Le fonds QCF (LUX) – Net Zero Emission est le descendant direct du fonds . Il répond à la demande des clients d’aller encore plus loin dans le financement de la transition énergétique. Martina Turner a lancé le fonds Clean Energy il y a huit ans avec l’idée qu’il fallait investir pour que les énergies renouvelables deviennent accessibles pour tous et donc compétitives. «La vision était bonne», commente Olivier Ken cogérant du fonds Net Zero Emission avec Martina Turner. «Pour décarboner l’économie, il fallait commencer par l’énergie. Et c’est bien parti. Aujourd’hui, en Europe, 35% de l’énergie est renouvelable. Maintenant, il faut avoir une vision plus large et se dire que ce qui se passe pour l’énergie va se passer dans d’autres secteurs comme le transport, l’agriculture, la chimie.»
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La thématique repose sur trois moteurs. D’abord les engagements étatiques pour arriver au net zéro émission d’ici 2050. Ces engagements politiques sont très importants aussi bien en Europe qu’aux États-Unis et qu’en Chine. Puis l’effet économique: le support règlementaire (subventions, crédits d’impôt…) qui va permettre des économies d’échelles, une hausse de la compétitivité et donc une plus large adoption des solutions. Et enfin l’évolution du comportement des consommateurs.
Une bonne stratégie face à la relocalisation de la production
Un autre sujet d’actualité qui va contribuer au rendement de cette stratégie, c’est le «reinshoring», comprendre la relocalisation de la production. «Le Covid puis l’agression russe en Ukraine ont fait prendre conscience aux pays occidentaux de leur dépendance aux importations en provenance d’Asie et au gaz russe. On voit bien que les gouvernements veulent relocaliser les industries sensibles dont beaucoup sont indispensables à la transition énergétique comme les semi-conducteurs. Les investissements nécessaires seront énormes. Nous pensons que nous sommes devant une phase de capex comme on n’en a pas connu depuis la Seconde Guerre mondiale: batteries, semi-conducteurs, matières premières, autant de secteurs concernés indispensables à la décarbonation de l’économie.»
Pour trouver les opportunités d’investissement de la thématique Net Zero Emission, Quaero Capital a repris les recettes qui ont contribué au succès du fonds Capital Clean Energy. La parole est d’abord donnée à des analystes issus du monde de l’industrie. Ce sont eux qui vont travailler à identifier les produits, technologies et services permettant de décarboner l’économie.
Ce qui nous différencie des autres fonds actifs sur la thématique Net Zero Emission, c’est que nous ne partons pas d’un benchmark, mais du côté industriel
«Nous examinons tous les grands secteurs économiques (transports, agroalimentaire, textile, acier, etc.) pour évaluer leurs empreintes carbone, comprendre comment ce carbone est produit et à quels endroits de la chaîne de valeurs. À partir de là, on va demander à nos spécialistes industriels ce qui existe comme technologies, produits et services permettant une décarbonation efficace. Ensuite, nous nous posons la question de savoir si ces technologies, produits et services en sont à un stade d’industrialisation et on cherche les sociétés qui selon nous vont devenir leaders dans leurs domaines. Notre fonds étant SFDR 9, nous faisons valider nos choix par notre équipe ESG. Vient après le travail d’analyste financier: nous rencontrons les sociétés pour comprendre leur marché et leur stratégie.»
Ce travail fait, les gérants constituent leur portefeuille. Un portefeuille concentré (une trentaine de sociétés de grandes capitalisations) – «nous recherchons une certaine maturité» –, global, répondant à une philosophie de croissance et avec un horizon d’investissement de 3 à 5 ans. «Ce qui nous différencie des autres fonds actifs sur la thématique Net Zero Emission, c’est que nous ne partons pas d’un benchmark, mais du côté industriel», insiste Olivier Ken.
Questions de maturité
«Ce qui va nous intéresser, c’est d’évaluer la maturité d’une technologie. Globalement, dans la transition énergétique, 70% à 75% des technologies existent déjà. Il faut les déployer et les rendre économiquement pertinentes. Beaucoup de technologies n’arrivent jamais au stade industriel, ou alors très lentement, ce qui vous fait perdre de l’argent. Nous ne sommes pas un fonds de Private Equity. Nous n’intervenons qu’à un certain degré de maturité. On veut de bonnes technologies qui soient profitables.»
Pour illustrer leur propos, Olivier Ken et Martina Turner évoquent le prochain grand secteur qui devra, selon eux, adresser la problématique du changement climatique: le transport aérien. «Un secteur qui représente 2% à 3% des émissions totales de CO2 et qui a connu une croissance annuelle de 5% depuis 2000.»
Et la technologie clé pour décarboner, ce sont les carburants d’aviation durable (les SAF pour sustainable aviation fuel). Une technologie disponible, mature, en cours d’industrialisation et dont la demande va aller croissant, portée par une pression règlementaire. La Commission européenne, dans une recommandation, préconise 2% de SAF en 2025 et 5% en 2030. L’aspect marketing de l’utilisation des SAF est aussi un argument pour les compagnies aériennes.
Cet article est issu de la newsletter Paperjam + Delano Finance, le rendez-vous hebdomadaire pour suivre l’actualité financière au Luxembourg.