Luc Frieden, ici aux côtés du directeur général Carlo Thelen et du ministre des PME Lex Delles, veut que la Chambre de commerce soit régulièrement visible dans les médias et sur les réseaux sociaux. (Photo: Matic Zorman)

Luc Frieden, ici aux côtés du directeur général Carlo Thelen et du ministre des PME Lex Delles, veut que la Chambre de commerce soit régulièrement visible dans les médias et sur les réseaux sociaux. (Photo: Matic Zorman)

Formation, digitalisation et internationalisation sont les priorités de Luc Frieden pour la Chambre de commerce. Le nouveau président les a dévoilées mardi matin en marge du rapport annuel d’une institution qui ne se veut plus uniquement patronale.

Ne l’appelez plus uniquement «organisation patronale.» Selon , la Chambre de commerce est bien, d’une part, l’organisation de référence vis-à-vis des pouvoirs publics quant à la vie des entreprises et, d’autre part, la «Maison de l’économie et des entreprises luxembourgeoises», comme l’indique  présenté ce mardi en conférence de presse.

Une maison qui veut s’adresser tant aux patrons qu’aux employés à en croire les chiffres-clés des activités de 2018 présentés par le directeur général de la Chambre de commerce, .

Entre autres: 301 avis sur des règlements grand-ducaux et des projets de loi, 4.000 participants à des missions économiques, visites d’État ou bourses de contact, le 10e anniversaire de l’Enterprise Europe Network ou encore 9.178 entrepreneurs conseillés par la House of Entrepreneurship.

Des chiffres qui illustrent aussi la volonté de la Chambre de commerce de fonctionner comme un groupe avec différentes entités: Luxexpo (, avec un projet de ), la House of Entrepreneurship, la House of Training et l’Institut supérieur de l’économie (220 personnes formées par jour par les deux organismes), la House of Startups, , la Mutualité de cautionnement, qui a été , le Luxembourg-City Incubator et le think tank Fondation Idea.

L’objectif de Carlo Thelen, dans le communiqué de presse ad hoc, est de «soutenir les entreprises luxembourgeoises dans leur développement et de les aider à évoluer dans un environnement concurrentiel et en pleine mutation». (Photo: Matic Zorman)

L’objectif de Carlo Thelen, dans le communiqué de presse ad hoc, est de «soutenir les entreprises luxembourgeoises dans leur développement et de les aider à évoluer dans un environnement concurrentiel et en pleine mutation». (Photo: Matic Zorman)

Le triptyque du président

Visiblement ravi de renouer avec l’exercice de la conférence de presse dans une salle plénière portant désormais le nom de son prédécesseur –  –, le président de la Chambre de commerce a pris la parole aux côtés de , ministre en charge des Classes moyennes (DP) et ministre référent de l’institution avec  (le ministre de l’Économie [LSAP] et ministre de tutelle).

En rappelant l’ADN de la Chambre de commerce, qui doit participer au débat public mais aussi aider les entreprises du commerce, du transport, de la finance, de l’industrie, de l’hôtellerie (90.000 entreprises membres par le fait de la loi), Luc Frieden estime qu’elle doit «jouer un grand rôle».

Les nouvelles technologies donneront de nombreuses opportunités dans les 10 ans à venir.

Luc FriedenprésidentChambre de commerce

Quelles priorités pour le président élu il y a un peu plus de deux mois?

«Je ne peux pas encore indiquer quel sera mon programme d’action, car je suis occupé à rencontrer différents chefs d’entreprises, petites et grandes, pour comprendre leurs priorités, mais trois éléments me paraissent d’ores et déjà incontournables: la formation, la digitalisation et l’internationalisation», a précisé Luc Frieden.

Il pointe notamment l’enjeu pour les entreprises d’attirer et de disposer du personnel qualifié et de disposer d’un arsenal législatif compétitif à l’échelle internationale en matière de robotique et de blockchain.

«Les nouvelles technologies donneront de nombreuses opportunités dans les 10 ans à venir», estime-t-il. Quant au commerce international, «il ne doit pas se limiter à un tweet du président américain», mais être analysé sous tous ses angles, dont l’incidence finale sur le consommateur en cas de hausse des taxes.

Des groupes de travail ont été mis en place pour travailler sur ces sujets avec les secteurs représentés au sein de la Chambre de commerce.

 de la Chambre de commerce, qui a été adoptée le 15 octobre 2018, a quant à elle été couchée sur le papier du rapport annuel 2018. Sa vision à l’horizon 2025 passe par un engagement: «Soutenir les entreprises dans leurs intérêts communs et préoccupations quotidiennes et à créer, en tant que partenaire de confiance, de la valeur pour celles-ci et l’économie.»

«Think small, think big»

S’inscrivant dans la lignée de Michel Wurth, qui soulignait régulièrement la place centrale des entreprises dans la société luxembourgeoise et leur importance pour les finances de l’État, Luc Frieden souhaite que la Chambre de commerce reste visible: «Pas uniquement autour des avis sur les projets de lois, ce qui est une activité importante, mais aussi en étant présent autour d’autres sujets économiques dans les médias classiques et les médias sociaux.»

En retenant le principe «think small first», le directeur général Carlo Thelen et le ministre en charge des PME Lex Delles défendent une approche pragmatique au quotidien pour répondre aux besoins et soucis concrets des entreprises. Par exemple pour éviter les faillites non frauduleuses, comme le prévoit le cinquième plan PME et une nouvelle loi à venir.

Il serait opportun de prévoir un tel représentant à Londres dans la perspective post-Brexit.

Luc FriedenprésidentChambre de commerce

De son côté, Luc Frieden insiste aussi sur la nécessité de «think big», autrement dit de maintenir des ambitions élevées pour les entreprises, dont le terrain de jeu se joue souvent à l’étranger.

D’où l’idée d’ouvrir nouveau bureau permanent à Londres. «L’expérience d’un représentant dans des ambassades s’est avérée positive et il serait opportun de prévoir un tel représentant à Londres dans la perspective post-Brexit», ajoute Luc Frieden. «Nous devrons plus nous occuper de ce marché que par le passé, nous sommes en train d’examiner les modalités pratiques.»

La Chambre de commerce dispose d’une représentation permanente à Berlin depuis 2012, et . Londres sera donc prochainement sur la carte.

Les prochains mois seront aussi consacrés à la préparation d’un autre projet important pour la promotion du «made in Luxembourg»: , pour laquelle la Chambre de commerce est une des trois parties prenantes avec le gouvernement, Post et SES.