Évidemment, il reste toujours plus avantageux de faire son plein de carburant au Luxembourg que chez nos voisins. Mais cela n’empêche pas les prix d’y grimper aussi. Le prix maximum applicable dans les pompes luxembourgeoises était ainsi, en ce milieu de semaine, de 1,247 euro/litre pour le diesel (gasoil routier), 1,372 euro/litre pour le super 95 et 1,467 euro/litre pour le super 98, selon les chiffres donnés par le ministère de l’Énergie.
Des prix qui restent, en moyenne, entre 20 et 25 centimes inférieurs à ce qui est affiché dans les pompes en Belgique ou en France, mais qui sont aujourd’hui au niveau le plus haut vu chez nous depuis huit ans et l’été 2013.
Une augmentation de 50% depuis mai 2020
La raison n’est pas à chercher très loin… «Si vous regardez le prix du baril de pétrole, vous verrez qu’il monte ces dernières semaines», explique Romain Hoffmann, président du Groupement pétrolier luxembourgeois (GPL) et administrateur délégué d’Aral Luxembourg.
Après , puis quelques autres pics au cours de celui-ci, ce mercredi, le baril de brent européen avait dépassé la barre des 75 dollars, alors que le baril américain de WTI dépassait, lui, les 72 dollars. Les deux ayant pris environ 2% durant les heures qui avaient précédé… «Le prix du baril a déjà été beaucoup plus élevé, mais on peut tout de même dire qu’il se situe actuellement dans la fourchette haute de ce que l’on a vu ces 20 dernières années.»
Une hausse actuelle qui s’explique par plusieurs facteurs. À commencer par la crise sanitaire.
«Durant les premiers confinements, vu qu’une bonne partie du monde a été à l’arrêt, on se souvient que le cours du baril avait connu de fortes baisses, descendant jusqu’à une vingtaine de dollars», continue Romain Hoffmann. Une période où l’on peut se souvenir que le prix de tous les carburants était retombé en dessous d’un euro le litre chez nous. On était alors en mai 2020. Avant un rebond qui atteint donc aujourd’hui les 50% d’augmentation en l’espace de 16 mois…
L’ouragan Ida et la taxe carbone
«La situation avait poussé l’Opep à réduire fortement sa production. Or, aujourd’hui, celle-ci n’est toujours pas revenue à son niveau d’avant la crise sanitaire. On ne relance pas comme ça la production du jour au lendemain… La demande non plus n’est pas revenue à son niveau d’avant les différents confinements. Mais elle remonte puisque certaines économies, notamment chez nous, reprennent et que les besoins (ré)augmentent donc.»
La demande est ainsi en hausse alors que l’offre ne l’est pas forcément. D’autant plus que la production américaine du golfe du Mexique est, elle, pour le moment, limitée suite aux dégâts causés voici quelques jours par l’ouragan Ida. Selon un communiqué datant de ce week-end du Bureau de la régulation de l’environnement et de la sécurité (BSEE), la production du golfe du Mexique n’atteint plus que la moitié de son niveau habituel…
«Enfin, pour expliquer les prix à la pompe, il ne faut pas oublier que la fiscalité a augmenté chez nous, avec . Ce qui représente un coût à la pompe que l’on peut évaluer entre cinq et six centimes par litre», conclut Romain Hoffmann.