Si les PME disposent de personnel, de technologie, de savoir-faire, d’un marché et de R&D, il leur manque bien souvent un apport financier pour mener à bien leur plan de développement. Le Private Equity apparait dès lors comme la solution idéale et permet à ces sociétés de s’appuyer sur l’aide d’investisseurs.

Défini par le fait d’investir dans des sociétés à fort potentiel de croissance et non cotées en bourse, le Private Equity se compose de deux branches. La première concernant le « capital risque » a pour vocation de financer les entreprises en phase de lancement. La seconde, le « capital investissement » vise quant à elle à accompagner les sociétés dans leur phase de croissance. « Dans les deux cas, les investisseurs deviennent des associés qui, en prenant des parts dans l’entreprise, et en partageant les risques, espèrent voir celles-ci fructifier pour réaliser une plus-value lors de la  revente  à court ou moyen terme. Ces investisseurs sont soit des sociétés professionnalisées agissant pour le compte de souscripteurs avec une politique sectorielle soit des personnes physiques disposant de fonds et agissant pour leur propre compte », explique Bertrand Moupfouma, Partner au sein du cabinet Themis Lex.

L’innovation, une valeur sûre

À compter du moment où une activité affiche un fort potentiel de croissance, elle suscite incontestablement l’intérêt des investisseurs. Dans ce contexte, certains secteurs semblent attirer les faveurs et concernent l’innovation au sens large. « Ces secteurs vont être liés aux questions climatiques et aux nouvelles normes de respect de l’environnement. Des domaines tels que l’immobilier, l’agriculture et les nouvelles technologies vont donc se développer. Certains mots vont également attirer l’œil comme l’IA, la blockchain, la data, la cybersécurité ou la construction. Il ne faut toutefois pas oublier les secteurs traditionnels qui cherchent à financer l’industrialisation de leurs produits. La relocalisation dans l’Union Européenne de certaines activités va elle aussi nécessiter des financements ». Le Private Equity peut également viser des zones géographiques émergentes.

Le Private Equity, une alternative moins onéreuse

Plusieurs raisons poussent les PME à chercher un financement : dans le cadre d’une transmission, d’un changement de direction, d’une acquisition ou d’un développement. « Pour trouver l’argent nécessaire, ces entreprises vont par exemple se tourner vers l’emprunt bancaire. Or, avec le contexte actuel et les taux d’intérêt élevés, il est plus compliqué d’obtenir de l’aide de cette manière. La banque veut en effet avoir la certitude de retrouver le capital prêté et de percevoir les intérêts. Elle va donc analyser le dossier avec des critères plus sévères ».

Plusieurs raisons poussent les PME à chercher un financement : dans le cadre d’une transmission, d’un changement de direction, d’une acquisition ou d’un développement.
Bertrand Moupfouma

Bertrand MoupfoumaavocatThemis Lex

Entrer en bourse n’est pas non plus accessible à chacun. Une telle démarche nécessite l’implication de plusieurs acteurs et le respect des critères de reporting. Recourir à une levée de fonds dans le cadre d’une opération de PE permet d’obtenir le montant nécessaire de manière moins onéreuse. « Pour l’investisseur qui choisit d’injecter son argent directement ou au travers de véhicules comme le RAIF (Luxembourg Reserved Alternative Investment Fund), cette approche longue durée (3-5 ans) reste toutefois un défi. Si des bénéfices sont réalisés, il profite de plusieurs sources de retour sur investissement : la distribution de dividendes, la vente de ses parts ou la prime d’émission, droit d’entrée payé par un nouvel investisseur. Si l’entreprise périclite, il risque en revanche de ne pas récupérer son financement ».

Entrepreneur et investisseur, une collaboration à plusieurs échelons

Grâce aux véhicules d’investissement dont dispose le Luxembourg, le PE continue à gagner du terrain auprès des PME. Un arbitrage doit toutefois être réalisé. En effet, le Private Equity ne convient pas à tous et confronte les intérêts de la PME ( organisée sous forme e société) et de l’investisseur qui sont d’une part la croissance et d’autre part la rentabilité. « Lorsque de investisseurs  prennent des parts  au sein des PME, ces derniers souhaitent avoir leur mot à dire, exercer une fonction de contrôle, disposer d’un siège pour eux ou leur représentant au conseil d’administration ou de gestion, demander des reportings réguliers ou encore remettre en cause des décisions. L’entrepreneur perd alors un peu de pouvoir décisionnel ».

Des outils juridiques comme le pacte d’actionnaires vont permettre d’encadrer les relations entre les différentes parties ainsi que la prise de décisions pendant la durée de leur association. « Il est arrivé que l’opération de PE échoue, car l’investisseur ne comprenait pas le secteur, les plans de la société cible ou la gestion des dirigeants.

 En outre l’échec peut être liée à une mésentente entre les investisseurs et les entrepreneurs. En effet, il faut garder à l’esprit que l’opération de Private Equity est également un pari sur l’équipe de dirigeante de la PME.

Dans ce cas, Il faut alors souvent effectuer le remboursement des parts et/ou trouver un autre investisseur pour que la sortie du premier crée le moins d’impact négatif pour la PME ».

L’implication de ces investisseurs et business angels ne se limite pas dans certains cas au volet financier. Ces derniers, disposant parfois d’une solide expérience dans le secteur concerné, vont mettre à disposition leur savoir-faire ce qui peut impacter la gestion de la PME. Les diverses parties doivent alors une vision claire et réaliste du plan de développement et de leur association.

Il est arrivé que l’opération de PE échoue, car l’investisseur ne comprenait pas le secteur, les plans de la société cible ou la gestion des dirigeants.
Bertrand Moupfoum

Bertrand MoupfoumavocatThemis Lex

Accompagner chaque partie

Le cabinet Themis Lex vient en aide aux investisseurs et aux entrepreneurs. « Nous interpellons les PME sur ce qu’implique ce partenariat et le caractère intrusif de ce dernier. Nous aidons également les investisseurs à réaliser un audit juridique, de la PME. Nous rédigeons enfin la documentation liée à ces prise de participation, et de certains outils   comme le pacte d’actionnaires ou la documentation liée aux véhicules d’investissement », conclut Bertrand Moupfouma.