Quand la bienveillance fait mal! (Photo: ICF)

Quand la bienveillance fait mal! (Photo: ICF)

Qui n’a pas connu ce professeur de mathématiques Monsieur T? Un homme grand, mince, vêtu d’une blouse blanche, qui faisait les 100 pas dans la classe, tenant fermement sa règle de fer en main.

Sans jamais dire un mot «rigolo» qui aurait pu faire passer plus facilement les théorèmes de Thalès ou Pythagore. Il maintenait la classe dans un silence profond. Il donnait toujours beaucoup de devoirs et devenait rouge écarlate quand il rendait les copies. Mais il était pourtant impossible de «sécher» ses cours, même malade, ou d’oublier de rendre un devoir maison.

Impossible de ne pas avoir au minimum la moyenne, quitte à passer des jours et des nuits à rendre une copie sans fautes et sans ratures, au moins de peur d’avoir à passer encore une heure de «colle» dans sa classe.

Cet homme qui nous terrorisait, je l’ai recroisé une vingtaine d’années plus tard, et il arborait un grand sourire cette fois-ci … D’une voix vieillie, il me félicitait pour mon parcours non seulement professionnel, mais mon développement personnel! Et il me dit en prononçant mes nom et prénom d’une voix tremblante mais réconfortante, comme si nous nous étions vus la veille: «Je savais que tu réussirais, car, même si tu étais nulle en mathématiques, tu étais courageuse, volontaire et respectueuse.»

II était arrivé au bout de sa vie qu’il avait consacrée à nous inculquer sans même que nous puissions nous en rendre compte des valeurs fondamentales comme le respect, le courage, la fidélité...

Bienveillance ou complaisance?

À l’époque, je cherchais plutôt un geste gentil de sa part ou même un sourire esquivé. Je me disais peut-être que si ma copie était bien rédigée et que je faisais des décorations, il serait satisfait et me mettrait au moins un 5/20. Mais ça n’a jamais été le cas! La note restait si minable que je n’ose même pas vous en faire part. Il prenait un malin plaisir à mettre un gros trait rouge sur mes petits dessins de fleurs et mes petits cœurs. Ce qui m’affectait profondément. Quand on imagine quelqu’un de bienveillant, on voit quelqu’un de bon, gentil, ouvert, prêt à tendre les bras pour nous venir en aide ou bien nous pardonner… Une personne qui sera d’accord avec nous et qui cherche à nous faire plaisir…

Je ne souhaitais qu’une seule chose, la fin de l’année scolaire pour changer de professeur de mathématiques et avoir Mme N qui était si belle et qui parlait à ses élèves d’une voix si douce, elle aimerait certainement les fleurs et les cœurs, elle.

Tout au long de mon enfance et de mon adolescence, je suis restée avec en tête cette image de Monsieur T, qui est la première personne qui m’a fait découvrir une des plus importantes compétences du coach, la bienveillance, que j’oppose formellement à la complaisance. Celle-là même qui empêche d’avancer dans la vie. Madame N, elle n’a été qu’un cours passage dans ma vie et hormis son sourire elle est sortie de ma mémoire.

Le coaching fait-il pleurer…?

Le coaching nous enseigne qu’être bienveillant n’est pas une tâche si simple, et ça peut faire du mal à la personne coachée, mais également au coach, si cette bienveillance n’est pas délivrée avec prudence et respect.

Être bienveillant, c’est écouter avec attention sans compter. C’est être généreux avec contrôle, sans débordement, de façon à rester centré sur l’objectif de l’autre. C’est respecter la personne coachée, et l’amener au travers de prises de consciences à identifier les freins et les croyances limitantes afin de les dépasser et lui permettre de briser les chaînes pour avancer et vivre en Homme libre. La bienveillance, c’est donc de la générosité distribuée sans modération, mais avec consentement mutuel.

Il est certain que, tout au long d’un coaching, on ressent énormément de sensations  surgissant de ses entrailles, émanant du plus profond de soi, parfois même enfouies inconsciemment. Le coaching aide à évacuer ou à identifier les empoisonnements que nous avons accumulés dans notre jardin secret. Ils sont souvent traduits par des «non-dits» qui sont tout aussi importants que les mots. C’est d’ailleurs à votre coach de vous aider à les exprimer ou à les représenter par des images ou autres outils. Ces sensations sont parfois si fortes que des émotions nous submergent jusqu’à en pleurer. C’est à ce moment que l’on pourrait penser que le coaching fait mal, et pourtant, pleurer n’est pas forcément un signe de douleur. Il est prouvé scientifiquement que les larmes sont le résultat d’un processus fonctionnel du corps humain, les fonctionnalités de pleurer sont nombreuses d’après Docteur Google, voici celle que j’ai choisie:

Pleurer nous aide à nous tranquilliser, à libérer des émotions et à nous libérer, mais cela nous permet aussi de changer et de réduire une condition sous-jacente beaucoup plus profonde: les épisodes d’angoisse. C’est-à-dire qu’elles ont un effet direct et participent au soin des personnes.

Source: 

Nous avons tous besoin de «boost» pour avancer, et la bienveillance en est un quand elle est accompagnée de vérité et d’empathie.

«Qui aime bien, châtie bien», dit le proverbe. J’ai bien heureusement aussi rencontré d’autres personnes dont l’exigence et le charisme ont influencé mes comportements et mes décisions professionnelles. Elles m’ont aussi fait peur ou pleurer efficacement et je souhaite que le processus continue de fonctionner encore longtemps car c’est définitivement une méthode qui fait avancer et qui fait du bien.

Avec du recul, et une pleine conscience, je remercie ces personnes que je nommerai mes mentors en espérant qu’elles se reconnaîtront, je souhaite que cet article leur rende hommage.

Effectivement, en entreprise, la bienveillance n’est pas seulement une qualité, mais devient une compétence essentielle. Le manager, les responsables des ressources humaines ou le collègue bienveillant a pour but de vous accompagner vers le succès. Son rôle est d’éveiller la conscience pour révéler vos qualités, vos freins, vos croyances, de manière à proposer des pistes d’amélioration. Il s’agit d’instaurer un climat de confiance qui permet de piloter une équipe ou une société dans le but d’optimiser les performances. Le coaching est un outil performant qui met en avant l’écoute, la communication transparente. Il permet de créer un climat de confiance propice pour concevoir des actions, fixer des objectifs pour mieux gérer les progrès.

Que votre besoin soit d’ordre privé ou professionnel, je vous invite à faire confiance à vos coaches, mais également à vous assurer qu’ils soient respectueux de vos objectifs et des valeurs et compétences requises par le noble métier de coach, comme le stipule notre code de déontologie.

Laissez-vous accompagner vers un avenir plus serein, que je vous souhaite jonché d’accomplissements personnels.