Pour acheter une maison, le coût de l’emprunt augmente actuellement au Luxembourg pour ceux qui choisissent un taux fixe. (Photo: Nader Ghavami/archives)

Pour acheter une maison, le coût de l’emprunt augmente actuellement au Luxembourg pour ceux qui choisissent un taux fixe. (Photo: Nader Ghavami/archives)

Déjà en hausse depuis le début d’année, les taux d’intérêt fixes à long terme, pour des prêts immobiliers, ont continué d’augmenter après le déclenchement de la guerre en Ukraine. Ils tournent désormais autour des 3%, contre 1,8% il y a deux mois et 1,4% en fin d’année 2021.

, contre 1,4% fin 2021. Deux mois plus tard, les taux d’intérêt ont poursuivi leur croissance et atteignent 2,8%, selon les données d’AtHome Finance. «L’augmentation des taux d’intérêt, commencée en janvier, s’est intensifiée avec la guerre en Ukraine», explique le courtier en prêt immobilier dans un communiqué de presse. «Aujourd’hui, il faut débourser 410 euros de plus chaque mois pour un prêt de 800.000 euros sur 30 ans, en taux fixe.»

En février dernier, l’hypothèse était de «finir l’année sur des taux à 2,5 ou 2,6% dans le pire des cas».

Selon Yann Gadea, chef des courtiers en hypothèques, les taux fixes n’ont jamais été aussi élevés en cinq ans. Malgré tout, «nous avons encore beaucoup de demandes. L’intérêt à acheter au Luxembourg ne faiblit pas.»

Sécurité et hausse des coûts de refinancement

Les taux variables sont quant à eux «toujours à 1,4%». Les courtiers de l’agence conseillent donc à leurs clients d’opter pour une combinaison entre taux fixe et taux variable.

Même stratégie chez Nexfin. «Les taux fixes sont très élevés», confirme Gil Fileno, courtier. Il regarde aux dernières offres reçues par des banques: «3,10% pour un taux fixe sur 25 ans, 2,8% pour un taux fixe sur 10 ans, et un autre, à 3% sur 25 ans», illustre-t-il. Il met lui aussi en avant la guerre en Ukraine et l’inflation comme explications. «Les agents économiques s’inquiètent, il y a moins de sécurité sur le marché, et on paie cher pour la sécurité.» Car, s’ils choisissent des taux variables, les emprunteurs ne sont pas à l’abri d’une augmentation de ces derniers sur les 30 ans de leur prêt. Ils restent cependant «attractifs, entre 1,25% et 1,50%», confirme Gil Fileno, qui préconise donc de diminuer le risque, en empruntant une moitié à taux fixe, et de diminuer le coût, en empruntant l’autre moitié à taux variable.

Interrogée par Paperjam en février, la Banque de Luxembourg ajoutait qu’en raison de l’inflation, l’argent coûte plus cher aux banques. La hausse des coûts de refinancement étant ainsi reportée sur les taux d’intérêt fixes à long terme.

Vers un retour à 4 ou 5%?

Frédéric Pronesti, gérant associé chez Génération Crédit Luxembourg, corrobore ce qui est décrit par ses collègues. «Ça commence à bien augmenter», toujours en raison de l’inflation.

La hausse va-t-elle se poursuivre? «On ne sait pas. D’après ce qu’on entend, oui. Jusqu’à quand et jusqu’à quel taux, je ne sais pas.» Il rappelle qu’il y a une quinzaine d’années, «on n’aurait jamais pensé passer un jour sous les 2%». En 2005, les taux fixes étaient compris entre 3,5 et 4%, selon le spécialiste du crédit immobilier. Reste à savoir s’ils vont de nouveau atteindre ces montants ou les dépasser.