Sam Tanson, photographiée lors d’une interview l’année dernière, a déclaré jeudi qu’elle examinait la possibilité de renforcer la protection des journalistes et des fonctionnaires dont les coordonnées privées sont rendues publiques. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/archives)

Sam Tanson, photographiée lors d’une interview l’année dernière, a déclaré jeudi qu’elle examinait la possibilité de renforcer la protection des journalistes et des fonctionnaires dont les coordonnées privées sont rendues publiques. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/archives)

La ministre de la Justice, Sam Tanson, a déclaré qu’elle examinait la législation française qui punit le fait de rendre publiques des informations sur des journalistes ou des agents publics, telles que des numéros de téléphone ou des adresses privées, dans un contexte d’inquiétude croissante face aux menaces et au vandalisme.

L’année dernière, le député (ADR) avait d’un journaliste dans un groupe de messagerie privé anti-vaccin. Notre confrère avait alors reçu des menaces de mort, un incident illustrant le nombre croissant d’attaques contre la presse. Roy Reding avait déclaré par la suite qu’il s’agissait d’un accident.

«Lorsque le rédacteur en chef d’une station de radio fait un commentaire critique, il reçoit des menaces de mort. Lorsqu’un journaliste d’une autre station essaie d’aller au fond des choses, sa maison est bombardée d’œufs. Toutes ces situations sont intenables», a relaté  (déi Gréng) lors d’un échange au Parlement sur la liberté des médias pendant la pandémie.

Le Luxembourg n’a pas de cadre juridique spécifique concernant les poursuites pour menaces contre des journalistes: c’est le Code pénal ordinaire qui s’applique. Sam Tanson souligne que la France offre des protections plus importantes que la Belgique ou l’Allemagne. Ce qui l’intéresse, «à la lumière de ce que nous avons vu ces dernières semaines».

«Les adresses et numéros de téléphone privés de journalistes, mais aussi les adresses du Premier ministre et d’autres membres du cabinet ont circulé en ligne», a-t-elle déclaré.

Cela met en évidence des actes qui ne sont pas anodins.
Sam Tanson

Sam Tansonministre de la Justice

En France, la loi précise que «le fait de révéler, de diffuser ou de transmettre, par quelque moyen que ce soit, des informations relatives à la vie privée, familiale ou professionnelle d’une personne permettant de l’identifier ou de la localiser aux fins de l’exposer ou d’exposer les membres de sa famille à un risque direct d’atteinte à la personne ou aux biens […] est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45.000€ d’amende».

Pour les journalistes et les agents publics ou les élus, la peine peut monter jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 75.000€ d’amende. «Je vous en parle, non seulement parce que je réfléchis à l’inscription d’un tel dispositif dans notre droit, mais aussi parce que cela met en évidence que ces actes ne sont pas anodins», a déclaré la ministre de la Justice.

Jeudi, les députés ont adopté à l’unanimité une résolution soutenant les médias, la liberté de la presse et l’indépendance du Luxembourg. Elle dénonce l’incitation à la violence contre la presse et les violations du droit à la vie privée des journalistes.

Les membres de l’ADR ont fait l’objet de critiques à la Chambre pour avoir soutenu la motion, alors que les députés ont déposé cette semaine une plainte en justice contre le rédacteur en chef du journal Tageblatt, qui avait traité le parti de «viles ordures» lors d’une table ronde sur la radio RTL.

Le parti a déclaré qu’il soutenait la liberté des médias, mais qu’il y avait des insultes privées qu’il ne pouvait accepter. (ADR), qui s’est exprimé jeudi, a également accusé les médias luxembourgeois de faire taire les opinions alternatives, de présenter des reportages partiaux et de faire du «politiquement correct».

Cet article a été rédigé par en anglais, traduit et édité par Paperjam en français.