Alors que Minelli disposait de 120 boutiques fin 2023 en France, seulement 47 d’entre elles resteront en activité suite à la reprise de l’enseigne par le nouveau consortium «Maison Minelli». (Photo: Maison Moderne/Rebeca Suay)

Alors que Minelli disposait de 120 boutiques fin 2023 en France, seulement 47 d’entre elles resteront en activité suite à la reprise de l’enseigne par le nouveau consortium «Maison Minelli». (Photo: Maison Moderne/Rebeca Suay)

Après des mois de discussions sur l’avenir de Minelli, le tribunal de commerce de Marseille a tranché, plaçant l’entreprise dans le giron d’un consortium d’investisseurs. Seuls un tiers des employés (200) et 40% des boutiques poursuivront leur activité. Les trois points de vente luxembourgeois appartiennent directement à la société française. Sont-ils menacés? Ce n’est pas clair.

Le tribunal de commerce de Marseille a annoncé, ce mardi 9 janvier, la vente de l’enseigne de chaussures Minelli à un nouveau consortium composé de la marque Mes Demoiselles Paris et des investisseurs français DS Invest et Union Brothers, réunis dans une nouvelle entité «Maison Minelli». Seules 47 boutiques (39 magasins et huit corners dans des centres commerciaux) sur les 123 seront conservées, préservant 187 emplois sur les 579 existants.

L’incertitude plane toujours sur l’avenir des trois magasins Minelli au Luxembourg. Ce mercredi à la mi-journée, la boutique de la Grand-Rue était fermée «jusqu’à 13 heures», indiquait un petit panneau. Les «nouveaux horaires» affichent pourtant une ouverture de 10h à 18h du mardi au samedi. Les commerçantes voisines témoignent de leur étonnement: l’une d’elles observe que «depuis la période de Noël, ça ouvre, ça ferme, on ne sait pas ce qui se passe, c’est très bizarre». Une autre se souvient que la boutique a été «fermée pendant un jour la semaine dernière», tandis qu’une troisième commerçante témoigne: «Hier, l’équipe était là, mais absente ce matin. Il y a eu une fermeture récente en raison d’un arrêt maladie dans les dernières semaines.»

Difficile de joindre le siège social, à Marseille, le standard répond qu’il n’y a pas de chargé de presse pour répondre. Le délégué syndical et vice-président de l’Union syndicale nationale chaussures de la CFE-CGC, Christian Macquaire – qui a géré le volet social des négociations autour de la reprise de la marque – n’était pas joignable pour tenter d’éclaircir la situation. «C’est une saignée au niveau social qui est dure à vivre, mais celle-ci était quasi-obligatoire quand on voit le périmètre de l’enseigne et la crise traversée par le secteur», avait-il expliqué à l’AFP.

Née en 1973, la marque avait été reprise en 2022 par Stéphane Collaert déjà à la tête de San Marina et dont le nom figure comme le gérant des Minelli Luxembourg, qui appartiennent à 100% à la maison-mère. Ces quatre dernières années, la marque avait perdu de 300.000 à plus de 500.000 euros par an.