LIH) qui porte le projet. 

Plus concrètement, Clinnova veut agir à trois niveaux. Tout d’abord, partant du principe qu’à ce jour il n’existe pas de process simple et défini permettant la prescription d’un médicament à un malade – en fonction de sa maladie, du stade de cette dernière, de ses probables réactions aux traitements – Clinnova doit, grâce au soutien de l’intelligence artificielle, pouvoir aider les médecins à prescrire le bon traitement, au bon patient, au bon moment. Il s’agit ainsi de garantir que les innovations de laboratoire parviennent à une mise en œuvre clinique concrète et qu’elles profitent aux patients.

Fédération, normalisation et interopérabilité des données

«En outre, ces données peuvent accélérer la recherche translationnelle sur les causes de la maladie, ce qui peut avoir une incidence sur les soins aux patients», précise le LIH. En effet, la médecine translationnelle a vocation à accélérer la découverte de nouveaux outils de diagnostic, de nouveaux traitements, via une approche pluridisciplinaire et collaborative.

Pour ce faire, en plus d’une transdisciplinarité, la médecine translationnelle requiert l’usage de systèmes d’information, ce que propose désormais Clinnova. Le projet repose en effet sur trois principes: la fédération de données, la normalisation de ces données et leur interopérabilité, pour des avancées qui se feront ainsi au service du plus grand nombre, au Luxembourg, mais aussi à l’échelle européenne.

La traduction et l’application de la recherche biomédicale aux patients et à leurs besoins non satisfaits deviendront un processus de routine transparent

Dr Jasmin Schulzcoordinateur en chef de ClinnovaLuxembourg Institute of Health

Ce projet transfrontalier a établi un réseau international de partenaires comprenant le Luxembourg, la région Grand Est en France, Bâle en Suisse ainsi que le Bade-Wurtemberg et la Sarre en Allemagne. Il s’appuiera sur des investissements antérieurs dans la recherche translationnelle et sur les infrastructures de données sur la santé, et constituera une passerelle vers les hôpitaux du Luxembourg.

Le second axe principal de ce projet innovant est de permettre un pont entre la recherche et les soins, entre la théorie et la pratique, en développant une infrastructure dédiée. Enfin, Clinnova a vocation à fédérer les données de santé de précision pour une exploitation au-delà des frontières luxembourgeoises. Le projet veut d’ailleurs associer des universités et des centres cliniques du Bade-Wurtemberg, de la région Grand Est en France et de la région de Bâle (Suisse). 

«Nous pensons que dans un tel environnement fondé sur les données, la traduction et l’application de la recherche biomédicale aux patients et à leurs besoins non satisfaits deviendront un processus de routine transparent», déclare le Dr Jasmin Schulz, coordinateur en chef de Clinnova au LIH. 

«En utilisant une expertise internationale et interdisciplinaire ancrée dans la priorité nationale des soins de santé personnalisés, le projet s’aligne pleinement sur la stratégie nationale de recherche et d’innovation du Luxembourg. Clinnova contribuera de manière significative à l’environnement de recherche du Luxembourg et à l’expansion de son image positive à travers le monde», a conclu (DP), ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. 

Alors, l’intelligence artificielle révolutionnera-t-elle le secteur de la santé et de la recherche? S’il est difficile aujourd’hui de répondre à cette question, une chose est sûre, elle permet de poser les bases d’une Europe de la santé.