En juin dernier, à l’occasion de la Fête nationale, le annonçait . Cette fonction permet de déléguer certaines tâches au futur successeur de la cour grand-ducale. L’annonce avait alors provoqué une certaine «surprise», bien qu’elle ne soit pas pour autant un fait exceptionnel.
En effet, cinq lieutenances ont déjà eu lieu au cours de l’histoire du pays. Le Grand-Duc Henri avait ainsi été nommé lieutenant-représentant de son père, le Grand-Duc Jean, en mars 1998. Des fonctions qu’il avait assumées pendant un peu plus de deux ans. Et le Grand-Duc Jean avait lui-même occupé ces fonctions auprès de la Grande-Duchesse Charlotte, pendant un peu moins de trois ans. Ce qui peut donner une idée du délai auquel s’attendre avant une prise de fonction effective du comme Grand-Duc.
Ce nouveau rôle constitutionnel doit toutefois permettre d’assurer une transition en douceur vers la succession au trône pour laquelle Guillaume est l’héritier officiel et le successeur au trône. Il avait prêté serment en décembre 2000. Le titre de lieutenant-représentant fait partie d’une forme de tradition monarchique luxembourgeoise, et permet à l’héritier de la cour d’assumer des fonctions de façon temporaire, sans que cela nécessite l’abdication du Grand-Duc.
Pour le Grand-Duc héritier Guillaume, qui fêtera ses 43 ans le 11 novembre, . Le prince Guillaume doit ainsi prêter serment d’observer la Constitution avant d’exercer ses pouvoirs, cet après-midi. Conformément à l’article 42, ce n’est qu’à l’issue de ce moment solennel qu’il sera officiellement lieutenant-représentant.
Au programme de ce mardi
L’arrêté grand-ducal de nomination sera signé ce mardi à 15h, par le Premier ministre, (CSV), qui prononcera alors un discours, ainsi que le Grand-Duc héritier. Puis ce dernier sera attendu à la Chambre des députés, où le président (CSV) tiendra un discours avant la prestation de serment officielle du Grand-Duc héritier, suivie de son discours.
Cette suppléance peut être temporaire ou permanente, et «le Grand-Duc est libre d’assortir le mandat de limitations qu’il juge nécessaires. Les pouvoirs du lieutenant-représentant sont délimités par ce mandat et les dispositions, qu’il prend en vertu de sa mission, ont le même effet que si elles émanaient du Grand-Duc lui-même», est-il détaillé sur le site de la monarchie. Le Grand-Duc Henri devra donc, comme son père Jean l’a fait pour lui, attribuer au Grand-Duc héritier Guillaume, une délégation de pouvoirs dans certains domaines après avoir prêté serment.
Sur le plan pratique, la Constitution dispose que le lieutenant-représentant perçoit une dotation annuelle sur le budget de l’État. La lieutenance est à distinguer de la régence, qui intervient dans des conditions spécifiques où le Grand-Duc serait totalement incapable d’exercer ses fonctions.
Le prince Guillaume avait prêté serment en 2000, devenant officiellement le Grand-Duc héritier. Perpétuant une longue tradition ancrée dans la famille grand-ducale, le Grand-Duc héritier suit avec succès la formation d’officier de septembre 2001 à août 2002 à l’Académie royale militaire de Sandhurst, en Grande-Bretagne. Puis en 2018 et 2019, il a été formé au Royal College of Defence Studies à Londres afin d’acquérir une expertise complémentaire en vue d’assumer ses futures responsabilités.