Les compagnies aériennes n’ont pas les mêmes stratégies pour accéder au kérosène dont elles ont besoin. Ce qui explique les différences de prix des billets. (Photo: Shutterstock)

Les compagnies aériennes n’ont pas les mêmes stratégies pour accéder au kérosène dont elles ont besoin. Ce qui explique les différences de prix des billets. (Photo: Shutterstock)

Qui dit hausse du prix du pétrole dit hausse du prix du kérosène. Une bonne raison de se pencher avec attention sur un billet d’avion avant de réserver ses vacances. Décryptage avec le juriste du Centre européen des consommateurs à Luxembourg.

Ce pourrait être un exercice de mathématiques dans un cahier de vacances: sachant que le coût du kérosène dans le prix d’un billet d’avion varie de 20% pour les compagnies classiques à 35% pour les compagnies low cost, à quelle augmentation pourriez-vous faire face si le prix du kérosène augmente de 10%? De 20%? De 30%?

Malheureusement, en une phrase, le juriste du Centre européen des consommateurs à Luxembourg vient «ruiner» cette perspective. «Le prix d’un vol sec ne peut pas varier», explique Jean-Loup Stradella. Du coup, c’est aux compagnies aériennes de s’organiser en amont.

L’an dernier, Air France-KLM s’était couverte sur 82% de son carburant, ce qui lui a permis de l’avoir à 619 euros la tonne contre 676 euros au prix actualisé, d’où une économie de 300 millions d’euros. Si les compagnies ne sont pas égales devant la situation, c’est que leur business model ne «supporte» pas d’avoir de la trésorerie bloquée sur ce poste, sans savoir si elles rempliront leurs avions ni même s’ils voleront, et en période de Covid-19, ce n’est pas une mince affaire.

Une variation jusqu’à 20 jours

Mais ce qui vaut pour un vol sec ne vaut pas pour un voyage à forfait. «Quand vous réservez avec des prestations pour un même voyage, le vol, l’hébergement, la restauration, voire d’autres activités, le prix du voyage peut varier jusqu’à 20 jours avant votre départ», explique le juriste de la CEC Luxembourg. «Si la variation est supérieure à 8%, vous pouvez annuler sans frais… mais vous serez à 20 jours de vos vacances et vous n’aurez rien dans les mains.»

8% d’un forfait à 3.000 euros représente un surcoût de 240 euros, ou même de 400 euros pour un forfait à 5.000 euros.

Si la hausse est inférieure à 8% du total de départ, le voyageur peut aussi annuler, mais c’est à lui de supporter financièrement l’annulation, avec une variation selon le moment où le voyageur annule. À quelques jours du départ, le voyageur peut perdre son argent.

Billets en hausse et assurance

Et à moins de 20 jours du départ, le voyagiste ne peut plus toucher au prix. .

Les blogs de voyages sont nombreux à évoquer les stratégies des spécialistes du tourisme pour se couvrir ou contourner les dispositifs comme augmenter le prix du forfait dès le départ pour espérer compenser la hausse annoncée du coût du carburant, par exemple. .

Depuis janvier, Tui a lancé un produit d’assurance, le Fuel Protection Program, qui permet de ne pas supporter de surcoût contre… 150 euros. Comme tout contrat d’assurance, il est prudent de regarder la liste des destinations qui ne sont pas couvertes par cette assurance: Athènes, Colombo, Denpasar, Dubai, Lisbonne, Malé, Malte, l’île Maurice, Mascate, Phuket et Zanzibar cet été, et Malé, Phuket, l’île Maurice, Colombo, Denpasar, Mascate et Dubai cet hiver, .

Une bonne occasion de travailler son calcul mental sans attendre le cahier de vacances.