Le dernier rapport national sur l’éducation (Bildungsbericht) a montré que 41% des enfants parlant le luxembourgeois à la maison sont orientés vers le classique, contre seulement 16,5% des élèves ne le parlant pas. (Photo: Lala La Photo)

Le dernier rapport national sur l’éducation (Bildungsbericht) a montré que 41% des enfants parlant le luxembourgeois à la maison sont orientés vers le classique, contre seulement 16,5% des élèves ne le parlant pas. (Photo: Lala La Photo)

Le ministre de l’Éducation, Claude Meisch, a annoncé récemment à la Chambre des députés qu’un projet pilote serait lancé à la rentrée prochaine dans quatre communes du pays, pour mettre en place une alphabétisation en français de certaines classes du fondamental.

«Il faut qu’il y ait une égalité des chances dans nos écoles et, actuellement, les études montrent que seulement un tiers des écoliers ont comme langue maternelle le luxembourgeois à la maison, donc pour les deux tiers restants, l’alphabétisation en allemand rend l’éducation plus difficile», analyse (LSAP).

La députée a récemment déposé une motion au sujet de la «mise en place d’un concept pour l’enseignement fondamental inspiré du modèle des écoles européennes et internationales», avec les députés DP et , les députés déi Gréng et , ainsi qu’avec  (LSAP), adoptée à la majorité à la Chambre.

«L’idée n’est pas de transposer le modèle de ces écoles dans notre système scolaire luxembourgeois, car nous y tenons. Mais le dernier rapport national sur l’éducation (Bildungsbericht) est assez éloquent sur le fait qu’il y a des changements à faire avec la multiculturalité et le plurilinguisme des enfants vivant dans notre pays», ajoute Francine Closener.

Dudelange volontaire

Le Bildungsbericht a en effet montré que 72% des élèves présentant un statut socio-économique (SSE) élevé sont orientés vers le classique, contre 16% des élèves avec un SSE faible. De la même manière, 41% des enfants parlant le luxembourgeois à la maison sont orientés vers le classique, contre seulement 16,5% des élèves ne le parlant pas.

«Il faudrait donc que les élèves puissent avoir le choix entre plusieurs langues dominantes comme au sein des écoles européennes agréées, où il peut s’agir du français, de l’anglais, de l’allemand, et certaines réfléchissent même à réaliser l’apprentissage en portugais», poursuit la députée et coprésidente du LSAP.

En réponse à l’interpellation de Francine Closener, le ministre de l’Éducation nationale, (DP), a répondu à la Chambre des députés que son ministère travaillait actuellement à un projet pilote au sein de quatre communes. «La Commune de Dudelange s’est notamment portée volontaire», précise Francine Closener. Le député-bourgmestre de Dudelange, , étant le coprésident du LSAP.

Mise en place dès septembre

Interrogé par Paperjam quant aux trois autres communes concernées, le ministère de l’Éducation nationale a expliqué qu’il était «actuellement en concertation avec quatre communes intéressées par ce projet à partir de la rentrée 2022-2023. Les détails de la participation au projet devront encore être discutés et approuvés par les conseils communaux dans le cadre de leurs organisations scolaires respectives. Le ministère ne peut dès lors pas donner plus de détails à l’heure actuelle.»

L’objectif affiché est en tout cas que le programme enseigné dans le cadre de l’alphabétisation en français soit le même que lors de l’alphabétisation «traditionnelle» en allemand, et que l’allemand soit ensuite ajouté comme deuxième langue vivante. Et au cycle 4.2, les enfants possédant les deux alphabétisations devront être au même niveau.