Abitare Kids propose via sa marque Ookirent de louer un lit pour bébé plutôt que de l’acheter. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Abitare Kids propose via sa marque Ookirent de louer un lit pour bébé plutôt que de l’acheter. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Entre la deuxième main et des modèles de consommation axés sur la location, la puériculture surfe sur la vague de la circularité ces dernières années. Au Luxembourg aussi, l’offre évolue mais parfois sur des trajectoires différentes.

Connue pour son mobilier et son matériel de puériculture, l’enseigne Abitare Kids de l’entrepreneur luxembourgeois Pierre Friob vient de se lancer sur un nouveau segment avec la location de mobilier pour bébés.

«Un lit pour bébé en bois massif de fabrication européenne coûte entre 1.000 et 1.200 euros, il est utilisé au maximum pendant cinq ans avec des kits de transformation. Nous constatons que dans le contexte actuel où l’on compte de moins en moins de bébés par famille, cela fait moins d’enfants pour amortir cet investissement», explique le patron et fondateur de l’enseigne.

Avec sa marque Ookirent, il propose donc un abonnement dont le prix varie de 29 à 59 euros par mois selon la durée et la formule choisie. La formule permet aussi d’ajouter la location d’un matelas et offre même des remises dans deux de ses enseignes dédiées à la petite enfance.

L’objectif est de devenir le leader en Europe de la location de produits pour bébé sur le segment moyen à haut de gamme d’ici cinq ans.
Pierre Friob

Pierre FriobdirecteurAbitare

Si le secteur est particulièrement exposé au marché de la seconde main, Abitare mise sur la location qui selon son patron, s’inscrit dans une démarche d’innovation et promotion de créateurs axés sur la qualité et la longévité.

«L’objectif est de devenir le leader en Europe de la location de produits pour bébé sur le segment moyen à haut de gamme d’ici cinq ans», avance l’entrepreneur. Il rappelle au passage avoir été pionnier sur les listes de naissances en ligne au début du siècle, une offre aujourd’hui généralisée sur le marché.

Vents contraires

De son côté, Dominique Bissot a tiré un trait sur la location. La maman devenue entrepreneuse avait lancé en 2018 KidsBox, un service de location de jouets thématiques sous forme d’abonnement allant de 25 euros par mois à 255 euros par an. Mais elle a cessé son activité en avril dernier.

La notion de possession reste ancrée.

Dominique BissotfondatriceKidsBox

«Je pense que la majorité des personnes ne sont pas prêtes à franchir le pas de la location, la notion de possession reste ancrée pour beaucoup», explique-t-elle. Un autre facteur a pesé sur son activité: la popularité de plateformes d’achat de seconde main en ligne comme Vinted, où les jouets se revendent pour quelques euros. «Louer permet de ne pas acheter ni stocker, mais les gens penchent pour l’achat en se disant qu’ils pourront revendre plus tard», avance notre interlocutrice.

Attirer et retenir

Face à des poids lourds de l’e-commerce comme Vinted, les enseignes commerciales fourbissent leurs armes. Ainsi, l’enseigne de vêtements pour enfants Okaïdi, présente au Grand-Duché, a lancé sa plateforme IDTroc dédiée à l’achat-vente. Elle affirme avoir permis la revente de 300.000 articles en 2022 sur les marchés belge et français.

D’autres enseignes – dédiées aux enfants mais aussi aux adultes – sont actives sur le segment de la seconde main. Une manière pour elles d’alimenter une démarche circulaire, mais aussi de montrer que leurs produits peuvent faire preuve de longévité. Toutefois, nombreuses restent les marques à opter pour le bon d’achats en guise de paiement des pièces revendues. Un système qui, lui, laisse moins de liberté aux clients désireux de donner une seconde vie aux revenus issus de ce marché parallèle.