«Nous sommes prudents, mais il est primordial de continuer à investir massivement dans nos collaborateurs, en particulier dans leurs compétences digitales», souligne John Parkhouse. (Photo: Romain Gamba / Maison Moderne)

«Nous sommes prudents, mais il est primordial de continuer à investir massivement dans nos collaborateurs, en particulier dans leurs compétences digitales», souligne John Parkhouse. (Photo: Romain Gamba / Maison Moderne)

PwC Luxembourg annonce une croissance de 3,5% pour un exercice fiscal 2020 forcément marqué par les effets du Covid-19. Une crise qui contribue à l’accélération des mutations économiques, dont l’«agenda durable», explique le CEO de la firme, John Parkhouse.

Comment faire naviguer un bateau de presque 3.000 collaborateurs par gros temps? C’est la question à laquelle  et ses associés dirigeants de PwC Luxembourg ont dû répondre quotidiennement depuis le déclenchement de la crise du Covid-19 et ses répercussions sur le plan économique.

À l’heure de dévoiler ses résultats pour l’année fiscale 2020 (arrêtée au 30 juin dernier), le CEO du Big Four se montre «satisfait» de la performance, mais reste évidemment prudent sur le futur, compte tenu du contexte.

Écoutez John Parkhouse en interview podcast pour évoquer les résultats annuels de PwC, ainsi que la gestion de la crise:

Des dynamiques au-delà du Covid

Dans le détail, le cabinet annonce une croissance du chiffre d’affaires de 3,5%, à 463,1 millions d’euros, contre 447,4 millions l’an dernier. L’Assurance (audit) est en hausse de 7,3%, et l’Advisory (conseil d’entreprises), de 6,1%, alors que la branche Tax (conseil fiscal) est en recul de 3,5%.

«Nous avons senti l’impact du Covid-19 durant le dernier trimestre de l’année fiscale», explique John Parkhouse. «Sur l’ensemble de l’exercice, nous avons pu compter sur la dynamique forte de plusieurs secteurs, en particulier l’alternatif – private equity et real estate –, qui contribue surtout à la croissance de l’audit. Et ce, notamment en raison de la substance de plus en plus importante qui est créée au Luxembourg. Tout ceci contrebalancé par certains services à maturité ou en déclin, qui ont surtout impacté le Tax.»

Difficile de prédire l’avenir dans une phase qui reste incertaine, au gré de la situation sanitaire, mais John Parkhouse envisage un «fort rebond de l’économie lorsque la gestion du virus sera stabilisée». «Des éléments-clés en relation avec le secteur financier du Luxembourg seront la direction prise par les marchés boursiers et l’évolution du secteur de l’alternatif, qui agit, entre autres, de façon anticyclique et pourra saisir pour sa part des opportunités découlant de la crise.»

De l’ancien au nouveau monde

Priorité affichée dès le début de la crise, PwC rappelle sa volonté de maintenir l’emploi et de continuer à investir dans ses 2.796 employés de 77 nationalités (au 30 juin dernier). Les équipes devraient atteindre 2.875 personnes en janvier 2021.

«Dès le début de cette crise, nous avons mis en place une ‘people first strategy’ pour accompagner nos collaborateurs. L’état d’esprit de groupe et la communication régulière, transversale et transparente, nous ont aidés à passer les premières semaines de la crise», ajoute John Parkhouse.


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«Nous sommes prudents, mais il est primordial de continuer à investir massivement dans nos collaborateurs, en particulier dans leurs compétences digitales, pour lesquelles nous avons développé un programme d’‘upskilling’ de leur usage quotidien des nouveaux outils digitaux. Cet investissement fait d’ailleurs partie d’un agenda digital plus large déployé au niveau de notre réseau global pour nous assurer que nous serons prêts pour le futur.»

D’ici 2025, plus de 50% des actifs de fonds d’investissement européens seront ‘ESG compliant’.
John Parkhouse

John ParkhouseCEOPwC Luxembourg

PwC a réalisé pour la quatrième fois l’exercice de son Annual Review – intitulée «Creating sustainable growth in the ‘new normal’» – sur base des standards de la Global Reporting Initiative (GRI) afin de continuer à concrétiser sa démarche de durabilité, tant en interne que dans les services proposés aux clients autour de trois lettres-clés: ESG (Environmental, Social, and Corporate Governance).

«Nous venons de publier en octobre un papier de recherche basé sur de nombreux entretiens avec des acteurs de marché et intitulé ‘, dans lequel nous estimons que, d’ici 2025, plus de 50% des actifs de fonds d’investissement européens seront ‘ESG compliant’», note John Parkhouse. «Ce développement massif est poussé par plusieurs facteurs, dont la réglementation européenne, la demande des investisseurs institutionnels et particuliers, les changements sociétaux (accélérés par le Covid-19), mais aussi par le fait que des études montrent que la performance des actifs ‘ESG compliant’ est en moyenne meilleure que celle des autres actifs. Nous sommes donc véritablement passés de ‘ce qui est bon pour la planète’ à ce qui est ‘aussi bon pour vos affaires’.»


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Quant à la résilience de la place financière et, plus largement, de l’économie luxembourgeoise, John Parkhouse voit dans ce nouveau paradigme une fenêtre grande ouverte sur une opportunité… durable.

«Le positionnement du Luxembourg en tant que centre mondial de fonds d’investissement nous place en position favorable pour répondre aux besoins de l’industrie en la matière et accompagner ce mouvement avec un cadre réglementaire et fiscal qui fasse du sens pour encourager les acteurs de la place financière, mais aussi toutes les entreprises, pour transformer leurs activités en étant ‘ESG compliant’ et en répondant aux exigences de la taxonomie européenne à venir», conclut le CEO de PwC Luxembourg.