Le prix des logements au Luxembourg a diminué de 1,4% entre le troisième et le quatrième trimestre 2022. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne/Archives)

Le prix des logements au Luxembourg a diminué de 1,4% entre le troisième et le quatrième trimestre 2022. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne/Archives)

Le prix des logements au Luxembourg a augmenté de 9,6% en 2022, une croissance moins élevée que les années précédentes. Il a même diminué entre le troisième et le quatrième trimestre, tout comme le nombre de transactions. En revanche, le coût a augmenté dans le secteur de la location.

Ce n’était plus arrivé depuis 2015. Au dernier trimestre 2022, les prix des logements ont diminué au Luxembourg: de 1,4% par rapport au trimestre précédent, selon les derniers chiffres communiqués par le Statec, le mardi 28 mars. Au quatrième trimestre 2015, la baisse n’était que de 0,2%. Pour trouver une plus forte chute trimestrielle, il faut remonter au premier trimestre de l’année 2014, où elle était de 1,5%.

Le prix des logements anciens a perdu 1,9%, celui des maisons existantes 2,3%, et celui des appartements existants 1,4%.

L’indice des prix des appartements en construction diminue quant à lui de 0,3%.

+5,6% de fin 2021 à fin 2022, +9,6% sur toute l’année 2022

Si on compare les prix du quatrième trimestre 2022 à ceux de la même période en 2021, ils ont tout de même augmenté de 5,6%. En un an, ils ont gonflé de 4,4% pour les appartements anciens, de 9,4% pour les appartements neufs et de 3,8% pour les maisons. Ce qui constitue une «nette décélération par rapport aux trimestres précédents», écrit le Statec. On doit remonter au deuxième trimestre 2018 pour trouver une évolution annuelle moins élevée, de 5,1%.

Sur la totalité de l’année 2022, le prix des logements a augmenté de 9,6%.

En 2021, on était à +13,9%, en 2020 à +14,5% et en 2019 à +10,1%. Les variations annuelles moyennes étaient cependant moins importantes avant cela (+7% en 2018, +5,6% en 2017).

Ces chiffres correspondent à l’indice des prix des logements, calculé par le Statec à «qualité constante», c’est-à-dire en neutralisant les changements dans la structure des biens vendus.

En moyenne, un mètre carré coûte 8.734 euros pour un appartement existant et 9.347 euros pour un appartement en construction. Le prix moyen d’une maison s’élève quant à lui à 1,144 million d’euros. Il grimpe même à 1,59 million d’euros dans le canton de Luxembourg.

Les transactions ont chuté de 14,4% sur l’année

Concernant les transactions, les derniers chiffres confirment également les difficultés du secteur. Celles-ci ont été mises en avant ces derniers mois par plusieurs fédérations professionnelles,, ou encore la Chambre des métiers lors de son assemblée générale, le lundi 27 mars., au sujet duquel .

1.269 appartements ont ainsi été vendus au quatrième trimestre 2022, soit -30,4% par rapport à la même période en 2021. Le volume financier lié à ces transactions chute de 32,5% pour passer à 843 millions d’euros. Les transactions diminuent de 17,8% en un an pour les appartements existants (880) et de 48,3% pour ceux en construction (389).

Les ventes de maison (639) baissent de leur côté de 25,4% et le volume financier lié, proportionnellement, de 25,8%. 429 transactions concernent des terrains à bâtir (-29%), pour une baisse des volumes financiers moins marquée, de 4,9%.

Au total, 5.850  actes ont été réalisés sur l’année 2022, une chute de 14,4%, pour 3,9 milliards d’euros (-10,8%).

Les locataires touchés par l’inflation

Alors que les prix des loyers annoncés (avant d’éventuelles négociations) ont augmenté moins vite que ceux des logements ces dernières années, la tendance semble s’inverser selon le Statec. «Nous relevons de premiers signes d’une hausse des loyers sur les nouveaux contrats de location en fin d’année 2022.» Ils ont augmenté de 2,1% en un trimestre et de 8% en un an pour les appartements, et de 4,8% en trois mois et 6,9% en 12 mois pour les maisons.

«L’augmentation des loyers annoncés traduit sans doute un report d’une partie de la demande depuis l’accession à la propriété, rendue plus difficile par l’augmentation forte et brutale des taux d’intérêt, vers la location», analyse le Statec. Il se veut toutefois rassurant pour les locataires, puisqu’il lui est «impossible d’imaginer des hausses des loyers aussi fortes que les hausses des prix que nous avons connues.» L’institut explique que ces hausses avaient été alimentées par la baisse des taux d’intérêt et l’allongement de la durée des crédits, ce qui ne devrait pas se produire sur le marché locatif.

Le Statec ajoute que l’augmentation des loyers en cours de bail est plus modérée, de 2% en un an.

Ce mardi à 19h30, suivez en direct organisée par le Paperjam + Delano Business Club en présence de représentants des partis politiques présents à la Chambre des députés, dont le ministre du Logement,  (déi Gréng). Le débat réunira également (DP), Max Leners (LSAP), (CSV), (ADR), (déi Lénk) et Chloé Timmermann (Piratepartei).

Ce débat sera à suivre en direct sur notre site.