Entre les dirigeants politiques, les délégations officielles venues d’Asie et du Bahreïn et les représentants de fonds d’investissement, de Big Four ou de cabinets d’avocats, quatre jeunes sont venus échanger sur leur rapport à l’argent et aux placements, et réveiller l’assistance de . Mais aussi faire tomber quelques préjugés vis-à-vis de leur génération.
Vrai ou faux?
Les jeunes se renseignent sur les réseaux sociaux
FAUX
Quatre jeunes speakers et quatre réponses «non» à la question de savoir s’ils s’informent sur les réseaux sociaux en matière de finances personnelles.
«C’est facile de trouver des blogueurs, influenceurs et instagrameurs qui partagent par exemple leurs conseils maquillage. Ça l’est moins pour ce qui est des conseils financiers», remarque Séréna Boukelmoun, youth leader.
Reste l’information glanée dans la presse spécialisée, pour Eric Weber, junior associate chez Allen&Overy, et quelques notions enseignées dans certaines filières à l’école. Himadri Pathak, cofondatrice de l’entreprise CheckMath, privilégie quant à elle le contact en personne avec un conseiller.
Le constat du manque d’informations sur les placements financiers est en tous cas partagé par les quatre participants au débat.
Séréna Boukelmoun pense avoir la solution: «Il faut rendre la finance ludique. Par le jeu, nous pouvons ensuite prendre conscience de l’importance de certaines décisions financières.» Elle développe donc un «Financial game of life» sous forme de chatbot, qui sera lancé fin septembre et testé dans les écoles.
Les jeunes se préoccupent du rendement de leurs placements
VRAI
Pour Eric Weber, le rendement constitue le premier critère dans le choix d’un support d’investissement. «C’est également indispensable d’avoir un plan d’investissement, c’est-à-dire de connaître sa tolérance au risque, et ses objectifs. À partir de là, il est possible de cibler certains secteurs d’activité et de diversifier ses actifs», affirme-t-il.
Pour Séréna Boukelmoun, le premier investissement serait un placement «durable», «qui correspond à mes valeurs». Et Himadri Pathak aurait quant à elle d’abord un penchant pour l’assurance-vie.
Les jeunes sont en demande de produits financiers «verts»
VRAI et FAUX
Les jeunes donnent-ils la priorité aux critères ESG (environnement, social, gouvernance) lorsqu’ils investissent? La question a donné lieu à débat, la moitié du panel privilégiant plutôt le rendement, l’autre les placements éthiques.
«Le premier facteur d’investissement est d’obtenir un rendement. Après, à rendement et risques égaux entre un fonds ESG et un fonds non ESG, je choisis le premier», déclare Eric Weber.
Même point de vue pour Himadri Pathak: «Pour ce qui est de la protection de l’environnement, j’aime agir concrètement, par exemple en utilisant plutôt les transports en commun. Mais pour des questions d’investissement financier, c’est différent: j’attends d’abord d’un placement qu’il rapporte.»
Levée de boucliers pour Laura Much, manager chez Löning, qui surveille l’impact des placements sur les droits de l’Homme: «Je ne comprends pas comment on peut donner la priorité au rendement à court terme. Si l’on se sent concerné par les problématiques liées au changement climatique, pourquoi ne pas utiliser les placements financiers pour avoir un impact encore plus important? Ce n’est pas incompatible avec le rendement.»
Séréna Boukelmoun la rejoint: «Il ne s’agit pas seulement que certaines personnes s’enrichissent, mais que la planète s’enrichisse. En tant qu’investisseur, si je pouvais avoir un impact positif, je dirais oui!»
La balle est donc dans le camp des professionnels des fonds: à eux revient le défi de réconcilier les deux objectifs de rendement et de durabilité...