«Beaucoup d’entreprises ont eu recours et ont encore recours au chômage partiel à cause de la pandémie, ce qui les place dans une situation d’insécurité pour de futures embauches», a expliqué René Winkin, directeur de la Fedil, ce jeudi 6 mai, en présence notamment du ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch (au premier plan). (Photo: Nader Ghavami)

«Beaucoup d’entreprises ont eu recours et ont encore recours au chômage partiel à cause de la pandémie, ce qui les place dans une situation d’insécurité pour de futures embauches», a expliqué René Winkin, directeur de la Fedil, ce jeudi 6 mai, en présence notamment du ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch (au premier plan). (Photo: Nader Ghavami)

La dernière enquête de la Fedil sur «les qualifications de demain dans l’industrie» montre que les 62 entreprises interrogées envisagent un total de 817 prévisions d’embauche dans les deux années à venir, soit le chiffre le plus bas depuis le lancement de cette enquête en 1998.

Le manque de visibilité dû à la pandémie de Covid-19 freine les embauches dans l’industrie. En témoignent les derniers chiffres publiés par la Fedil dans le cadre de sa 12e enquête sur «les qualifications de demain dans l’industrie», où les 62 entreprises participantes prévoient 817 embauches dans les deux années à venir, soit le chiffre le plus bas depuis le lancement de cette enquête en 1998.

Plus en détail, 66,34% de ces embauches correspondent à des remplacements suite à des départs, et 33,66% correspondent à des créations de postes. «Par rapport aux années précédentes, on observe une forte baisse de la création d’emplois», a précisé Philippe Heck, conseiller en affaires juridiques et sociales à la Fedil, lors d’une conférence de presse organisée ce jeudi 6 mai. Le pourcentage de créations était en effet de 55,05% en 2019 et 55,36% en 2017.

25% de participation à l’enquête

«Beaucoup d’entreprises ont eu recours et ont encore recours au chômage partiel à cause de la pandémie, ce qui les place dans une situation d’insécurité pour de futures embauches», ajoute , directeur de la Fedil. Sur la méthodologie de l’enquête, la fédération de l’industrie précise également qu’elle a eu un taux de couverture de 25,51%, «ce qui constitue malheureusement le taux de participation le plus faible depuis le lancement de cette enquête», a regretté René Winkin, pointant à nouveau la crise sanitaire comme responsable de ce manque d’adhésion. 62 entreprises représentant 12.491 emplois ont donc répondu à l’enquête, contre 98 en 2019 et 95 en 2017, sur les 670 membres que compte la fédération.

«Mais ce taux de 25% nous permet d’avoir une bonne représentativité», insiste René Winkin. «Certes à cause du Covid-19, certains grands acteurs n’ont pas répondu, mais les chiffres avancés par les entreprises qui ont répondu correspondent quand même aux tendances actuelles.» Et elles correspondent «aussi aux offres d’emploi que nous avons à l’Adem», appuie Tom Oswald, premier conseiller de gouvernement au ministère du Travail et de l’Emploi.

«Rendre les formations attractives»

Autre question pointée par l’enquête, celle de la formation. Les entreprises, à 46,3%, ont signalé une demande très importante de la formation du diplôme d’aptitude professionnelle (DAP), «mais on peut également observer une hausse notable de la demande de la formation du diplôme de technicien (DT), avec 18,4% du chiffre total», ajoute l’enquête. La formation du baccalauréat reste celle qui est la moins sollicitée auprès des entreprises industrielles du Luxembourg (2,9%).

«Cette enquête est destinée en priorité aux jeunes et à leurs parents», poursuit René Winkin. «Son but est de cerner les besoins des entreprises, et de concilier l’offre et la demande de formation. Nous voulons, à travers cette enquête, nous assurer que la formation professionnelle initiale permette aux jeunes d’acquérir les qualifications recherchées dans le futur.»

Un souhait partagé par le ministre de l’Éducation nationale,  (DP), également présent lors de la conférence de presse: «Nous voulons que les jeunes s’intéressent à l’industrie, qu’ils se rendent compte qu’elle a encore un grand avenir dans notre pays, notamment avec la transition énergétique, qui va créer de plus en plus d’emplois. Il faut donc faire encore plus d’efforts pour rendre les formations plus attractives, en mettant notamment les jeunes en contact avec la réalité des entreprises, et leur montrer par exemple l’importance des nouvelles technologies aujourd’hui dans les usines.»