Le président exécutif de IQ-EQ, Serge Krancenblum, est déjà à la recherche de nouvelles cibles. (Photo: Romain Gamba / Maison Moderne)

Le président exécutif de IQ-EQ, Serge Krancenblum, est déjà à la recherche de nouvelles cibles. (Photo: Romain Gamba / Maison Moderne)

Alors que IQ-EQ accroît son empreinte sur le marché américain par la croissance externe, son président exécutif, Serge Krancenblum, nous fait part de ses objectifs pour la croissance du groupe.

Vous venez d’acquérir Constellation Advisers aux États-Unis. Quel est l’objectif?

– «Le marché américain est celui qui connaît la plus forte croissance, particulièrement dans les services aux asset managers alternatifs.

D’où vient cette croissance?

«Notamment de l’essor de la collecte de fonds au niveau de ces acteurs. Du fait, ensuite, que la sous-traitance sur le marché américain reste moins développée qu’en Europe et en Asie. Beaucoup d’acteurs se rendent désormais compte, sous la pression des investisseurs, qu’ils doivent avoir recours à des tiers.

Pourquoi ce souci d’externalisation?

«Les investisseurs veulent être certains que les choses sont bien telles qu’on leur annonce – la valorisation des fonds, par exemple – et, au niveau du reporting, qu’il y ait un tiers de confiance qui opère. Enfin, face à la complexité croissante, les gérants d’actifs alternatifs misent désor­mais sur des spécialistes, plus efficients, et qui peuvent même aider à réduire leurs coûts.

Il existe donc encore un gros potentiel sur le marché américain?

«Oui, un potentiel très important. Début 2020, nous avons déjà acquis Blue River Partners, aux États-Unis. Nous voulions compléter notre offre de services et grandir sur ce marché, où nous connaissons déjà une forte croissance organique de 40% d’une année à l’autre. Mais nous souhaitions pouvoir agir dans d’autres régions du pays et développer de nouveaux services, notamment de compliance.

D’où le rapprochement avec Constellation Advisers?

«Oui, leurs segments de services et les régions où ils étaient implantés nous intéressaient. Il s’agit aussi d’une équipe reconnue de plus de 100 personnes, qui travaille pour beaucoup d’acteurs américains et qui a réussi à percer grâce à des services extrêmement personnalisés.

Visez-vous d’autres cibles sur le marché américain?

«Les 300 personnes que nous employons là-bas ne représentent toujours que 10% du personnel du groupe. Nous voulons une présence locale beaucoup plus importante dans le futur.

Vous dites vouloir devenir le premier fournisseur indépendant de services aux investisseurs au niveau mondial. En clair, qu’est-ce que cela veut dire?

«Nous employons le terme « indépendant » en nous comparant aux grandes banques, en tant qu’acteur spécialisé. Nous sommes aujourd’hui un des cinq premiers acteurs dans le domaine des services aux investisseurs (family offices, investisseurs institutionnels, fonds de pension, etc.). Nous voulons rester l’un des grands acteurs mondiaux, nous développer encore, être présents dans plus de zones géographiques et, surtout, proposer l’offre de services la plus complète.

Vous vous êtes fixé un objectif de temps?

«Les objectifs que nous nous fixons valent pour des périodes de quatre à cinq ans. Nous sommes convaincus que la taille de notre groupe aura au minimum doublé dans quatre ans.

Ce qui exigera à nouveau de la croissance externe?

«Cela ne pourra pas se faire sans acquisitions. Mais cela nécessitera aussi une croissance organique forte.

Les reins de IQ-EQ sont-ils suffisamment solides au niveau financier?

«Nous avons encore des capacités financières importantes et une volonté commune, au niveau des actionnaires et du management, de continuer à agir comme un des principaux consolidateurs de notre métier.

Quelle est la prochaine étape?

«En tant que président exécutif du groupe et en charge des acquisitions, je suis très occupé!

Un autre acteur luxembourgeois, Alter Domus, a annoncé une acquisition aux États-Unis. C’est une course depuis Luxembourg?

«Si d’autres la suivent, c’est avant tout la preuve que notre stratégie est la bonne. Nous pouvons donc être fiers, pour le Grand-Duché, de voir deux acteurs locaux qui se développent énormément à l’international, et en particulier aux États-Unis.»

Cet article a été rédigé pour l’édition magazine de  qui est parue le 27 janvier 2021.

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