Le pavillon conçu par Jim Clemes Associates présente une grande canopée dont la silhouette évoque les villages du Luxembourg. (Illustration: Jim Clemes Associates)

Le pavillon conçu par Jim Clemes Associates présente une grande canopée dont la silhouette évoque les villages du Luxembourg. (Illustration: Jim Clemes Associates)

Suite au concours organisé par l’Administration des bâtiments publics, c’est le bureau d’architecture Steinmetzdemeyer qui concevra le pavillon luxembourgeois pour l’Exposition universelle à Osaka en 2025. Mais l’équipe du bureau de Jim Clemes Associates a obtenu la deuxième place. Voici en quoi consiste ce projet.

Le verdict est tombé le 10 juin dernier: la première place du concours organisé par l’Administration des bâtiments publics pour la conception du pavillon luxembourgeois à l’exposition universelle d’Osaka en 2025 revient au groupement mené par le bureau d’architectes Steinmetzdemeyer. Toutefois, les discussions du jury ont été intenses et le projet de Jim Clemes Associates était également favori. Il termine in fine avec la deuxième place. Voici en quoi il consistait.

 Sous la canopée, le pavillon est construit avec une structure et des modules en bois. (Illustration: Jim Clemes Associates)

 Sous la canopée, le pavillon est construit avec une structure et des modules en bois. (Illustration: Jim Clemes Associates)

Le bureau Jim Clemes Architectes a choisi de représenter le Luxembourg à travers un pavillon qui évoque les paysages pittoresques du Luxembourg, avec les typologies de villages, châteaux et forteresses. L’extérieur du pavillon est une canopée dont la silhouette évoque une vue en plongée sur un village, les toits étant reliés par une grande toile comme «un toit unique et commun sous lequel chacun trouve sa place». Sous cette canopée emblématique, le Luxembourg dévoile et présente son pays, sa culture et ses citoyens. La membrane de la canopée est translucide. Éclairée de l’intérieur, elle donne au pavillon une présence.

Un patio central

Sous la canopée, le pavillon présente une forme en U qui s’ouvre vers le public. Ce patio est planté, tel un jardin avec des roses ou un verger typique.

La scénographie, conçue par Georges Zigrand, traite le thème «connecting lives» qui se retrouve également dans la proposition architecturale afin de vivre une expérience globale aux visiteurs. Elle aborde des thèmes aussi divers que la population du Luxembourg, le contexte historique du pays, son agilité politico-économique, ses caractéristiques naturelles et paysagères, la famille grand-ducale, l’art et la créativité, l’innovation et la communication, la gastronomie…

Au cœur du pavillon, l’atrium accueille l’installation interactive «The Collaborative drawing project», une grande «planche à dessin» numérique co-créative et interactive.

Les faces du pavillon donnant sur l’atrium sont vitrées, de cette manière il existe un lien permanent et continu entre l’intérieur et l’extérieur – une caractéristique d’aménagement intentionnelle pour illustrer l’absence de frontières du Luxembourg avec ses voisins.

L’aspect circulaire

Le caractère circulaire du pavillon luxembourgeois est une caractéristique importante dans la conception architecturale. Pour les fondations, les architectes ont envisagé la mise en œuvre d’éléments préfabriqués en L en béton armé, ce qui évite le béton coulé sur place et les nuisances liées à cela. À la fin de l’exposition, ces éléments peuvent être réutilisés.

L’enveloppe extérieure, la canopée, n’a aucune fonction particulière en termes d’isolation thermique ni de protection durable contre les eaux de pluie. Elle est réalisée à partir d’un voile de type Tyvek fabriqué au Luxembourg puis fixé à la structure porteuse. Cette toile pourra être démontée, voire transformée en objet-souvenir.

Tous les éléments de construction du pavillon peuvent être réutilisés une fois l’exposition finie. (Illustration: Jim Clemes Associates)

Tous les éléments de construction du pavillon peuvent être réutilisés une fois l’exposition finie. (Illustration: Jim Clemes Associates)

Sa structure porteuse est en bois d’épicéa assemblée de manière traditionnelle et mécanique pour être plus facilement démontée et réutilisée.

La façade extérieure du pavillon est composée d’un bardage en bois, fixé mécaniquement à la structure porteuse.

Les assemblages peu rigides permettent de bien absorber les forces dynamiques provenant des séismes et des tempêtes.

L’enveloppe thermique et étanche du pavillon est réalisée par des modules en bois préfabriqués, indépendants de l’enveloppe extérieure, agencés sous la coquille du pavillon et formant les surfaces d’exposition. Ils reposent sur un faux plancher technique préfabriqué.

Une fois l’exposition terminée, les modules en bois préfabriqués peuvent être entièrement retirés et réassemblés à un autre endroit pour former un bâtiment avec une géométrie différente. Une des utilisations envisageables pour les modules pourrait être, par exemple, la réalisation de logement temporaire en cas de catastrophe ou de bâtiment scolaire ou administratif temporaire.

Une certification élevée

Pour montrer l’exemple, le pavillon luxembourgeois entend correspondre aux exigences les plus élevées en matière de construction durable. C’est pour cela que les concepteurs ont choisi d’illustrer à travers ce pavillon les meilleures pratiques de l’industrie de la construction durable luxembourgeoise et de répondre aux critères les plus élevés par le conseil japonais de construction durable. Pour cette raison, il est envisagé d’atteindre le niveau S, niveau d’excellence le plus élevé, de la certification Casbee. Toutefois, les concepteurs proposent d’aller au-delà des exigences de la certification Casbee en matière de concept énergétique pour se rapprocher des standards habituellement observés au Luxembourg pour l’isolation thermique.

Le pavillon sera relié au réseau de froid mis à disposition par l’organisateur, le chauffage du bâtiment n’étant pas nécessaire pour la durée de l’exposition.

Le système de ventilation est par ailleurs poussé pour répondre à l’important flux de visiteurs dans les pavillons. La distribution d’air dans les locaux est prévue par des gaines de ventilation en textile réutilisable.

D’autre part, l’éclairage sera assuré par des leds, l’eau de pluie récupérée pour l’arrosage et une installation photovoltaïque est prévue sur le toit pour couvrir environ 10% des besoins en électricité.

Cet article est issu de la newsletter hebdomadaire Paperjam Architecture + Real Estate, le rendez-vous pour suivre l’actualité de l’architecture et l’immobilier au Luxembourg. Vous pouvez vous y abonner