Après sept ans de bataille juridique, la Fondation Abbé Pierre est parvenue à faire condamner un marchand de sommeil, déjà souvent dans le viseur de la justice, Frédéric d’Aris, et sa holding luxembourgeoise. (Photo: Fondation Abbé Pierre)

Après sept ans de bataille juridique, la Fondation Abbé Pierre est parvenue à faire condamner un marchand de sommeil, déjà souvent dans le viseur de la justice, Frédéric d’Aris, et sa holding luxembourgeoise. (Photo: Fondation Abbé Pierre)

Le «prince d’Aris», condamné à de multiples reprises en France pour ses activités de marchand de sommeil, l’a été cette fois à trois ans de prison et 50.000 euros d’amende. Sa poupée russe luxembourgeoise, la soparfi Groupe Renaissance, est interdite d’activité immobilière en France.

Marchand de sommeil bien connu sur la Place parisienne, où il a été condamné à neuf reprises entre 1999 et 2016 pour fraude fiscale, abus de biens, abus de confiance, blanchiment aggravé, abus frauduleux de l’ignorance ou de la faiblesse d’une personne vulnérable, violation de domicile à l’aide de manœuvres, menaces ou contraintes, extorsion par violence et vol en réunion, le «prince d’Aris», comme il aime à se faire appeler, Frédéric d’Aris pour l’état civil, a été une nouvelle fois condamné, ce mercredi à Paris, à trois ans de prison ferme et 50.000 euros d’amende.

Une nouvelle fois, il a clamé son innocence, jurant ne posséder qu’une vieille Bentley, quelques tableaux et quelques pièces d’or héritées de sa famille, lui dont la justice a pu retrouver les appartements à Paris, Bruxelles et Londres.

L’homme, qui n’était pas présent au prononcé du verdict, se retranche systématiquement derrière son homme de paille, Alix Boyard, spécialiste des poupées russes, comprenez des sociétés imbriquées les unes dans les autres.

Une grande partie de ce business de la location à prix d’or d’appartements insalubres était – paraît-il – géré depuis la soparfi luxembourgeoise Groupe Renaissance. Le substitut du prince d’Aris en a abandonné la gestion en 2019 au profit d’Ouahiba Akliouat… qui habite justement au 62, rue de Meaux à Paris, adresse qui a valu le déclenchement de ce procès par .

Le prête-nom, ironie de l’histoire, qui vit dans un logement social de la préfecture et dont la juge a mis en évidence le train de vie beaucoup plus fastueux que ce que dit sa situation, est condamné à deux ans avec sursis et deux ans de probation pour, entre autres, soumission de personnes vulnérables à des conditions indignes de logement.

La holding de droit luxembourgeois Groupe Renaissance est interdite d’exercer l’activité de gestion immobilière et condamnée à 500.000 euros d’amende. Pas sûr que la justice en voit un jour la couleur: la soparfi, qui contrôle une quinzaine de sociétés, avait déjà grillé son capital social en 2014, date de son dernier bilan déposé, et comptait alors plus de 2 millions de dettes et plus de 500.000 euros de pertes reportées.