Klaus Regling, actuel directeur général de l’ESM, quittera ses fonctions le 7 octobre. Le conseil des gouverneurs de l’institution tiendra une réunion d’urgence ce 6 octobre en vue de trouver une solution de transition à sa succession. (Photo: Shutterstock)

Klaus Regling, actuel directeur général de l’ESM, quittera ses fonctions le 7 octobre. Le conseil des gouverneurs de l’institution tiendra une réunion d’urgence ce 6 octobre en vue de trouver une solution de transition à sa succession. (Photo: Shutterstock)

Le mandat de Klaus Regling, directeur général de l’ESM, s’achève ce 7 octobre. Pourtant, les consultations entre les ministres des Finances de la zone euro n’ont pas encore permis de parvenir à un accord quant à un successeur.

L’actuel directeur général du Mécanisme européen de stabilité (ESM) basé à Luxembourg, Klaus Regling, est sur le départ. Il a d’ailleurs commencé à faire ses adieux au monde politique européen. Ce 3 septembre, Paschal Donahoe, président de l’Eurogroupe lui a adressé un discours d’au revoir au cours de la dernière réunion des ministres des Finances de la zone euro.

Ce 4 octobre, à l’occasion de la conférence organisée à Luxembourg sur l’union économique et monétaire par The Bridge Forum Dialogue, Klaus Regling a confirmé son départ en personne. Plusieurs personnalités européennes, présidents d’institutions, ministres des Finances et anciens présidents de l’Eurogroupe ont ainsi rendu hommage à sa longue carrière au service de la politique monétaire et économique européenne.

Pourtant le temps presse. Le mandat de Klaus Regling s’achève ce 7 octobre et encore aucun successeur n’est connu à l’heure actuelle. Contacté par Paperjam, l’ESM a confirmé, en effet, qu’aucun candidat n’a été choisi.

Pas de majorité qualifiante

Le 20 septembre dernier, la candidature de l’ancien ministre des Finances, , au poste de directeur général de l’ESM avait été retirée. En même temps, son concurrent, le Portugais João Leão annonçait à son tour son retrait du processus de recrutement.

Selon les infirmations fournies par l’Eurogroupe, il était apparu qu’aucun des deux candidats n’était en mesure d’atteindre la majorité de 80 nécessaire pour être nommé. Les consultations au sein de l’Eurogroupe avaient permis d’arriver à ce constat. Ce qui avait alors amené le président de l’Eurogroupe à relancer un nouveau processus de consultation entre les différents ministres de la zone euro afin d’identifier un nouveau candidat en mesure de dégager une majorité qualifiante de 80%.

Le rendez-vous avait alors été donné à prochaine réunion de l’Eurogroupe, qui s’est tenue ce 3 octobre. Mais les consultations semblent à nouveau avoir fait chou blanc. «Nous avons entamé le processus de sélection d’un nouveau directeur général avec quatre excellents candidats, mais aucun d’entre eux n’a pu atteindre le seuil très élevé de 80% des suffrages exprimés», concluait le communiqué de presse publié à l’issue de la dernière réunion de l’Eurogroupe.

Une réunion d’urgence

L’équipe de la présidence de l’Eurogroupe nous a indiqué que «Paschal Donahoe a informé les membres de l’état des lieux de la sélection d’un nouveau directeur général de l’ESM». Et d’ajouter: «Les consultations pour identifier un candidat qui réunirait la majorité nécessaire se poursuivent.»

Le conseil des gouverneurs de l’ESM se réunira dès lors dans l’urgence en vidéoconférence, ce jeudi 6 octobre, «afin de formaliser la transition après le départ de Klaus Regling». À noter que le conseil des gouverneurs, composé des ministres des Finances des 19 pays actionnaires de l’ESM, constitue l’organe de décision le plus éveillé de l’institution de l’ESM. Selon les statuts de l’institution, il lui revient la charge de nommer le directeur général pour une période de cinq ans. Étant également président du conseil des gouverneurs de l’ESM, Paschal Donahoe se retrouvera à nouveau à la manœuvre de la réunion de ce jeudi 6 octobre.

En attendant, les spéculations vont donc bon train. Dans sa newsletter quotidienne, le journal Politico spécialisé dans les affaires de la «Brussels bubble», laissait entendre ce mardi 4 octobre que les consultations se trouvent dans l’impasse en raison de discordances entre la France et l’Allemagne qui possèdent un droit de veto. Finalement, le journal bruxellois suggérait qu’une solution temporaire puisse être trouvée, en nommant l’actuel vice-directeur général de l’ESM, Christophe Frankel, au poste de directeur général pour une période transitoire de quelques mois.