Le secteur luxembourgeois de la construction est aux prises avec d’importantes tensions financières, car un prêt sur dix accordé à des entreprises du secteur est en défaut de paiement ou risque de l’être, selon les données communiquées par les banques luxembourgeoises à l’Autorité bancaire européenne. Au dernier trimestre 2024, le taux de défaillance sur les prêts accordés au secteur a atteint 10,4%, soit plus du double par rapport aux 4,7% enregistrés l’année précédente. Il s’agit de la détérioration la plus rapide parmi tous les États membres de l’UE.

La forte augmentation des défaillances place le Luxembourg en tête du classement de l’UE pour les défauts de paiement sur les prêts à la construction, dépassant l’Italie, où 9,6% des prêts étaient en défaut. Toutefois, alors que le taux italien n’a augmenté que modestement par rapport aux 8,9% enregistrés un an plus tôt, la hausse au Luxembourg a été bien plus marquée, reflétant les pressions financières croissantes dans le secteur.

Cependant, malgré cette détérioration, les prêts à la construction restent une part relativement faible du portefeuille bancaire luxembourgeois, représentant moins de 5% de l’ensemble des crédits aux entreprises.

En revanche, le secteur plus large de l’immobilier, qui représente 35% de la valeur comptable totale des prêts bancaires, a également vu son taux de défaillance grimper à 6% au quatrième trimestre 2024, contre 5,1% l’année précédente. Cette catégorie comprend les prêts aux ménages et aux entreprises dans l’immobilier résidentiel et commercial, à l’exclusion du secteur de la construction.

Plus tôt, qu’au deuxième trimestre 2024, les défauts de paiement sur les prêts aux entreprises au Luxembourg ont atteint 6,43%, tandis que ceux des ménages s’élevaient à 2,52%, soulignant l’impact généralisé des pressions économiques. Paperjam a demandé un commentaire à l’Association des banquiers luxembourgeois (ABBL).

Cet article a été , traduit et édité pour le site de Paperjam en français.