Tetrao s’adresse à l’industrie bancaire et sa technologie peut également être utilisée dans la rédaction de prospectus pour l’industrie des fonds. (Illustration: Ellen Withersova)

Tetrao s’adresse à l’industrie bancaire et sa technologie peut également être utilisée dans la rédaction de prospectus pour l’industrie des fonds. (Illustration: Ellen Withersova)

La fintech installée à la Lhoft a développé une technologie qu’elle décrit comme unique, afin d’insérer l’automatisation dans le secteur bancaire en utilisant l’intelligence artificielle.

Après le Luxembourg et l’Espagne, Tetrao a mis un pied en France mi-octobre, dans un espace de coworking situé à Bras-sur-Meuse, un petit village près de Verdun. La fintech incubée à la Lhoft y possède une équipe d’annoteurs, actuellement composée de quatre personnes et qui devrait atteindre une vingtaine de personnes en 2019, selon les prévisions de son fondateur et CEO, Christian Gillot.

«Le choix d’ouvrir une filiale dans une zone rurale en France est principalement lié à des questions de niveau de salaire et de main-d’œuvre disponible», avait-il expliqué lors de l’ouverture de cette filiale. Concrètement, les annotateurs ont pour mission d’entraîner les algorithmes d’intelligence artificielle avant qu’ils puissent être utilisés.

Car la technologie basée sur l’IA et conçue par Tetrao est capable de prendre le contrôle d’un navigateur en le manipulant, comme le ferait un être humain lors de l’ouverture d’un compte bancaire entreprise. En d’autres termes, le programme qu’elle développe est capable de collecter et d’interpréter des documents disponibles en ligne ou apportés par l’utilisateur.

La start-up luxembourgeoise s’adresse à l’industrie bancaire et sa technologie peut également être utilisée dans la rédaction de prospectus pour l’industrie des fonds. Mi février, Tetrao annonçait un million d’annotations réalisées par son équipe meusienne.

«Un million de réponses à un million de questions sur des documents variés portant par exemple sur les fonds d’investissement, les statuts de sociétés, les sites d’entreprise, etc.», expliquait la start-up.

Belle progression

Créée en 2014, Tetrao a séduit le top management de BNP Paribas, qui lui a remis en décembre 2017 le 1er prix du hackathon international organisé tous les ans par la banque, dans la catégorie «Expérience client».

«BNP est aujourd’hui notre principal client mais nous travaillons également avec d’autres acteurs bancaires dans plusieurs pays comme les États-Unis, la France, la Belgique, le Luxembourg ou l’Espagne», précise Christian Gillot.

Elle a notamment ouvert une filiale à Barcelone quelques mois après sa création. C’est depuis là-bas que sont gérés les serveurs et les sites internet de ses clients. La fintech s’intéresse aujourd’hui aux assurances, qui se retrouvent également face à un besoin de transformation digitale.

«Nous avons également des contacts avec des institutions comme les régulateurs, dont le travail est encore beaucoup réalisé à la main et ils ont donc tout intérêt à automatiser». En un an, Tetrao a embauché 10 employés «sans levée de fonds, et nous entendons poursuivre notre croissance, appuie le CEO. Tetrao (qui emploie actuellement 14 personnes, ndlr) va recruter dans les mois à venir des informaticiens et des annotateurs.»

Et l’équipe veut continuer à créer et à développer, puisqu’elle possède un projet de moteur de recherche privé, capable de faire de la veille spécialisée, à l’image des flux RSS, notamment dans le domaine de la prospection commerciale.