Les architectes-paysagistes du bureau allemand Förder se sont appuyés sur la constatation que la rue de l’Alzette fait à la fois office de centre urbain et de voie de distribution entre la place de la Hôtel de Ville et la place de la Résistance: deux places qui ont des identités, des fonctions et des usages différents. Cet axe sert donc de liaison entre ces deux espaces urbains structurants dans la ville, et distribue également les rues secondaires environnantes qui partent vers le nord et le sud.
Réintroduire l’Alzette
Peu de personnes le savent, mais l’Alzette coule encore aujourd’hui sous le sol de la rue de l’Alzette, mais pour des raisons techniques le cours d’eau ne peut être remis à l’air libre. Les concepteurs ont cependant souhaité reprendre le dynamisme et la force non visible de l’Alzette pour les traduire de manière narrative dans la nouvelle zone piétonne. Ainsi, le pavage reprend symboliquement à travers un jeu chromatique le tracé du cours d’eau. Cette ligne sinueuse sert aussi de guidage et crée une connexion claire entre les deux places, devenant la nouvelle épine dorsale de la rue de l’Alzette. Dans son parallélisme avec les mâts de Peter Rice naît un espace rigoureux qui s’affirme en contraste avec les routes secondaires et les ruelles environnantes.
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Ce travail autour du cours d’eau est aussi repris pour l’introduction du mobilier. Comme sur les bords d’un fleuve, certains espaces se condensent et d’autres s’élargissent. Aussi, des ilots de séjours sont créés de part et d’autre de l’axe de circulation, tout comme des espaces plus ouverts deviennent des placettes au fil de la rue. Il en résulte une image dynamique qui s’inspire des bords d’une rivière. Les espaces créés dans la rue sont donc diversifiés et répondent à différentes fonctions et besoins: on y trouve des commerces, des zones sans consommation avec des offres de séjour qui peut être ombragé ou encore des places pour la restauration. Différentes séquences spatiales sont ainsi créées et identifiées pour créer différentes zones ouvertes.
De nouveaux bacs à fleurs et arbres sont introduits tout au long de la rue. (Illustration: Förder)
La présence du végétal
De nouveaux emplacements pour la végétation sont prévus. En plus des 24 arbres déjà existants, 23 nouveaux arbres sont envisagés, leur lieu de plantation étant déterminé en fonction des contraintes techniques et de la présence des réseaux enterrés. Des plantations dans des bacs sont également prévues. Ainsi, la biodiversité de la rue est renforcée, tout comme les surfaces perméables. Ces nouvelles plantations permettent ainsi de créer de nouvelles zones de séjour ombragées et participent au confort thermique extérieur. En complément de ces espaces végétaux, deux points d’eau potable sont introduits.
De nouveaux équipements
Pour accroitre la sensation de confort, l’introduction de nouveaux équipements est indispensable. Sont donc envisagés de nouvelles assises, des poubelles, des porte-vélos, des écrans d’information et des éclairages dans les rues secondaires. Le design des nouveaux éléments de mobilier s’inspire des mâts de Peter Rice. Les détails de construction et le choix des matériaux sont orientés pour une durabilité à long terme: sont privilégiés le bois et le métal. Dans les rues secondaires, on retrouve les mêmes matériaux, mais avec moins de variations.
En ce qui concerne l’éclairage, il est rattaché aux mâts de Peter Rice et une partie est dirigée directement vers le sol. Le choix s’oriente bien évidemment vers la technologie LED. L’éclairage prévoit l’utilisation d’une technique adaptée aux insectes et dimmable la nuit. Il en résulte un concept global coordonné, conscient de l’énergie et intelligent.
Sur le modèle de la dynamique invisible de l’Alzette, un concept évènementiel intitulé «Le désir de la rivière» est présenté ici. Une projection au sol couplée à une expérience audio pourrait permettre d’expérimenter temporairement l’évolution possible et renaturée de l’Alzette.