Giovanni Giallombardo prend du plaisir à décorer la maison qu’il habite depuis 30 ans dans la capitale. (Photo: Andrés Lejona/Maison Moderne)

Giovanni Giallombardo prend du plaisir à décorer la maison qu’il habite depuis 30 ans dans la capitale. (Photo: Andrés Lejona/Maison Moderne)

Président de Luxair et ancien directeur général d’Unicredit Luxembourg, Giovanni Giallombardo dresse le bilan des leçons qu’il a pu tirer par rapport à l’argent depuis son plus jeune âge.

 Une devise en matière d’argent?

Giovanni Giallombardo. – «‘L’argent doit représenter l’effort d’un travail fourni.’ C’est un instrument d’échange.

La première fois que vous avez gagné de l’argent?

«À 15 ans, mon papa a estimé que je devais découvrir la valeur de l’argent. Pendant les vacances de Pâques, il m’a donc poussé à travailler sur des chantiers pour changer des tuyaux à trois mètres de profondeur. C’est là que j’ai compris que l’argent se gagne par l’effort accompli.

Qu’avez-vous fait de ce premier salaire?

«Je convoitais depuis longtemps un très beau vélo que je ne pouvais pas me payer. J’ai enfin pu me l’offrir.

Un conseil aux jeunes par rapport à l’argent?

«Ils doivent s’attacher à faire un travail qu’ils aiment, se faire respecter par rapport au travail fourni et veiller à être rémunérés correctement. C’est une notion évidemment relative, mais il existe un juste milieu.

Avez-vous des passions coûteuses?

«J’aime avoir une belle maison dans un beau quartier, comme la mienne, que j’ai achetée il y a 30 ans. Ce n’est pas pour l’argent qu’elle vaut, mais pour la beauté qu’elle représente. J’aime la décorer selon mes goûts du moment. Je suis, de manière générale, attiré par la beauté. Pas par ce qui est cher. Mais les objets uniques ont un prix…

Votre dernier coup de folie?

«Je viens d’acheter une Mini, pour me rappeler celle que j’avais lorsque je conduisais mes enfants à l’école. Il y a un côté un peu nostalgique et symbolique dans cet achat.

Un rêve irréalisable faute de moyens?

«Je suis touché par la misère et la souffrance des enfants. Si j’en avais les moyens, je financerais une école ou un centre sportif, quelque chose qui leur permette de progresser dans la vie.

De quel objet ne vous sépareriez-vous jamais?

«Mes albums photos. Après chaque voyage, par exemple, je crée un album. Et j’en offre un à chaque personne qui était avec moi. J’en ai un peu partout dans la maison. Revenir en arrière permet de mesurer la chance que l’on a.

Le plus mauvais achat que vous ayez jamais fait?

«Quand j’étais encore un jeune financier, j’ai acheté des actions Swissair pour 2.500 euros en partant du principe que jamais une compagnie suisse de ce niveau ne pourrait faire faillite. Or, on connaît la débâcle qu’elle a subie il y a 20 ans. J’imaginais doubler ma mise, mais j’ai tout perdu. Je ne l’ai dit à personne, même pas à mon épouse. Il s’agissait d’une partie de notre épargne commune.

Jouez-vous au loto?

«Non, j’achète parfois des billets à gratter pour mes enfants, mais ça se limite à cela. Par contre, à l’université, je jouais au poker. Et je me souviens avoir perdu en un soir l’argent que mes parents m’avaient donné pour le mois. Ça m’a servi de leçon.

Un achat trop coûteux que vous ne regrettez pas?

«Ma maison à Luxembourg [rires]. Je ne pouvais pas imaginer qu’elle prendrait autant de valeur en 30 ans.

Avez-vous régulièrement de l’argent liquide sur vous?

«Toujours! C’est stupide, mais j’angoisse à l’idée de perdre mes cartes. J’ai donc toujours environ 500 euros sur moi. Et quand je pars en vacances, je prends au minimum 2.000 euros. On ne sait jamais!

Vous comprenez les salaires exorbitants de certains PDG?

«Absolument pas. J’estime que c’est la valeur ajoutée qui fait avancer une société, mais elle doit être distribuée de manière équitable. Les salaires et bonus de plusieurs millions d’euros que l’on peut voir me scandalisent. C’est amoral.»

Cet article a été rédigé pour l’édition magazine de  qui est parue le 29 avril 2021.

Le contenu du magazine est produit en exclusivité pour le magazine, il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam.

Votre entreprise est membre du Paperjam Club? Vous pouvez demander un abonnement à votre nom. Dites-le-nous via