«Nous sommes un petit pays, mais cela nous permet d’agir vite, de nous concerter, de faire preuve d’efficacité… Je trouve donc que dans nos institutions pour personnes âgées . Il y a eu des décès, évidemment. Mais moins que dans les pays voisins. Et les personnes décédées étaient souvent d’un très grand âge ou souffraient d’autres pathologies, ce qui les rendait plus vulnérables au Covid-19», estime Marc Fischbach, président de la Copas, la fédération des prestataires de services d’aide et de soins aux personnes âgées, malades, souffrant de troubles mentaux ou en situation de handicap.
Un contraste saisissant avec par exemple la Belgique où l’impréparation, la prise tardive de mesures et le manque de matériel aurait coûté la vie à au moins 4.400 séniors dans les maisons de repos du pays.
L’intérêt général prime sur l’intérêt particulier
au Luxembourg, dans les centres intégrés pour personnes âgées et dans les maisons de soin. Un retour à la normale n’est pas encore à l’ordre du jour. «L’intérêt général prime sur l’intérêt particulier», poursuit Marc Fischbach. «Bien entendu, nous entendons les demandes des résidents et des familles. Mais nous devons être d’une extrême prudence et les évolutions seront lentes. Les maisons de soins restent des lieux à risque important.»
Les visites aux proches sont à nouveau possibles. «Mais elles se font sur rendez-vous, dans un lieu dédié à cela ou hors de l’établissement. Les gestes barrière restent d’application et si nécessaire la séparation se fait via une paroi en plexiglas», développe le président de la Copas. Deux visiteurs sont admis à la fois et les enfants doivent avoir 6 ans au moins.
«Rien n’est parfait et des questions se posent toujours. Par exemple, des résidents ne voient pas la plus-value d’une visite si celle-ci ne peut avoir lieu dans leur chambre, qui est leur lieu de vie. Or cela n’est pas encore possible», note encore Marc Fischbach.
Environ 150 lits vides
Autre mesure de précaution: certaines structures ont décidé de ne pas accepter de nouvelles admissions pour le moment. Ce qui peut poser des problèmes pour les futurs résidents et pour leur famille. «C’est au choix de chaque structure. Celles qui acceptent de nouveaux venus imposent un protocole, dont un isolement entre 10 et 15 jours. C’est aussi une raison pour laquelle des gens hésitent à intégrer un Cipa pour le moment, ils n’ont pas envie d’être mis en quarantaine», conclut Marc Fischbach.
Du coup, 150 lits environ sont vides de résident en ce moment dans le pays.