En constante évolution, le secteur du Private Banking intègre plus que jamais une dimension socialement responsable dans les investissements. Pour les Banques privées, il s’agit donc de constamment adapter leur offre et leur organisation dans le but de répondre au mieux aux exigences des clients et de s’adapter à l’environnement en constante mutation. 

Le secteur financier ne cesse d’évoluer, tout comme les attentes des clients. «Le secteur évolue parce que le monde évolue. Nous observons que les actions humaines ont un impact parfois négatif. Nous sommes la première génération à réellement ressentir les effets du changement climatique et faisons face à une prise de conscience générale. Les clients souhaitent être acteurs du changement, ils posent des questions sur ce qui les entoure, sur le sens des investissements», déclare Petra Besson Fencikova, CFA, Head of ESG Investment & Portfolio Manager chez Société Générale Private Wealth Management.

D’un autre côté, la réglementation sur la finance durable européenne (MIFID, SFDR) se renforce, poussant à opérer des changements profonds dans tous les domaines de la finance. «Le Luxembourg se positionne comme un leader dans le domaine grâce à sa grande facilité d’adaptation réglementaire, d’innovation et en profitant de la présence de différentes institutions financières. Notre pays est par exemple le premier pays européen à avoir émis une obligation souveraine durable. En outre, l’agence de labellisation LuxFLAG, qui a pour objectif de donner aux investisseurs l’assurance que les fonds qui portent son label intègrent des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), est l’un des leaders en Europe.»

Le Luxembourg se positionne comme un leader dans le domaine grâce à sa grande facilité d’adaptation réglementaire, d’innovation et en profitant de la présence de différentes institutions financières.
Petra Besson Fencikova, CFA

Petra Besson Fencikova, CFAPortfolio Manager & Head of ESG InvestmentSociété Générale Private Wealth Management

Dans ce contexte, l’intérêt pour les investissements durables s’est accentué et leurs encours sont en constante croissance – notamment suite aux Accords de Paris et la mise en place des objectifs de développement durable. Une notion de l’impact des investissements devient désormais importante et en représente une évolution naturelle: «Il faut bien avoir conscience qu’investir dans un portefeuille, c’est investir – en fonction de ses objectifs et de son profil de risque – dans un ensemble d’émetteurs qui ont des activités ayant un impact sur notre environnement.  Historiquement, les investissements s’évaluaient sur un couple risque-rendement. Nous y ajoutons maintenant l’impact que les investissements peuvent avoir et obtenons ainsi une relation triangulaire. L’Impact Investing, le concept premièrement positionné pour se situer entre l’investissement et la philanthropie, permet d’atteindre aujourd’hui à la fois un impact positif et un rendement équivalent au marché.» Privilégier l’investissement socialement responsable offre donc de belles perspectives de croissance, tout en agissant sur un changement sociétal et environnemental. Les investisseurs, d’abord réticents, ont compris qu’aucun compromis financier n’était à faire et que, dans une approche patrimoniale et avec un horizon d’investissement moyen-long terme, il est désormais indispensable d’inclure la durabilité dans sa stratégie d’investissement.

Le secteur du Private Banking s’engage pour plus de durabilité

Pour répondre à cette évolution, les banques privées retravaillent leur offre avec une approche patrimoniale privilégiant la finance responsable et les investissements positifs. «Depuis plusieurs années, nous transformons notre offre en une offre responsable. Nous travaillons sur deux axes stratégiques: l’innovation et la RSE. D’une part, nous développons de nouvelles solutions d’investissement sur la transition énergétique ou des produits avec des éléments de solidarité, d’autre part nous transformons l’ensemble de nos portefeuilles et fonds en stratégies responsables.»

Pour ce faire, les banques privées effectuent des choix dans la sélection des valeurs des portefeuilles en prenant en compte des critères extrafinanciers tels que la manière dont une entreprise gère ses risques ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance), les solutions offertes dans la lutte contre le réchauffement climatique et l’alignement avec les Accords de Paris, ou encore la manière de se préparer à l’arrivée de nouvelles réglementations. «Au sein d’un même secteur d’activité, nous orientons nos choix et nos investissements vers les valeurs qui offrent le plus de perspectives de croissance verte. Nous avons développé des thématiques comme l’action climatique ou l’hydrogène verte et avons, comme la majorité des investisseurs responsables, exclu certains secteurs controversés de l’ensemble de nos portefeuilles, comme le charbon ou le tabac.»

Au sein d’un même secteur d’activité, nous orientons nos choix et nos investissements vers les valeurs qui offrent le plus de perspectives de croissance verte.
Petra Besson Fencikova, CFA

Petra Besson Fencikova, CFAPortfolio Manager & Head of ESG InvestmentSociété Générale Private Wealth Management

Un vaste champ des possibles

La société poursuivant son évolution, de nombreux impacts positifs et environnementaux sont à prendre en compte. Outre leur offre, les acteurs du Private Banking adaptent également leur organisation et leurs processus. «La transformation d’une banque privée ne s’opère pas uniquement au niveau de l’offre, mais concerne aussi l’ensemble de la chaîne valeur: la gouvernance, le fonctionnement d’une banque au quotidien ou la politique de crédit. On retrouve cette philosophie dans la raison d’être du Groupe Société Générale: ‘Construire ensemble, avec nos clients, un avenir meilleur et durable en apportant des solutions financières responsables et innovantes’.»

Le rôle de la banque privée est également culturel: former et expliquer ce que sont les investissements responsables. «Nous devons poursuivre les actions de pédagogie auprès de nos collaborateurs, mais également nous inspirer de leurs réflexions. Cette démarche à double sens est aussi valable auprès de nos clients. Il s’agit en effet de continuer à les sensibiliser sur cette thématique et transmettre nos convictions. Le reporting joue également un rôle important pour apporter plus de transparence. À tous les niveaux de l’organisation, je constate une émulation et une dynamique positive autour de ce sujet.» Cet engouement permet de compter sur le soutien d’un management convaincu et d’accélérer la transformation.

Outre les aspects environnementaux, les aspects sociaux doivent également être pris en compte. «Au Luxembourg, les nationalités et les cultures se mélangent. Il est important pour la banque de prendre en compte cette diversité et de la valoriser. La diversité permet en effet à l’entreprise d’améliorer l’innovation et la créativité. La banque joue un rôle de premier plan dans l’économie; il est de sa responsabilité d’orienter les flux financiers et s’assurer qu’ils sont dirigés vers plus de responsabilités et la transition énergétique.»